[Boulette's Tourist Information Center] On ne voyage jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va

Vu qu’il y a quelques « Globe-trotters Misanthropes » par ici, il semble nécessaire d’ouvrir l’« Office du Tourisme Boulette » pour partager bons plans, expériences et pourquoi pas quelques photos de nos pérégrinations anthropologiques

Comme toute démarche du genre Humain est forcément intéressée, je sollicite l’expertise des aventuriers de ces lieux

Nous partons à Oslo Vendredi avec ma douce, pour 3 jours, sans les enfants, nous avons déjà dégrossi les POI’s principaux mais si vous avez des conseils, bons plans ou des endroits tant diurnes que nocturnes, que nourriture(s), culturels ou musicaux… Je suis preneur

(Ah on sera logé en Appart-hôtel pas loin de la gare centrale dans le quartier du Grønland, juste à côté d’une épicerie asiatique promis je l’ai pas fait exprès)

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Salut Maze, c’était comment le périple? Vous avez dû pas mal courir pour voir un maximum en 3 jours.

Jamais encore mis les pieds à Oslo mais il ont une petite boutique, Adamstuen Retro, hyper planquée et a priori bon esprit (JV, LP, Magic, etc…). C’est dans ces échoppes un peu fourre-tout qu’on trouve encore parfois des occasions intéressantes.

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Coucou @Kanu, j’avais prévu de faire un petit topo pour ceusses qui seraient susceptibles d’aller y faire un tour et ton message me force à sortir de ma procrastination :642:

C’était très chouette en plus on a eu du soleil durant tout notre séjour donc bien cool, températures dans les 10/12° donc c’est tout à fait tenable, j’étais en pull la plupart du temps

Nous sommes parti de Toulouse un peu après 6h du matin le Vendredi, escale à Munich 30 minutes donc pas le temps de flâner mais amplement le temps de prendre notre correspondance, arrivée sur Oslo à 10h50, on saute dans le train et à 11h30 nous sommes à la gare centrale d’Oslo à 1 station de métro de notre lieu de résidence ou à 10mn à pieds en trainant la valise

J’en profite pour parler transports Aéroport – Centre Ville, si vous avez un Oslo City Pass (car vous voulez aller faire un tour des « nombreux » musées ou profiter de quelques réductions bienvenues) ou un abonnement transport tout court il faudra tout de même prendre un billet jusqu’à Lillestrøm (86 Kr soit environs 9€), il existe un autre opérateur qui s’appelle Flytoget qui est 2x plus cher (220Kr), n’est pas plus rapide et pas plus fréquent

Parenthèse sur le City Pass : il comprends un accès illimité aux transports en commun (Metro, Bus, Tram, Train et Ferry pour aller dans les îles) sur les zones 1 et 2 ce qui permet déjà pas mal de choses, contrairement à ce que l’on lit en ligne il est possible de l’avoir dès l’arrivée à l’aéroport, il suffit de télécharger une appli et l’activer à partir du moment où l’on en a besoin, il est disponible pour 24/48/72h réelles donc à activer au moment de monter dans le train, vu que nous sommes parti le Lundi matin nous avons pu l’utiliser pendant tout le séjour (prix pour 72h 800 Kr par personne) c’est vite rentable vu que les entrées musées sont entre 140 et 200 Kr) qu’il y a quelques réducs en restaurants (pas testé mais j’y reviens) ou sur des activités comme la balade en bateau dans les Fjords

Surprise en arrivant un SMS nous annonce que l’appartement est prêt, logiquement prise à 16h00 mais comme on a déjà le code on se dit que l’on va tenter, bonne pioche, on peut poser les valises même si il y avait une bagagerie

Appartement petit mais fonctionnel, quartier cosmopolite à 5 minutes à pieds des artères principales c’est bien cool (en plus y’a une méga épicerie asiat juste à côté)

Forenom Aparthotel

Nous avions pris un ministudio mais si l’on devait recommencer on prendrait peut être la taille au dessus mais c’était déjà très bien, le balcon était très cool également

Une fois les bagages posés on part se balader en ville, architecture sympa, on fait tout à pied histoire de s’imprégner des ondes de la ville et faire un peu de repérage, découverte à côté de la salle de concert Spectrum de l’Oslo Street Food un food-court super sympa, sur les tables un QR code pour commander en ligne et récupérer dans les échoppes, c’est là que l’on se confronte aux tarifs de la Norvège, ça pique… une bière c’est environs 80/90 Kr, un plat street-food entre 150 et 200Kr… On le savait mais ça surprend quand même

Sur la route vers le palais nous croisons un petit souvenir de France :

