Oups, beaucoup de boulot ces derniers jours, on ne va certainement pas arriver à 30/30 le 30 novembre à ce rythme… Je vais enchaîner quelques posts plus brefs pour rattraper le temps perdu.
13/30 Taisen Kakutō Karatedō
Le championnat UFC, créé en 1993, est aujourd’hui synonyme avec le MMA (mixed martial arts) mais fut un temps, spécifiquement les années 90, où l’organisateur américain était loin d’être prophète en son pays et l’Eldorado des sports de combat était le Japon.
Le pays avait déjà franchi un pas important avec le shoot wrestling dans les années 70-80, puis le développement d’une ligue professionnelle de kickboxing professionnelle, le K-1 (1993), tellement lucrative qu’elle avait attiré des pugilistes issus d’autres arts martiaux. Il n’en en fallu pas beaucoup plus pour qu’un véritable championnat de MMA local ne se développe, et le Pride FC s’est donc lancé en 1997. Je vous renvoie à cette excellente rétrospective parue pour son vingtième anniversaire.
Évidemment, le pays des manga et des jeux de baston déjà habitués à faire s’affronter les pratiquants de diverses disciplines martiales était le terreau idéal pour une adaptation vidéoludique du MMA. On pense ainsi à des précurseurs comme Battle K-Road (1994), K-1 Fighting Illusion (1996) ou Buriki One (1999). Mais un des tous premiers exemples de jeu clairement basé sur le championnat Pride FC fut Savaki sur Sega Saturn, sorti en avril 1998 par Micro Cabin.
Il y aurait plein de chose intéressantes à dire sur Savaki si j’avais un peu plus de temps, mais allons à l’essentiel cette fois-ci. C’est un chouette jeu de combat intégralement développé par une seule personne, Nishio Kōzō, programmeur issu de la scène dōjin X68000 et qui rejoindra ensuite une bande de compères chez New Corporation, connus sur Boulette pour être les développeurs de Chippoke Ralph no Daibōken, mais plus notables dans le cas présent pour divers portages X68000 et plusieurs jeux de boxe sortis sur PS1 (Boxer’s Road) puis PS2 (Hajime no Ippo Victorious Boxers).
Figurez-vous que Nishio Kōzō avait d’abord bossé sur un jeu d’arts martiaux à la thématique similaire pour le X68000, Taisen Kakutō Karatedō. On le trouve encore sur des sites de téléchargement comme Vector en 2024. Pas sûr d’avoir besoin de le préciser mais c’est impressionnant pour du X68000.
Eh bien, ce jeu, la raison pour laquelle on peut y jouer aujourd’hui, c’est parce que Nishio l’a balancé sans prévenir sur le disque de Savaki, comme les loustics de Dracula X. Le CD-ROM de Savaki contient non seulement le prototype jouable ci-dessus, mais aussi tout le code source de Taisen Kakutō Karatedō.