【SEGA❤︎SATURN】29 ans d’espace-mémoire inclus dedans

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A 2.0 version of the Sakura Wars 1 translation came out! This is the change list:

-Lip syncing now works.
-Sprite glitches during battles have been fixed.
-Battles now feature new smaller menus.
-The Script has received an editing pass.
-Menus in the theater mode have been translated.
-Koi-Koi Wars menus and graphics have been translated.
-Fixed colors in loading screen prior to battles.
-System warning screens have been translated.
-Maria’s “Vechanya Slava” special move has been corrected to “Park Villoi”.
-Corrupted “Obstacle” images have been fixed.
-“Fin” graphic has been added to the ending credits.

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Déjà 25 ans et toujours pas de réédition en vue pour Saturn Bomberman. Je me demande si ça ne tient pas au fait que, outre le nom du jeu qui implique probablement de devoir passer par Sega, le jeu se soit moyennement vendu au Japon (où le public de Bomberman semblait être resté sur SFC, Super Bomberman 4 s’étant 3 fois mieux vendu que Saturn Bomberman à peu près à la même époque). Je ne serais même pas surpris que Konami ne soit pas au courant de la réputation du jeu dans certains recoins du monde.

C’est marrant, je lisais justement Bomberman Bakuretsu Daizukan ce week-end, sans même réaliser la pertinence du timing. C’est un bouquin sorti peu après Saturn Bomberman, et qui se voulait à l’époque une encyclopédie exhaustive de la série. (Ils ont oublié Bomber King Scenario 2 sorti en 1991 sur Game Boy mais c’est peut-être un choix éditorial ?)

Le bouquin est orienté vers un public jeune et on n’y apprend donc pas grand chose de croustillant, mais on y glane quand même quelques trucs, genre les noms de tous les ennemis de Saturn Bomberman (mais je crois que je les avais déjà dans le guide officiel du jeu). C’est surtout la juxtaposition des sorties qui me fait un peu mieux recontextualiser le cheminement de la série, avec finalement deux carrières clairement distinctes entre le trio Bomber Man (Famicom) / Bomber King (Famicom) / Bomber Boy (Game Boy) et l’arrivée du « vrai » Bomberman moderne en 1990 sur PC Engine. D’ailleurs, comme le précise assez pertinemment son chapitre, on est déjà trois bonnes années dans la vie de la PC Engine quand Bomberman sort, alors que le jeu et la bécane sont quasiment indissociables dans mon esprit.

Sinon, je te trouve un peu dur avec les ventes de Saturn Bomberman. Déjà, il sort seulement quelques semaines après Super Bomberman 4 alors que c’est encore clairement le temps fort de la série sur Super Famicom. Pour te situer l’époque, t’as encore quatre jeux SFC dans le top 10 des ventes de 1996. Saturn Bomberman est la 99ème meilleure vente de l’année, le 33ème jeu Saturn du top 100 et la troisième meilleure vente de l’année pour Hudson derrière deux jeux SFC (Momotaro Dentetsu Happy et Super Bomberman 4).

Je ne crois pas que Saturn Bomberman avait pour vocation de vampiriser ou de remplacer la série Super Bomberman mais surtout comme mission de rester acroché à une génération plus adulte de joueurs et en particulier l’ancien public NEC. D’où les nombreuses références comme les persos populaires de la génération PC Engine dans le mode multi, ou encore le mode Wide directement inspiré de Hi-Ten Bomberman. Faudrait d’avantage comparer les ventes de Saturn Bomberman aux ventes des épisodes PC Engine.

Ensuite, ton chiffre, c’est uniquement les ventes de 1996, pas le LTD. Contrairement aux épisodes Super Famicom qui se succédaient avec une précision de métronome chaque dernière semaine d’avril, je soupçonne que Saturn Bomberman s’est vendu sur une durée assez longue. Ils ont sorti un Party Pack à noël et une version Satakore l’été suivant, sans oublier la version SegaNet pour jouer en ligne.

Donc je ne serais pas étonné si, au total, Saturn Bomberman avait fini tranquillement au dessus des 200.000 ventes. Je ne pense pas qu’Hudson aurait lancé une suite directe Saturn Bomberman Fight!! pour noël 1997 s’ils avaient été déçus des ventes du premier jeu. Et je soupçonne qu’il fasse partie des quelques titres Saturn qui ont relativement bien marché en Occident.

Ceci dit, là où je te rejoins, c’est sur l’hégémonie culturelle et nostalgique des épisodes Super Famicom au Japon. En Occident, notamment en France grâce à la place assez particulière de la PC Engine chez nous, je crois que beaucoup plus de fanbases et de générations différentes se partagent Bomberman. Par exemple, aux Etats-Unis, le personnage semble fortement associé à la Nintendo 64. Au Japon par contre, de mon expérience, c’est clairement une série Super Famicom avant tout, pour la majorité du grand public. Et ce n’est par exemple pas un accident si l’épisode sorti en même temps que la Switch s’appelait Super Bomberman R.

Mais note que cela reflète surtout l’hégémonie culturelle de la Famicom et de la Super Famicom là-bas. J’ai été par exemple estomaqué de découvrir que même une série comme Puyo Puyo est sans doute d’avantage remémorée comme « ce jeu d’arcade populaire porté sur Super Famicom » (façon Street Fighter II) par une bonne partie des Japonais.