Nous continuons la balade, partons sur le port et mangeons un super sandwich dans un foodtruck sur le port (top qualité de pain, saucisse fumée, poivrons grillés, oignons confits, pickles et sauce BBQ maison)

Un coup d’oeil sur l’opéra et une balade sur le toit, une escale à Espresso House pour un café et une viennoiserie (80Kr par personnes) puis retour sur le coup des 17h30 à l’appartement non sans passer dans une des nombreuses échoppes pour faire quelques courses pour le petit dej, les sandwiches du midi et le repas du soir histoire de limiter un peu les coûts

Info qui peut avoir son importance :

La seule chose que l’on trouve dans les supermarchés c’est de la bière jusqu’à 5° et seulement jusqu’à 20h (18h le samedi et pas le dimanche après il y a des cadenas sur les frigos) une Heineken en 33cl c’est 35Kr (la pièce pas le pack) pour le reste c’est vendu dans les magasins d’état jusqu’à 18h et 15h le samedi, un bouteille de vin de base c’est dans les 150Kr

18h30 il fait soif et donc direction un pub repéré un peu plus tôt, c’est vendredi soir, on boit un coup en terrasse parce qu’il fait bon, ambiance super sympa et bonne enfant, les Norvégiens sont vraiment très cool ce n’est pas une légende et pas mal de jeunes sont bouteille à la main mais pas de souci ambiance cool

Tarif pour une Ipa en 40cl 92Kr, un verre d’un Chardonnay pas top 120Kr (la bouteille est à 420Kr)

On rentre manger un bout et comme nous sommes debout depuis 3h du mat on s’écroule devant la télé

Samedi on prends le bus pour Bygdøy, le ferry ne circule plus en Octobre et finalement c’est pas si mal, ça permet de voir les quartiers résidentiel depuis le bus, 30mn plus tard arrivée sur la péninsule de Bygdøy


3 Musées sur place :

Le Kon-Tiki que j’ai trouvé vraiment passionnant, Thor HEYERDHAL est mon nouveau héros

Le musée du FRAM visiter le bateau et s’imaginer à l’intérieur est assez magique

Le musée de la Marine fait un peu plus en speed ma douce en avait marre des Bateaux mais très bien également avec un travail assez dingue sur les maquettes des différents bateaux et l’évolution de la navigation

Comptez un peu plus d’une heure dans chaque musée (plus 67mn si vous voulez voir le documentaire Oscarisé du Kon-Tiki)

Le musée des Bateaux Vikings était malheureusement fermé tout comme le Musée Munch (un tout nouveau ouvre le 22/10…) ou le Musée National, Ragnhild étant totalement hermetique à l’art contemporain nous avons fait l’impasse sur le Musée Astrup FEARNLEY qui se trouve sur le port

L’après-midi un coup de bus histoire d’économiser les pieds et visite du Musée Folklorique Norvégien

Gros, Gros coup de cœur surtout à l’extérieur

Le musée se divise en deux parties, une partie avec les objets, costumes de différentes époques et sur les objets religieux mais surtout à l’extérieur différents quartiers de différentes époques, une ferme, des maisons de 1800 avec visite de l’intérieur et des appartements de différentes décennies avec les objets de l’époque, c’est impressionnant de voir un appartement avec une cuisine « moderne » du début du siècle

Petites photos pour @Tanguy , @Grimer et @Onosendai

Du monde en tenue folklorique, des animations, on y a passé pas loin de 3h et on serait bien resté un peu plus mais à 17h00 fin des accès (chose à prendre en compte sur Oslo, les musées ferment tôt mais le reste plutôt tard)

Retour en bus jusqu’au port, on remonte tranquillement, on veux changer de bar mais pas de paiement en cash au Wild Rover nous retournons donc au Sir Winston’s Public House bon accueil et bonne musique, retour au bercail, petit passage au magasin asiatique (tarifs très cool pour la Norvège, pas mal de produits frais on se fera donc des crevettes au basilic thaï au menu ce soir, un kilo de crevette, une belle botte de basilic, un peu d’ail rose, du piment, des poivrons, des carottes, du lait de coco et de la cive pour 180Kr donc très soft niveau prix pour la Norvège les crevettes étant déjà à 110Kr)

On tente le X-Factor local à la télé pour vite passer sur le Chromecast intégré, on regarde la télé mais vite c’est elle qui nous regarde :fantom_blue:

Dimanche matin c’est la plus belle journée, c’est ce qui était prévu et c’est tant mieux

On file sur le port pour une « croisière sur les Fjords » durée 2h avec l’Oslo Pass 300Kr par personne donc bon deal (360Kr sans)

Deux départs : soit 10h30 soit 13h, le premier est conseillé car beaucoup moins peuplé

Nous montons à bord de l’Helena

et choisissons la Poupe (en hauteur et qui permet de prendre des photos après avoir profité) un conseil mettez vous sur Babord la vue est meilleure

Balade commentée en Anglais, Smooth Jazz en fond sonore, Equipage super cool et possibilité de boire un coup ou grignoter quelques crevettes (It’s allways Five O’ Clock Somewhere) on avait autre chose de prévu après donc on passe mais la balade était vraiment cool avec beaucoup d’infos sur les différentes îles, les quartiers d’Oslo en bord de Fjord, les cabines de bain et leur utilité durant la Prohibition ou l’ancien Aéroport… Fortement conseillé

Retour sur le plancher des vaches, direction les hauteurs d’Oslo, enfin c’est ce qui était prévu à l’origine :face_with_raised_eyebrow:

Pour nous reperer nous utilisions l’application de la régie locale de transport, très pratique il suffit de noter où l’on veux aller et nous est proposé les différents mode de transport sous forme de liste qui donnerait une crise de priapisme à tout les petits Ono de la terre, mais le nom des stations en Norvége est fourbe et à une lettre près t’envoi à l’opposé de ta destination souhaité, pour un malheureux L en plus dans ma recherche nous tombons dans un quartier résidentiel, certes très sympathique rappelant fortement les Pays-Bas mais à l’opposé du musée du Ski et son Tremplin/Vue panoramique visé à l’origine :hypnodisk:

On profite de l’attente pour manger nos sandwiches (bah oui en périphérie les métros sont un peu moins fréquents mais 15mn ça reste plus qu’acceptable)

Retour dans le métro, c’est la ligne utilisée l’hiver pour aller skier mais en été on croise des gens sac de golf à l’épaule ou VTT de descente sous le bras (de tout âges) direction les hauteurs d’Oslo, rien que la vue durant le voyage, passage en forêt, maisons de dingues, vues de malade, ça présage du bon

Arrivée en station un peu de marche, ça grimpe un peu, pour accéder au musée du Ski (sympa même si Ragnhild est restée un peu hermétique) et surtout son tremplin et la vue depuis celui-ci

Une vue à 360° sur tout Oslo et les Fjords

Autours quelques balades à faire mais pas forcément le temps donc retour vers le centre pour manger une glace sur le port Madame ayant une idée précise de la glace qu’elle veux la recherche a pris un peu de temps ^^ la glace trouvée je repère un truc que je ne pensais pas voir à Oslo, un Sauna-Baignade dans le Fjord mais j’avais oublié mon maillot :sweat_smile:

Toute plaisanterie mise à part j’aurais bien tenté le truc ça doit être une expérience sympa

Il est bientôt 18h30, nous voulions tenter les Shuffleboards du The Scotsman mais c’est une privatisation du sous-sol because Covid donc pas jouable, tant pis on va boire un coup, vite fait l’ambiance est pas top et la musique naze mais les frites sont bonnes (59Kr), l’aïoli aussi (commande au bar avec le numéro de table)

Retour au bercail à pied histoire de profiter encore un peu de la ville et de son énergie, il est bientôt 20h, nous sommes dimanche soir, il y a du monde dans les bars et dans la rue, l’ambiance est cool mais il faut penser à rentrer et faire les bagages…

Bref un bon week-end, de belles découvertes et quelques regrets de ne pas avoir au moins une journée de plus même si nous avons eu pas loin de trois jours pleins

Ca faisait pas loin de 10 ans que nous n’avions pas pris un peu de temps juste pour nous deux voire des vacances tout court donc ça recharge :wink:

Le centre d’Oslo n’est pas immense et me fait penser un peu à Bordeaux depuis son « évolution » piétonne

Les restaurants sont magnifiques, beaucoup ont des noms façon Franponais (mention spéciale pour Pastis Bistrobar et pour L’escalier qui n’est pas un resto mais un magasin de fringues…

Les transports en commun sont top et super fréquents

Il y a énormément de « Poumons Verts » dans la ville et surtout autour j’aurais aimé avoir le temps de m’y poser avec un bouquin, juste me poser à écouter le vent ou de m’y balader, encore plus d’aller me perdre sur une des îles, une partie des musée étant faite ce sera pour la prochaine si prochaine il y a (c’est fort probable)

D’un quartier à l’autre l’architecture change mais ça reste cohérent le moderne se liant à l’ancien de super façon

La ville est vivante sans être étouffante c’est surprenant, on ne se sent pas perdu tout en étant dépaysé

Bref je n’ai pas pris la claque d’Amour que j’ai eu avec Edinburgh (je ne sais pas pourquoi mais cette ville m’a cueilli) même si je pense que je pourrai vaciller avec un jour ou deux de plus et quelques balades plus « sauvages » (Ragnhild n’est pas une grande marcheuse et n’attends pas les mêmes choses que moi dans la découverte d’une ville comme s’y perdre chose que j’adore faire)