Dites. Imaginez un type, à l’été 2021, il prévoit de s’acheter une Saturn (Euro ou JP, il y a hésitation) pour l’été, comme ça, parce que pourquoi pas. Plutôt pour jouer à deux, à la cool, en prétendant contre toute évidence avoir encore 12 ans. Il n’a absolument aucune nostalgie pour la bécane (vu qu’il ne l’a jamais eue et qu’il n’en a jamais eue l’idée, étant un garçon de goût ascendant Don Quixote, il avait des posters de l’Ultra 64 dans sa chambre). Il a déjà joué à un nombre non nul de jeux Saturn via leurs rééditions, type Virtua Fighter ou Daytona USA, donc hors leur respect, il s’en fiche un peu de ceux là. Il cherche plutôt à découvrir des jeux qu’il ne peut trouver nulle part ailleurs (hors ému cela va sans dire), et qui ont traversé avec suffisamment de dignité l’épreuve du temps pour être encore rigolos aujourd’hui. Vous conseilleriez quoi à ce brave type ?

J’avais eu ce même sentiment de différence de perception en découvrant la popularité et la longévité du Tetris sorti par Sega en arcade en 1988 (probablement l’une des raisons de l’inclusion d’une adaptation de cette version dans la Mega Drive Mini), là où la licence est essentiellement rattachée à la Game Boy en Europe et aux USA à ses débuts (où le jeu était fourni avec la console). Cela dit, et comme avec Puyo Puyo, le public de l’arcade était déjà plus restreint que le public console.

@sopinambour je ne sais pas si t’as entendu parler de Saturn Bomberman ? Le mode histoire en coop est assez chouette.

J’avais pondu un guide pour @Mister_Pinkounet l’année dernière, malheureusement brûlé avec nos divers pronostics de foutcheballe mais il l’avait peut-être sauvegardé dans un coin pour référence, avec un peu de chance ?

Quand tu dis à deux, c’est pour jouer avec son gamin ? Si oui, quel est son taux de tolérance 1.) au concept die & retry des jeux d’arcade d’antan et 2.) aux polygones qui piquent ?

Sinon, je sais bien que l’individu hypothétique que tu dessines est un honnête homme dans l’absolu mais doit-on considérer qu’il accède à tous ces jeux dans la légalité et qu’un budget doit être pris en compte ? Ou bien il compte se débrouiller avec des cousins d’Amérique qui lui envoient la VHS du jeu ?

Mais effectivement, quoi qu’il arrive, Saturn Bomberman Le Meilleur Bomberman serait dedans. « Aussi bien pour le PVP que pour le PVE » dirait-on aujourd’hui.

Encore un effet collatéral du Covid et du confinement. Courage.

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J’avais en effet pensé à Bomberman Saturn, même si spontanément je ne le mettais pas dans la case découverte (ni super jeu coop mais peut-être est-ce l’un des rares Bomberman à avoir un mode coop intéressant ?).

L’idée première était surtout d’y jouer avec un ami que la quarantaine toise avec menace, ami lui-même assez aventurier de la manette, du genre à écrire dans un journal du soir sur de divines obscurités du catalogue DOS.

Du coup je ne pense pas que le die&retry soit en soi éliminatoire, même si ne nous mentons pas, nous n’avons pas forcément la même patience et la même abnégation qu’il y a 25 ans. Et il n’est effectivement pas dit que junior n’y joue pas.

Concernant le budget, effectivement, le type en question n’avait pas spécialement prévu de casser son PEL dans un vieux Treasure sous blister, juste de naïvement toper ce qui était topable en occaz. Ce brave homme ne connaît pas assez la ludothèque Saturn pour savoir précisément ce qu’il veut, mais sans doute qu’une sorte d’équivalent Saturn à Snowboard Kids, Goémon 2 ou si on met de côté l’aspect 2-joueurs, Space Station ou Tonic Trouble pour la N64 correspondrait, dans le registre jeu bis un peu oublié, pas forcément ultra coté, mais sympatoche à (re)découvrir autour d’un bon rosé bien frappé.

À deux, outre l’impressionnant assortiment de jeux de baston de la console, je vois les deux Decathlete (Athlete Kings et Winter Heat) et Dynamite Deka (Die Hard Arcade) qui doivent être encore trouvables à des prix abordables en PAL. Ou le très sympa Shippû Mahô Daisakusen - Kingdom-Grandprix (en Jp seulement). Sinon, le must reste Guardian Heroes, meilleur beat’em all de la meilleure console, mais honnêtement il aurait meilleur compte à y jouer sur Xbox360.

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Si ton pote n’a pas un autocollant ACAB collé sur sa Peugeot, les Virtua Cop restent tout à fait recommandables, mais ça demande un certain budget pour y jouer à 2.
Et je trouve le mode coop de Saturn Bomberman effectivement bien meilleur que ceux des épisodes SNES, assez plan-plan de mémoire.

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@Dom Ça devient difficile de recommander des jeux Light Gun à cause des nombreux écrans non-compatibles, non ? Sinon je suis d’accord que Saturn Bomberman a un meilleur solo que les jeux SFC m’enfin c’est pas un exploit non plus…

@sopinambour Si c’est pour jouer avec un pote au taf à la cool, j’aurais tendance à conseiller de choper une Saturn japonaise. Surtout que ça te garantit de meilleures manettes (imagine tu tombes sur les manettes occidentales V1, dios mio) Mais cela ne doit pas être trop difficile de trouver des Saturns moddées qui acceptent toutes les régions. Dans tous les cas, pas certain qu’aujourd’hui les versions PAL des bons jeux te coûtent moins cher que l’import. Je te mets les noms PAL entre parenthèses.

Les piliers du multi hors baston sont Saturn Bomberman, Dynamite Deka (Die Hard Arcade), Guardian Heroes, Decathlete (Athlete Kings) et Winter Heat. Je conseille de découvrir Decathlete avant Winter Heat même si le thème hivernal te branche d’avantage. Saturn Bomberman, c’est le jeu qu’on démarre innocemment à deux et quelques mois plus tard on a investi dans un ou deux multitaps pour y jouer à huit (ou dix) à la rédaction, attention.

Refuser la baston sur Saturn, c’est comme refuser le plateau de fromage dans un bon resto, on aurait des regrets. Fighters Megamix a un sympathique aspect party game (normal c’est Smash avant Smash), se battre avec une voiture de Daytona contre Bean le canard, ça décomplexe d’apprendre les coups de Jacky Bryant par cœur.

Autre bon jeu de baston casu pas cher et qu’on ne recroise également pas souvent sur d’autres bécanes, Vampire Hunter (Nightwarriors) qui est magnifique et plus simple d’accès que sa suite. Et bien sûr X-Men Vs. Street Fighter est un grand classique qui a lancé les Marvel vs. Capcom et reste sans doute le plus accessible de la série. Lui aussi n’existe plus ou moins que sur Saturn (exclu japonaise en outre).

Layer Section (Galactic Attack) est jouable à deux simultanément. Il y a pas mal de grands shmups sur Saturn mais c’est celui qui me viendrait immédiatement en tête dans la catégorie accessible et pas cher. Encore mieux si tu peux pivoter l’écran et jouer en tate. Les autres sont malheureusement devenus extrêmement onéreux et/ou sont désormais jouables sur Switch (Darius Gaiden notamment). Mais si Layer Section t’a vraiment branché, reviens ici et on peut discuter de la marche suivante.

Je pense que tu serais au minimum archéologiquement intéressé par Sega Worldwide Soccer ‘97, qui fut en son temps le meilleur jeu de foot du monde. Les versions japonaises équivalentes sont Victory Goal ‘96 et Victory Goal ‘97 (pour les clubs de J.League) ou Victory Goal Worldwide Edition (pour les équipes internationales).

En matière d’investissement sûr, je recommande chaudement les nombreux ochige / jeux de puzzle en versus façon Puyo Puyo qui pullulent sur la machine, font d’excellents jeux multi abordables pour tous publics et restent généralement très bon marché (à part Cleopatra Fortune). T’as l’embarras du choix, surtout en versions japonaises :

  • Puyo Puyo Sun
  • Baku Baku Animal
  • Super Puzzle Fighter IIX
  • Puzzle Bobble 2X
  • Magical Drop III
  • Hanagumi Taisen Columns
  • Tokimeki Memorial Taisen Puzzle-dama
  • Mōdjya
  • Tetris Plus
  • Dero~n Dero Dero
  • Pastel Muses
  • Shingata Kururin Pa! (mon préféré)

Enfin, Sega Rally reste le grand classique de la console et le seul jeu de caisse que je puisse aveuglément conseiller dessus. Les contrôles ont bien vieilli, même sans analogique, et ça doit rester fendard à deux potes, en versus comme en time attack. Le côté restreint du contenu joue presque en sa faveur : t’as seulement trois caisses et quatre circuits à apprendre.

Jusque là, il me semble que tout est abordable. Sinon, option « jeux géniaux mais ça coûte un bras » : Radiant Silvergun, Cleopatra Fortune et Elevator Action Returns, sans aucun doute le meilleur jeu d’action des années ‘90 avec Metal Slug (qui est aussi dispo sur Saturn mais bon).

En solo…

Pour un fan de zeldouilles, ça vaut le coup de s’intéresser au cas Dark Savior, pour moi un chef d’œuvre mésestimé, et Thor (The Story of Thor 2) reste sans doute très joli. Je dois vous avouer que je n’ai jamais été un fan inconditionnel de la série Thor mais je préfère l’épisode Saturn au Mega Drive. Il a un troisième nom (The Legend of Oasis) aux États-Unis, attention.

Magic Knight Rayearth devrait aussi te plaire en version japonaise (sinon c’est 800$ en US donc…). C’est un Action RPG simple d’accès, mignon et dirigiste par la réalisatrice de Phantasy Star, avec une excellente ambiance VHS Anime 90s.

Je ne t’imagine pas trop te farcir un gros tacos comme Shining Force III mais son cousin Shining the Holy Ark est un chouette dungeon crawler moins rêche que la plupart des jeux du genre, par l’équipe qui fera Golden Sun quelques années plus tard. Et Dragon Force est sans doute aux wargames ce que le SimCity de la Super Nintendo est aux city builders.

Un dernier mot, pour un fan de cyclimse – je ne juge pas les pervers – on peut aussi éventuellement penser à des trucs très particuliers comme Super Keirin et Courier Crisis. Ou au moins te signaler que « ça existe ».

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Vu sous cet angle, ça comme effectivement à rentrer dans la catégorie jeux de bourgeois. Mais notre heureux acheteur a peut-être encore un écran cathodique pour profiter pleinement de ses jeux Ultra 64 ?