Les gens sont adorables et tu pourrais te promener un slip sur la tête que ça ne choquerai personne je pense, en revanche le service de sécurité des bars ne te laisserai pas rentrer

Belle découverte mais un arrière gout de « Encore »

Quelques « Pro-Tips »

  • Pensez à voir ce que votre banque prévoit pour les paiements hors Europe, de notre côté carte Visa de base à la BNP, pas de Distribanques partenaires sur place donc 2.90% de commission +5€ pour les retraits et 2.90% et 90cts par paiements carte bleu. Attention les « minibank » dans les 7-Eleven (il y en a partout) et autres magasins ou même les distribanques à la gare centrale (Oslo S) prennent une commission supplémentaire, préférez les automates de la banque nationale (à voir aussi si en changeant de carte ça ne vaut pas le coup, avec un peu plus de préparation j’aurais pris une Visa Infinite qui aurait été financée par les commissions)

  • Si vous avez le temps à l’aéroport vous avez accès au Duty Free vu que vous sortez de l’Europe (utile si vous voulez quelques quilles ou une bouteille d’autre chose sans avoir à craquer votre PEL)

  • L’Oslo City Pass est plus que conseillé si vous voulez faire un peu le tour des musées, sinon un pass transports en commun sera certainement suffisant (totalement nécessaire pour aller faire un tour dans les alentours de la ville)

  • Téléchargez les applis VY et Ruter (transports en commun) et Oslo Pass (si il y a lieu)

  • Prévoyez un peu de budget sur place, la vie est vraiment chère (je m’attendais à Paris ou Londres un peu plus mais c’est encore un cran au dessus même en prévoyant pas mal de choses en autonomie)

A la louche depuis la Province c’est 1000€ les 3/4 jours pour 2 personnes

496€ pour les vols (Lufthansa Eco) et le logement (via Edreams c’est souvent la plateforme la moins chère)

170€ pour le City Pass (avec la com de la banque)

350€ pour les activités sur place sans faire de « gros » extras

Je n’ai pris que peu de photos n’ayant que mon téléphone avec moi mais surtout quand je pars ailleurs c’est surtout pour prendre « l’énergie » des endroits que l’on visite, le temps que tu « shootes » c’est un truc que tu risques de rater et comme c’était court comme séjour je voulais profiter j’avoue

Si vous avez l’occasion c’est un endroit à voir, nous avons eu de la chance à cette période d’avoir les conditions météo que nous avons eu et j’ai très envie de voir en été la façon dont les gens vivent, suffisait de voir Samedi et Dimanche le nombre de personnes dans les parcs et en balade « nature » du côté de Huk par exemple pour donner envie d’en voir plus

Olso est magnifique et ses habitants fascinants, je conseille fortement, y’a tellement de choses que tout le monde peut y trouver son compte je pense

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Tellement de mercis, Maze.

Ragnhild n’est pas une grande marcheuse et n’attends pas les mêmes choses que moi dans la découverte d’une ville, comme s’y perdre, chose que j’adore faire.

Oh, comme ça résume bien toutes mes vacances… Je suis un flâneur-né et même dans les villes que j’habite, la déambulation est un plaisir infini. L’appel d’une rue d’où émane une senteur spéciale, la contemplation d’une scène de vie anodine, le bro-fist au dieu RNG pour saisir de belles choses loin des circuits touristiques, papoter avec les gens, sentir le pouls d’un endroit… C’est une méthode qui parfois amène à des trucs stériles ou médiocres mais les trouvailles compensent tout.

Ma femme, c’est tout l’inverse, elle a besoin de connaitre le nom du GD qui a écrit la quête, les balises GPS du boss ainsi que le chemin optimal pour s’y rendre au plus vite, une véritable tour-operator qui rentabilise l’espace-temps. Du coup, on essaye de concilier les deux approches quand on part mais ce n’est pas toujours évident…

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Oh, ça me rassure je ne suis donc pas la seule « bête curieuse » qui a besoin de ça ^^

C’est frustrant de devoir composer avec l’envie de vivre le moment mais ça nous aide aussi, parfois, à nous recentrer même si j’adhère totalement à :

C’est tellement ça, difficile de faire comprendre ce « besoin » de sentir les « énergies » de l’endroit et du moment, ce plaisir d’aller là bas juste que « parce que » et tomber , parfois, sur des endroits ou des moments magiques ou juste faire demi tour 5 minutes après… c’est peut être pour ça que j’ai tant aimé Edinburgh par rapport à sa taille « humaine » ou Oslo pour son réseau transport en commun et sa palette tellement large en si peu d’espaces, voire Paris « Hyper-Centre » et mon premier périple d’adulte en 96 depuis Bercy jusqu’aux Champs de Mars sans plan ni rien, juste pédibus gambus ^^