Merci beaucoup pour toutes ces chouettes recommandations !
(le jeu de kirin entre directement dans mes prios d’achat comme de bien entendu)

J’ai effectivement conservé le post que je reproduis ici avec plaisir :

Il y a plusieurs façons d’aborder la SegaSaturn japonaise et ses 1057 jeux (environ 1350 en comptant toutes les variations). Nous en parlions avec @Camarade_Chev plus haut mais tu peux par exemple trouver intéressant de réfléchir aux façons très différentes dont divers développeurs ont abordé les arrivées conjointes du format CD-ROM, de l’encodage MPEG et des polygones. Ou alors, tu peux te concentrer sur un sujet particulier dans lequel elle a excellé, que ce soit les jeux de baston, les shoot’em-ups (visiblement tu es client), les jeux de mahjong ou que-sais-je.
Mais si tu veux à la fois capturer l’essence de l’époque et aussi jouer à de bons jeux, la meilleure approche me paraît la suivante : ce qui est génial avec la Saturn, c’est que c’est la dernière console de la génération de game design 16-Bits. C’est à dire que c’est la plus digne héritière de toute la génération précédente.
La PlayStation est, dans les faits, l’évolution logique de la Super Famicom : l’interface comme le design sont assez similaires (beaucoup plus que la N64 en tout cas), et elle a fini par la remplacer sur le marché, mais en se focalisant surtout sur ce que présageait déjà le Super FX, donc un tout nouveau paradigme de jeux en polygones alimentés principalement (au début) par des acteurs issus du PC (Zoom, From, Yuke’s, Tamsoft, Psygnosis, Bitmap Brothers) et un acteur prominent de l’arcade qui explorait déjà la technologie (Namco) avant que Square ne valide définitivement cette direction pour tous les éditeurs japonais. La N64, mais aussi la PC-FX et la 3DO – sans parler d’ovnis comme la Loopy ou la Playdia – tentaient chacunes des trucs très différents des consoles précédentes, et étaient toutes à leur façon sans doute trop différentes de la Super Famicom (ou plus spécifiquement de la PC Engine, dans le cas de NEC).
Mais la Saturn, c’est à la fois le berceau des développeurs arcade (Sega AM, Capcom, Taito, Data East, Psikyo etc.), l’héritière logique de la Mega Drive et du Mega CD pour les éditeurs japonais liés à cet écosystème (Sega CS, Treasure, Game Arts, Compile, Masaya etc.), une console abordable pour certains devs SFC incapables de financer des développements N64 (Chun Soft, Success, Sunsoft etc.), la véritable héritière de la PC Engine pour les départements d’éditeurs liés à NEC (Hudson, Red, Alpha System, Konami, Elf, Mediaworks etc.) qui n’ont jamais cru ou vite lâché la PC-FX, et une meilleure Neo Geo CD que la Neo Geo CD (pour SNK et ADK).
En gros, si tu aimes :
• Sega AM, les Rois de l’Arcade
• Sega CS, les éternels challengers sur consoles
• La ludothèque Mega Drive
• La ludothèque PC Engine
• Les jeux « AA » de la Super Famicom
• Le monde mystérieux du PC-98
• La Neo Geo
• L’arcade des années 90
La véritable héritière commune à toutes ces communautés, c’est la SegaSaturn. C’est ce qui fait son charme, et aussi ce qui permet à ces trois consoles (PS1 / Saturn / N64) d’être un trio extraordinairement hétérogène et compatible, a fortiori en lui juxtaposant le marché PC de l’époque en pleine découverte des cartes accélératrices et un secteur arcade encore en pleine forme. Par exemple, je pense que Biohazard / Resident Evil est objectivement un des meilleurs jeux de cette génération, et donc de facto indiscutablement un des dix « meilleurs » jeux de la Saturn. Mais ce n’est pas pour autant un titre que je choisirais pour une sélection de ce que représente la Saturn dans une tapisserie de Bayeux vidéoludique ; c’est une expérience qui correspond bien mieux à ce que la PlayStation a apporté au jeu vidéo. C’est donc ça que je te propose : un échantillon de jeux qui représentent bien toutes ces communautés. Cette liste n’est certainement pas un panorama complet de ce qu’a proposé la Saturn, et ça me fend le cœur de sacrifier certains titres, mais c’est un argument solide concernant ce que la Saturn, globalement, faisait mieux que toutes les autres. Au pire, ça te donne des pistes de réflexion et libre à toi de remplacer certains candidats spécifiques. J’ai micro-biaisé la sélection vu que t’as l’air branché STG.

Sega AM, les Rois de l’Arcade
• Sega Rally
• Winter Heat
• Dynamite Deka

Sega CS, les éternels challengers sur consoles
• Dragon Force (•)
• Dark Savior (•)
• Azel: Panzer Dragoon RPG (•)

Les enfants de Mega Drive
• Radiant Silvergun
• Grandia (•)
• Assault Suit Leynos 2

Les paumés de la Super Famicom
• Cotton 2 ~Magical Night Dreams~
• Chaos Seed (••)
• Arthur to Astaroth no Nazomakaimura (•••)

La diaspora PC Engine
• Saturn Bomberman
• Sakura Taisen 2 (••)
• Tengai Makyō : Dai-Yon no Mukoshiroku (•••)

Le PC-98 devient mainstream
• Policenauts (••)
• YU-NO (•••)
• Steam Hearts

La vraie Neo Geo CD
• Metal Slug
• Fighters History Dynamite
• Twinkle Star Sprites

Le meilleur de l’arcade des années 90
• Elevator Action Returns
• Vampire Savior
• Layer Section

Et j’ai un peu l’impression de tricher avec les deux dernières catégories ci-dessous mais c’est quand même difficile de passer sous silence les deux phénomènes populaires de l’époque liés à Sega.

La Virtua Fighter-xploitation
• Fighters Megamix
• Dead or Alive
• Anarchy in the Nippon

La Puyo Puyo-xploitation
• Puyo Puyo Sun
• Shingata Kururin Pa!
• Waku Waku Puyo Puyo Dungeon (•••)

(•) Mieux vaut parler japonais, mais une version occidentale sur Saturn existe aussi. (••) Mieux vaut parler japonais, mais un patch non-officiel, un portage anglophone sur une autre plate-forme et/ou des guides de fans se trouvent facilement. (•••) Prépare tes rations de BN à la fraise, mais ça vaut le coup.

Logiquement insatisfait de réduire la ludothèque de la meilleure console jamais inventée à trente misérables titres, tu avais enchainé sur deux listes alternatives dont j’ai, pour une raison qui m’échappe, effacé plusieurs titres.

Je reproduis les deux listes incomplètes ici. Si jamais certains jeux te reviennent, je mettrai à jour avec plaisir.

Liste 1 :

Sega AM, les Rois de l’Arcade
• The House of The Dead

Les enfants de la Mega Drive
• Lunar 2: Eternal Blue

La diaspora PC Engine
• Linda³
• Black/Matrix

Le PC-98 devient mainstream
• EVE Burst Error
• Dōkoku Soshite…
• Dōkyūsei 2

La vraie Neo Geo CD
• The King of Fighters ‘97
• Real Bout Garō Densetsu
• Magical Drop III

La Virtua Fighter-xploitation
• Last Bronx
• Virtua Fighter Kids

La Puyo Puyo-xploitation
• Puyo Puyo 2
• Super Puzzle Fighter IIX

Liste 2 :

Sega AM, les Rois de l’Arcade
• Virtua Cop 2
• Sega Ages: Columns Arcade Collection
• Dennō Senki Virtual-On

Les enfants de la Mega Drive
• Advanced World War: Last of the Millenium

Les paumés de la Super Famicom
• Rockman X4
• Cyber Doll

La diaspora PC Engine
• Tokimeki Memorial ~Forever with Me~
• Shiroki Majo

Le PC-98 devient mainstream
• Kakyūsei
• Desire
• EVE The Lost One

La vraie Neo Geo CD
• The King of Fighters ‘95
• Real Bout Special

Le meilleur de l’arcade des années 90
• Strikers 1945 II

La Virtua Fighter-xploitation
• Virtua Fighter 2
• Savaki
• Zen Nihon Pro Wrestling featuring Virtua

La Puyo Puyo-xploitation
• Tokimeki Memorial Taisen Puzzle Dama
• Tenchi Muyo Rensa Hitsuyō
• Dero~n Dero Dero

Et enfin, une petite liste de recos encore une fois incomplète de Tam ou Kanu (ou d’Ono, hihi)

• Bubble Symphony: bonne conv de Ving mais avec l’idée stupide de credits infinis.
• Vatlva: jeu de bataille en arène vraiment sympa à deux ou plus (sortez le multitap).
• Kyuutenkai Fantastic Pinball: flipper de Tecnosoft, bien fou comme il faut.

:vache: sur vous !

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Au risque de me faire crucifier par Chaz, je te recommanderais de ne pas le faire - sauf si tu viens de gagner à l’euro million.

J’ai regardé vite fait et les prix sont devenus absurdes pour les bons jeux pas chers qui permettaient de se faire une base solide, en tout cas sur eBay. Guardian heroes JP et Euro à plus de 100 balles, Layer Section et Darius Gaiden à 40 balles, Bomberman pareil, Dynamite Dekka un peu plus. Je sais pas ce que ça donne sur Répu.

On passe évidemment sur les Dragon Force ou Azel EU à plus de 250 boules.

Si tu prends une Saturn JP ce sera déjà 100 balles, beaucoup moins pour une Euro mais tu te coupes énormément du catalogue. Ou alors tu attends un voyage au Japon et tu prépares une liste et de la place dans tes bagages - mais bon, gros commitment.

En attendant une hypothétique Saturn mini, pour un trip découverte JP similaire, je prendrais une PC Engine mini avec peut-être une deuxième manette (ils se sont un peu foirés sur la sélection multi). La machine propose du très bon dans presque toutes les catégories et t’auras pas à crapahuter sur eBay (évidemment si tu connais bien le catalogue cette option devient moins intéressante).

Voilà, c’était le quart d’heure hérétique - il y a fort longtemps j’ai emprunté le même chemin que toi, il est de mon devoir de te mettre en garde.