Pour citer encore une fois Colomb : « On ne voyage jamais aussi loin que lorsque l’on ne sait pas où l’on va » :wink:

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Je ne comprends absolument pas pourquoi ce topic est aussi plat depuis six mois.
D’ailleurs faudrait vraiment être un abruti fini pour partir en vacances en avion en plein dérèglement climatique et guerre russe en partie financée par l’explosion du prix du brent et… oh bordel, jugez-moi, on part trois semaines aux States en juillet, je me douche de honte tous les matins en me promettant de faire mon prochain voyage au Japon en train (en évitant Vladivostok et Moscou et l’Afghanistan hmmm est-ce qu’il y a un train pour Tokyo qui passe par le Groenland ?).

Concrètement, pour l’instant le plan se résume à trois données :

  • On part à trois avec un môme de 10 ans, dont le podium des meilleurs voyages à l’étranger est trusté de très très loin par 1/ Edimbourg (allez à Edimbourg avec un môme, c’est génial) 2/ Londres 3/ Je vous ai parlé d’Edimbourg ?
  • Vol AR Paris-NY sur juillet, ce qui impose de réfléchir la boucle de trois semaines avec ce centre d’attraction en tête
  • Envie dans les grandes lignes de faire une semaine à NY, prendre le train pour Boston louer une voiture [ce qui me laisse quatre mois pour réussir enfin à avoir le permis ou je laisse ma meuf en plan hahahahaha pardon la pauvre] et visiter le Vermont, et une semaine why not sud Québec ou alors pas du tout yolo.

Est-ce que ceusses qui connaissent ont des recommandations cool à NY et dans les parages, sortis des trucs un peu obvious ?

Je sais déjà que je fais péter mon PEL pour aller voir une connerie genre Aladdin ou Harry Potter à Broadway parce que c’est la thug life que j’ai choisi de mener, et qu’avec un môme j’ai un peu l’impression que Harlem est un peu un passage kitsch obligé. Mais pour le reste je sais pas trop. Je me dis qu’un match de foot us ça peut être cool mais j’ai pas l’impression que ça joue en été. Bref. Boulette Signal.

Ooooh belle destination, elle fait parti de la « short-short list » avec ou sans enfants

J’étais tombé sur un docu sur NY il y a une dizaine d’années je ne sais plus si c’était sur Arte ou F5 mais il y avait Charlélie Couture et un passage sur la transformation d’une ancienne ligne de métro en balade verte qu’y m’avait fortement donnée envie

J’ai essayé de le retrouver mais j’ai fait chou blanc (je l’ai peut être sur un HDD à la maison je regarderai à l’occasion et le mettrai sur FTP) en revanche je suis tombé sur une grosse boite de Pandore : https://www.les-docus.com/ @Kanu ne cliques pas sur le lien

Beau voyage en perspective et j’attends avec impatience ton report histoire d’avoir encore plus envie

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Je ne suis pas passé à NYC depuis 2012 donc je ne présume de rien concernant les grands changements qui ont affecté la ville (surtout post-2020) mais déjà, dans le contexte actuel, j’éviterais le risque de rentrer dans deux pays différents pendant le même voyage vu que ① t’es ni résident américain ni résident canadien donc tu vas te taper la véritable immigration (dans les deux sens) qui doit être bien plus tendax en ce moment ② aucune garantie sur l’évolution du virus et donc les règles et restrictions en vigueur l’été prochain, voire les règles d’immigration qui changeraient d’un coup en plein pendant ton voyage et t’empêcheraient par exemple de prendre ton vol retour (et vu ta scoumoune légendaire, « bon »).

A ce titre, vérifie aussi les règles en vigueur dans chaque état américain au moment de ton voyage car je sais via l’exemple du sport que NYC a été beaucoup plus strict que ses voisins directs sur les vaccins, le port du masque etc. Tu pourrais te retrouver à faire un truc autorisé à Boston mais te prendre une amende pour la même chose à Pittsburgh.

Perso je resterais aux US et dans ce coin-là. C’est déjà super et t’y vas au bon moment car la Nouvelle Angleterre change radicalement d’ambiance quand il fait beau. Si tu veux vraiment une troisième étape, pourquoi pas Philadelphie ? Relativement proche de NYC, très sous-estimé culturellement, pas trop grand, plein de trucs à voir en quelques jours. Je dirais même que c’est plus intéressant que Boston.