Mais ! Mais !? Mais qu’est-ce qu’il fait !? Je ne trouve pas le bouton pour effacer les posts des autres hmgmgm faudra demander à @Cara de rajouter ça…

@Tristan

Je ne connais pas du tout eBay mais tes prix sont vraiment chelous, est-ce que cela ne te coûterait pas bien moins cher de passer par Amazon Japon ou des boutiques spécialisées du genre Play-Asia / Surugaya qui livrent en Europe ? Surtout avec le taux de change actuel. Guardian Heroes et Layer Section en version japonaise, ça ne vaut vraiment pas grand chose et les marges que tes prix sous-entendent sont assez exceptionnelles. Ou alors, attendre un voyage au Japon, effectivement. Mais peut-être que @sopinambour a réussi à embobiner son rédac’ chef et couvre les compétitions cyclistes des JO pour son journal ?

Je suis totalement d’accord avec le conseil d’achat de la PC Engine Mini dans l’absolu (d’ailleurs je suis en train de jouer à Tengai Makyō II pendant mes vacances au lieu de lire des gros livres comme vous) mais pas certain que t’y gagnes économiquement… Le prix des deuxièmes manettes officielles a explosé, par exemple. J’en voulais une, j’ai lâché l’affaire. Et si tu veux vraiment une PC Engine Mini (donc le modèle japonais avec Tengai Makyō II et Tokimeki Memorial dedans) plutôt qu’une Core GrafX Mini, je crains que ça te coûtera bonbon également.

Mais oui, on espère tous une Saturn Mini, si possible avec l’émulateur de Sting. Je ne suis pas certain que Sega sélectionne les jeux que je conseillerais, par contre. Ils iraient sans doute vers les gros succès pompiers (je ne parle pas de Burning Rangers) qui n’ont pas forcément tous bien vieilli, ou du moins que je ne conseillerais pas à tous les publics. Tu noteras par exemple que je ne conseille pas spécialement Azel à quelqu’un comme Sop, sans parler de la problématique « prévoir un rendez-vous pour expliquer ce choix à ton banquier ».

@Mister_Pinkounet

Merci ! Quel talent ! Je savais qu’on pourrait compter sur toi. Aucune idée pour les jeux effacés ; peut-être les avais-tu déjà ? Trop chers sur l’argus actuel ? Trop tendus sans parler japonais ? Ou alors t’as checké les titres en question et ça avait l’air de recommendations complètement claquées…

Je sais à coup sûr qu’il y avait Decathlete dans la seconde liste, en tout cas. Je me rappelle que j’avais longtemps hésité entre Winter Heat et Decathlete pour la première liste et, de mon expérience plus récente avec des familles d’amis beaucoup plus casuals, je regrette un peu ma décision finale car Decathlete est bien plus abordable pour tous publics que Winter Heat, même s’il ne permet de jouer qu’à deux en multi (contre quatre joueurs pour Winter Heat).

En tout cas, ton avatar me rappelle que Policenauts ferait un excellent jeu d’entraînement au Japonais (du moins si on ne veut pas passer par l’ISO traduite par JunkerHQ). C’est un autre aspect de la ludothèque que je voulais conseiller à @sopinambour et que j’ai complètement oublié, avec d’autres candidats possibles comme Nanatsu Kaze no Shima Monogatari.

:arrow_double_down:

NANATSU KAZE NO SHIMA MONOGATARI

Le mois dernier, Gamekult a célébré le trentième anniversaire de la carrière de Grégoire « Greg » Hellot comme journaliste de jeu vidéo dans une longue émission assez passionnante (derrière un paywall), a fortiori si vous avez connu l’époque.

Je ne vais pas vous faire un laïus sur Greg que beaucoup d’entre vous connaissent, et que certains connaissent même intimement ici, mais c’est quand même dingue à quel point il a influencé les goûts, connaissances et préférences de toute une génération de joueurs en rendant « populaires » ou au moins tangibles des trucs a priori abscons comme Tengai Makyō, Valis, Dragon Quest, Spriggan, Snatcher, Super Robot Taisen, ou encore ce petit RPG obscur et hardcore nommé Pocket Monsters.

Je suppose - et là je dépasse clairement mon domaine de compétences donc n’hésitez pas à me corriger - qu’on retrouve un peu ce genre d’influence désormais avec les vidéastes populaires comme MisterMV ou Le Joueur du Grenier qui font découvrir des vieux jeux ou des pépites indés à une nouvelle génération de gamins. Greg etait un peu un l’influenceur préhistorique du jeu vidéo français. J’espère que ses héritiers et héritières ont aussi bon goût.

Je dois moi aussi énormement à Greg et je réfléchissais post-émission à tous les jeux que j’ai achetés ou au contraire révoqués sur la seule bonne foi d’un bon mot de Greg, à une époque absurde où la qualité d’un jeu était arbitrairement établie sur un barême de 100%. Haha, qu’on était con, imaginez si toute l’industrie du jeu vidéo avait décidé de suivre un tel système pour filer des bonus aux employés ou valider de nouveaux jeux ! Haha, non mais vraiment.

Enfin bref ! En ces temps barbares, Joypad notait sur 100 et Greg avait collé un imparable 98% à Nanatsu Kaze no Shima Monogatari (la fable de l’île aux sept vents), un des gros jeux Saturn de Noël 1997. Le jeu faisait partie d’une assez impressionnante remontada critique de la Saturn, en tout cas dans les pages import de Joypad (et principalement orchestrée par Greg, ce saint homme) pour les numéros du premier semestre 1998 avec des critiques dithyrambiques sur Sakura Taisen II, Grandia, Shining Force III, Super Robot Taisen F-Kanketsuhen, Dragon Force II, Azel Panzer Dragoon RPG, Layer Section II, X-Men Vs. Street Fighter, Vampire Savior et bien d’autres. Ces pages import étaient un peu le safe space du joueur Saturn à l’époque.


Bon d’un autre côté, c’est le même gusse qui colle sur la même page un 07% assez scandaleux à Magical Date, un des meilleurs party games des années 90, donc il faut savoir relativiser les choses a posteriori.

L’autre détail important dans cette manchette, c’est l’éditeur du jeu. On était en plein dans la grande époque expérimentale d’Enix, un de mes éditeurs préférés dans les années 90. Ils avaient enchaîné des perles bizarroïdes comme Actraiser, Soul Blader, E.V.O., Wonder Project J2 et Yuke Yuke Troublemakers. Ils allaient continuer avec Planet Laïka, Segare Ijiri et Suzuki Bakuhatsu. Sans oublier l’éternelle chimère Dragon Quest VII, le RPG avec une tronche de jeu Famicom et qui allait finir par sortir après la PS2. Quoi qu’il arrive avec une production Enix pré-Square-Enix, on savait qu’on allait pénétrer dans un univers assez incomparable. Le E vert du logo faisait gage d’achat sans regret ; c’était le Seal of Quality des productions japonaises cheloues.

En somme, 98% par Greg pour un jeu import d’Enix sur Saturn, ça marque un jeune homme en besoin de repères et je m’étais donc presto mis en quête d’acheter Nanatsu Kaze no Shima Monogatari, quand bien même le test signalait clairement que cela ne servait strictement à rien d’y jouer sans parler japonais. Je ne sais plus trop quand je l’ai chopé ; je crois que la Dreamcast était déjà sortie. Ai-je passé du bon temps dessus ? Boah, je me suis sans doute persuadé que oui, même si c’est l’un des rare jeux Saturn que j’ai revendus à l’époque car je commençais à galérer niveau thunes pour suivre le rythme délirant des sorties. En tout cas, c’était un des plus beaux jeux vidéo que j’avais vus de ma vie, mêlant sprites traditionnels, scans d’aquarelles et numérisations de maquettes animées en image-par-image.

C’est joli, hein ? Imaginez un peu, à l’époque, sur un écran CRT.

Il y a quelques années, j’ai décidé de rejouer à Nanatsu Kaze no Shima Monogatari, avec le bénéfice de la perspective, de la maturité et d’une bien meilleure compréhension de ce qui se passait à l’écran. Ce fut une révélation. Pas vraiment pour le contenu de l’histoire ou l’expérience ludique, qui ne m’ont franchement pas marqué plus que ca, mais pour son staff et les noms soudainement reconnaissables dedans.

Nanatsu Kaze no Shima Monogatari a été développé par Givro. C’est un studio lui-même né des cendres d’Almanic, un des studios bourlingueurs les plus attachants des années '90. Fondé par un ancien de Technos, Almanic est surtout connu pour le développement de 46okunen Monogatari (sorti en occident sous le titre E.V.O.: Search for Eden) sur PC-98 et Super Famicom. Fidèles à leurs racines, Almanic avait aussi participé à des jeux d’action à qualité variable, tels que Shien: The Blade Chaser (bof), Mazin Saga (merveilleux) ou mon plaisir coupable Fighting Masters (bof-erveilleux).

Shien: The Blade Chaser et Mazin Saga étaient des projets liés à Dynamic Pro, le studio de production de Nagai. Il avait lui-même (en tout cas officiellement) participé à la conception des univers des jeux, d’où les persos semblant sortis tout droit de Devilman et Mazinger. Cette collaboration a manifestement convaincu Almanic que leur avenir commercial se trouverait dans les collaborations avec des artistes respectés. Ils ont donc embauché Kawamoto Toshihiro, le fondateur du studio d’animation Bones (Cowboy Bebop etc.) pour développer ensemble Wonder Project J, simulateur d’éducation d’enfant articifiel (une sorte de marionnette à la Pinocchio) sur Super Famicom. Comme pour E.V.O., c’est Enix qui a publié le jeu, devenant en quelque sorte le patron des arts d’Almanic.

Le succès de Wonder Project J valida cette stratégie d’entreprise et conduit Almanic à se reformer sous le nom Givro, avec manifestement quelques changements de staff, ainsi sans doute qu’une restructuration administrative. Malheureusement, la période Givro ne connut pas le même succès.

Wonder Project J2 fut ainsi développé avec un autre animateur légendaire, Yamashita Akihiko, et fut présenté en grande pompe par Enix et Nintendo comme l’un des jeux-clefs des débuts de la Nintendo 64, pour le premier Noël japonais de la console en 1996. Ce fut malheureusement un four commercial, probablement car le public potentiel de ce jeu était à l’époque d’avantage sur PlayStation ou Saturn, voire encore à l’aise sur leur Super Famicom. (Enix a brièvement considéré puis abandonné un portage sur PlayStation.)

Leur sortie suivante fut Nanatsu Kaze no Shima Monogatari, sorti un an plus tard pour le Noël 1997 de la Saturn. Le jeu bida autant que Wonder Project J2, suffisamment en tout cas pour couler la boîte. Les coûts de développement avaient gonflé par la faute des nombreuses techniques différentes employées pour sa représentation visuelle, mais surtout ce jeu n’était pas du tout ce que le public japonais de la Saturn réclamait fin 1997. Retranchée dans une frange assez hardcore de fans d’Evangelion, de portages d’arcade et de thrillers érotiques, la fanbase Saturn s’était réjouie de l’arrivée annoncée en grandes pompes d’Enix sur la console, imaginant un peu présomptueusement que la Saturn allait récupérer Dragon Quest VII de la même manière que Sony avait chourré Final Fantasy VII à Nintendo. Autant dire qu’un petit conte interactif paisible pour tous publics ambiance CD-ROM Macintosh ne correspondait pas vraiment à la mood du moment.