Mais sinon t’as plein de trucs sympas à faire autour de Boston en été. Martha’s Vineyard, Cape Cod, les Green Mountains du Vermont… C’est déjà un coin super riche.

Les sports estivaux sont avant tout le base-ball, le golf et dans une moindre mesure la MLS ; avec un peu de chance ton grand pote Leo Messi jouera peut-être déjà là-bas le temps que t’arrives… Mais bon, le foot, tu connais et le seul truc culturellement significatif (le duel Portland-Seattle) est à l’autre bout du pays. Sinon, tu vas le louper mais FYI t’as aussi l’US Open de tennis qui démarre fin août.

Je jure de rien concernant la patience des gamins actuels mais franchement le match de baseball qui démarre en début d’après-midi et te fait enchaîner sur un bon petit resto en début de soirée, c’est top. Belle ambiance, généralement tout le monde est hyper sympa si tu viens avec des gosses, c’est une espèce de pic-nic jovial avec des couillons qui courent autour d’un pré devant toi. Je conseillerais à personne de mater du base-ball à la télévision (c’est un sport chiant comme la pluie si t’as pas d’enjeu) mais c’est une expérience assez géniale in situ. Au pire, tu te barres après la chanson de la septième manche, personne t’en voudra. Note juste que ça te bouffera sans doute tout un après-midi en comptant l’accès au stade, les goodies etc.

Évidemment à Boston dans l’iconique Fenway Park, un des rares stades historiques encore debout. Fais pas de connerie genre ramener un T-shirt ou une casquette siglée New York par contre (surtout les Yankees), à part si tu veux te retrouver avec de la bière sur le dos voire un œil au beurre noir. Achetez des merdasses des Red Sox avant le match, apprenez les grands classiques avant et encouragez gentiment les locaux.

Pour ton spectacle à Broadway, assurez-vous d’avoir les tickets et de connaître la date avant de partir, pour planifier tranquillement autour, sinon ça va être le bordel et la disponibilité erratique des tickets risque de vous dicter le reste du voyage, ce qui n’est jamais fun.

Si vous êtes chauds question musées, tout le monde connaît le MoMA mais beaucoup moins de touristes passent à l’excellent MoMA Saturn MoMA PS1 du Queens que je trouve perso plus pertinent. D’ailleurs, si tu veux le vrai Chinatown (mais bon le vrai de vrai donc t’attends pas à un truc fait pour être « visité ») de New York, c’est à Flushing, qui est pas loin et qui a une histoire intéressante de choc des cultures et des langages. T’as aussi le Queens Zoo qui est assez sympa (premier zoo occidental conçu sans cages, dans les années soixante) dans les parages. Bref ! Le Queens, c’est mésestimé.

Oublie pas la culture locale du tipping dans ton budget, c’est l’erreur classique.

La plupart des infos et conseils doivent être périmés – et pas forcément pertinents pour une famille – mais j’avais rendu compte du meilleur voyage de ma vie, NYC en solo à l’improviste en Juin 2011, sur le précédent Bouledefeu, si t’as le courage de lire ça (post #557). D’ailleurs si un archiviste fou genre @Kanu a encore la mixtape de ce voyage quelque part sur un iomega Zip, ça m’intéresse !

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Mmm je sais pas si je serais aussi dramatique que Chaz sur la possibilité de faire un double voyage US-Canada, surtout cet été. En touriste, et tant que ton Esta et ton Ave sont en règles, ça se fait très bien. Ma famille et plein d’amis ont fait le trajet New York / Montréal dans les deux sens sans pépin pré-covid. Evidemment, si tu as des destinations cosmopolites comme l’Iran ou le Yemen dans ton passeport, c’est pas la même (comme c’est arrivé à bibi il y a fort longtemps), mais il y a de fortes chances que cela ne soit pas ton cas. Après Chaz a raison de souligner le contexte sanitaire, mais cela s’est fortement allégé depuis quelques mois, et les voyages entre les deux pays ont repris. Mais bon, à surveiller.

A noter que j’ai jamais fait la Nouvelle Angleterre, mais il parait que c’est super. Très haut sur ma liste dans les prochaines années (en plus c’est « à côté » de chez moi).

Sinon j’habite à Montréal et j’ai passé bcp de temps à New York ces dernières années (enfin avant 2020 quoi), vu que mon frère habitait là bas. J’ai pas relu le post de Chaz, mais voici quelques pointeurs sur les deux destinations. Je vais pas te faire une liste des lieux à faire le soir, mais avec un gamin de 10 piges, et sans TOUT lister ce que tu peux trouver dans un guide :

New York :

  • C’est grand, genre pas mal plus grand que Paris. Le réseau de transport est très dense, mais aussi très mal fichu, peu fiable et complexe. Disons que tu dois prendre ça en compte dans tes déplacements, surtout si tu vas un peu loin comme le Queens ou Coney Island. Evidemment si tu es brave, tu peux bcp, bcp bcp marcher, et c’est une super manière de découvrir la ville, mais faut être prêt à en bouffer du kilomètre
  • Le vélo est devenu une belle option dans la partie basse de Manhattan (en gros du sud de Central Park) et la pointe sud ouest de Brooklyn (Dumbo, Prospect Park, Red Hook), avec des pistes cyclables et des vélos type Velib. Y a par exemple une belle qui suit le contour de la pointe sud de Manhattan, à côté du Financial District
  • Le Moma, le Met et le Guggenheim sont des valeurs sûres, en plus d’être amusants architecturelement parlant. Je crois me souvenir que le MOMA a des journées gratuites. Jamais fait son annexe le PS1, mais c’est réputé (mais loin).
  • Central Park est une belle promenade, et y notamment un joli zoo avec des penguins, ainsi que le formidable Muséum d’histoire naturel et son incroyable planetarium. Si vous n’en avez jamais fait un, allez-y ! Ils ont un spectacle vidéo projeté sur la voûte, que tu regardes semi allongé, c’est maboule dingo. Un gamin de 10 (et ses parents) va prendre la claque de sa vie. Narration de Niell deGrass Tyson en plus. Tout le reste des expos permanentes du musée sont super quali, et le lieu est magique. J’ai hâte d’y emmener mon propre fils.
  • Le pont de Brooklyn est un classique, mais gare à la foule, surtout si vous êtes en vélo. Y a d’autres ponts très amusants à traverser, mais si vous êtes aventureux, tentez le pont de Manhattan, qui est assez amusant avec son métro qui te passe dans le dos dans un tonnerre de métal. En plus ça atterrit juste à côté de Chinatown dans mes souvenirs.
  • Les quais justement autour du pont de Brooklyn et de Dumbo qui ont été réhabilités et c’est une chouette promenade.
  • Toujours à Brooklyn, faites la balade en vélo depuis le pont jusqu’à Red Hook. Y a de chouettes restos familiaux pour manger des crab rolls et regarder une belle vue sur la baie de New York
  • Prenez un ferry et allez voir Governor Island ! Ancienne base militaire, c’est maintenant un immense parc dédiés aux familles. C’est hyper vert, et y a plein de jolies pelouses pour piqueniquer en regardant la baie et la pointe sud de Manhattan sous un angle que tu verras pas autrement.
  • @Maze_Carl parlait de la High Line, et c’est une belle balade à travers une zone de Manhattan qui a été entièrement bouleversée dans son architecture (et uber uber uber gentrifé). Tu passes à hauteur des petits immeubles de 3-4 étages, comme ca se faufile entre d’immenses gratte-ciels. C’est top! En plus c’est à côté de mon musée favori de New York, le Whitney, ainsi que l’amusant Chelsea Market qui te rappellera Bricklane et le Borough Market de Londres dans le même genre.
  • Coney Island : c’est une sacré escapade au bout de la ligne F (en partie aérienne après Carols Garden), mais ca vous amène à un classique de sortie en famille new yorkaise, très mélangée socialement et pas trop de touristes dans mes souvenirs : une belle plage, plein de restos, un boardwalk, une fête foraine de cinéma, un bel aquarium. J’adorais y aller avec mon neveu.
  • Et je vais m’arrêter là parce qu’il y a internet et mille guides qui te fileront plein d’autres trucs.

Pour aller de New York à Montréal, tu as plein d’options :

  • L’avion (1h de vol), c’est cher mais c’est rapide
  • Le train est parait super, mais c’est 12h !
  • Le bus : option du pauvre, et encore, et ça prend 7h. Pas confo et passage de douane relou dans le sens Canada-US
  • La voiture : 4-5h, et ça te fait passer par la vallée de l’Hudson et les montagnes du Vermont. Par une belle journée ensoleillée, c’est superbe à faire.

Montréal:

C’est bcp plus petit et moins dense que New York, mais la ville a plein de jolis atouts, surtout en été. Vous attendez juste pas à autant d’attractions que cette dernière, c’est plus une ville charmante pour se poser un peu :