La morale de l’histoire, c’est que Greg avait raison : a posteriori, Nanatsu Kaze no Shima Monogatari est considéré au Japon comme un grand jeu d’aventure mésestimé par le public à l’époque de sa sortie. Ca fera une belle jambe à Givro, mais le jeu est désormais un classique du répertoire de la Saturn. Personnellement, je suis surtout fasciné par l’hérédité transparente avec leurs jeux précédents, ce rapport continu au concept d’éduquer un être vivant innocent qui découvre son univers, qu’on parle d’un sarcoptérygien (E.V.O.), d’un enfant artificiel (Wonder Project J) ou d’un dragonnet (Nanatsu Kaze no Shima Monogatari).

Si vous êtes perspicaces, vous l’avez peut-être remarqué : reste dans tout ce puzzle référentiel un dernier aspect primordial du jeu dont je n’ai pas encore parlé. Mais cela me donne l’occasion d’embrayer sur une autre exclusivité intéressante de la Saturn, donc veuillez patienter un peu.

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J’avais aussi regardé Amazon Japon et si les prix sont plus corrects tu te fais généralement enfler sur les frais de port, même pour un bon jeu abordable tu t’en sors difficilement à moins de 7000¥ par titre. D’une manière générale les prix en Europe ont doublé depuis le temps où j’avais acheté mes jeux (il y a 20 ans), ce qui semble indiquer que la machine a définitivement basculé dans la catégorie objet de collection.

Pour en avoir chopé une récemment, la PC Engine mini (jp donc) coûte environ 15 000¥ sur Amazon - adaptateur secteur et frais de port compris.

(Merci pour ces derniers posts de feu, la fantrad v2 de Sakura Taisen, Shippû Mahô Daisakusen que je découvre, l’archivage de Pinkounet et l’historique de Nanatsu Kaze).

Même si on en a déjà un peu causé ensemble, jouer à certains titres en original sur Saturn est hélas devenu Charlie bit my finger en repeat. Je rejoins donc Tristan et Chaz, ça te coutera (un peu) moins cher si tu t’axes sur la ludothèque JP, d’autant qu’une carte avec Pseudo Saturn permettra de facilement déplomber le zonage quelque soit l’origine de ta console.

Ensuite, cette foire spéculative est un marché qui profite à tout le monde sauf aux dévs de l’époque. Partant de là, je vois trois pistes si tu veux jouer sur hardware original:

Voie du Paladin / Te constituer patiemment une ludothèque malgré tout: passer par les nombreuses offres de proxi Yahoo Japan, te pointer à 6h du mat sur les brocantes et visiter les Cash Converter/Hard Off de petites villes, même si je pense que les deux derniers conseils sont obsolètes depuis quelques années. (Et si tu es pressé mais attaché à l’objet physique, il existe de très bonnes reproductions des jeux un peu ouch’ du type Radiant ou Tarōmaru).

  • Bonus: Moralité +1, Collection +1, Street-Cred + 10
  • Malus: Paupérisation +10, Corruption (disc rot, boites pas toujours irréprochables, lecteurs optiques défaillants à éventuellement remplacer)

Voie du Druide / Investir dans un ODE (+ pose) de type M.O.D.E. ou Fenrir, voire Satiator si tu souhaites garder ton bloc optique. Les vrais druides rippent leur propres jeux et soutiennent les rééditions de jeux Saturn sur supports modernes.

  • Bonus: Agilité +100 (Saturn prête à emmener partout avec toute sa ludothèque), Clairvoyance absolue (facilité de s’essayer aux jeux rares, beta, unreleased, homebrews et fantrads)
  • Malus: Moralité -5, Confusion (vertiges et zappings inhérents à tout full romset)

Voie du cyborg du futur / Attendre effectivement la Saturn Mini (et son jailbreak) ou les premières builds publiques de reproduction FPGA, domaine qui progresse rapidement ces derniers mois.

  • Bonus: Tous ceux du Druide
  • Malus: Vieillissement +3, MiSTer² ou équivalent Analog à acheter

Quoi que tu fasse, promets-moi surtout de jouer avec des manette originales (ou repros de bonne qualité) et sur écran cathodique, en RGB (ou un OSSC/Retotink-5x avec scanlines activées, ou le shader newpixie-crt en émulation logicielle). Je trouve que l’expérience réside vraiment dans ces deux interfaces souvent peu prises en compte ou du moins évoquées, pour toutes les consoles pré-PS360 d’ailleurs.

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Une vidéo d’un prototype de décembre 1997 déterré récemment, accompagnée d’un article rétrospectif assez complet pour Burning Rangers, le baroud d’honneur de Sonic Team sur Saturn, dont les prouesses techniques (gestion de la lumière notamment) et les premières ébauches (du multi en ligne dans des niveaux semi-aléatoires) serviront ensuite à leurs projets Dreamcast, nommément Sonic Adventure et Phantasy Star Online.

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