  • Le vélo, oh mon dieu le vélo. C’est la meilleure ville d’Amérique du Nord pour ça. Là pour te dire j’en plus d’attendre le mois d’avril pour ressortir le mien. La ville est pleine de magnifiques pistes cyclables, et sa circulation automobile, comme ses piétons sont bcp plus calmes que Paris ou NY. Si vous aimez cela, c’est une belle manière de découvrir la ville. La ville se fait aussi très bien à pied !
  • Quelques lignes de métro, plein de bus partout, vous pourrez facilement utiliser les transports.
  • Le Plateau, le Mont Royal et le Vieux Port sont des classiques
  • Niveau musée, les Beaux Arts et le MAC se défendent pas mal, surtout ce dernier qui s’est spécialisé dans les installations vidéo qui claquent.
  • Allez voir le magnifique jardin botanique, avec notamment sa serre aux papillons.
  • Le marché Atwater est vraiment mimi. Surtout qu’il est à côté du canal Lachine, qui est une des plus belles promenades en vélo de la ville. Pédalez jusqu’aux écluses au milieu d’un vieux patrimoine industriel et de jolies espaces verts, c’est super !
  • Allez faire un tour sur l’île jean drapeau. Si vous êtes courageux, vous pouvez prendre le pont Jacques Cartier à pied, qui enjambe le gigantesque Saint Laurent. Et à côté y a La Ronde, un gros classique du parc d’attractions à l’américaine. Par contre ca douille.

Sinon si vous continuez votre périple en voiture, et sur une semaine, le Québec est immense, donc faut bien choisir ses batailles. Mais un grand classique est de suivre le fleuve qui s’élargit pour devenir un immense bras de mer.

  • Allez donc à Québec (3h de caisse depuis Montréal) y passer un ou deux nuits max. La vieille ville est superbe, mais on en fait vite le tour.
  • Ou mieux, gardez votre deuxième nuit et allez la passer à la charmante Ile d’Orléans sur le fleuve, juste après Québec. C’est adorable, et l’île est vraiment grande. Allez voir Saint Pétronille, à la pointe sud de l’île : ancien lieu de villégiature de la bourgeoisie anglophone, c’est adorable, on se croirait à Dinard.
  • Ensuite, on prend la voiture par la rive Est et on va à Tadoussac voir les baleines (3-4h de caisse depuis Québec) : la route est magnifique, on passe par des paysages avec milles collines et anciennes montagnes à perte de vue, pour ensuite longer le fleuve, prendre un petit ferry et atteindre Tadoussac. En route vous pouvez vous arrêtez à la Malbaie, ou bien faire un stop à la trop mignonne Ile aux Coudres pour déjeuner ou bien y passer une nuit.

Y a sans doute mille trucs que j’oublies, mais ca couvre pas mal de trucs à faire en famille.

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Je plussoie la Highline, et je turboplussoie le muséum d’histoire naturelle pour sa superbe collection d’os de dino. Quand tu es accueilli par ces deux machins, ça met tout de suite dans l’ambiance.

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Merci beaucoup pour les recos ! On était déjà allés à New York mais il y a une éternité, en 2008, et juste une semaine, clairement plein de trucs à (re)découvrir - avec ceci que j’ai assez peu d’envie de me fader les trucs tarte à la crème.

Alors. Ni Iran ni Yemen, mais Maroc (qui est quasiment un running gag chaque fois que je rencontre de charmants douaniers américains, qui se demandent pourquoi j’ai visité un pays voisin de la Syrie) et le combo Russie-Biélorussie, pas forcément les badges qui ouvrent le plus de portes en ce moment.

On était partis au départ sur deux semaines US une semaine Canada, mais clairement plus on y pense plus on se dit que c’est trop ambitieux. Jamais été à Boston ni Philly, ça fait vachement envie !

Je connais pas ni l’une ni l’autre, mais garde toi peut être une option voiture / Nouvelle Angleterre, si ça vous dérange pas de faire vroum vroum. Vous en aurez peut être raz le cul des villes au bout de 3 semaines, même si les villes de la Côte Est ont plus de cachet que leurs camarades plus à l’ouest qui ont tendance à se ressembler un peu trop. Deux semaines US + une semaine au Québec ca se fait bien, vu que c’est juste à côté. Si tu as pas ton billet d’avion encore, peut être penser à booker le retour depuis une autre ville comme Montréal ? A vous de voir hein !

Alors. Ni Iran ni Yemen, mais Maroc (qui est quasiment un running gag chaque fois que je rencontre de charmants douaniers américains, qui se demandent pourquoi j’ai visité un pays voisin de la Syrie) et le combo Russie-Biélorussie, pas forcément les badges qui ouvrent le plus de portes en ce moment.

Bah tant que ton ESTA passe avec ces pays, ca devrait être bon, ils le demanderont de toute façon dans le formulaire en ligne. Pour éviter les surprises, surveille les requis pour les douanes US et pensez à faire vos demandes d’ESTA en avance. Si tu as un pays qui t’invalide ton ESTA, faut demander un visa B1/B2 et ça peut prendre quelques semaines à obtenir. Sinon tu peux te faire jeter de la douane, et crois moi c’est pas une expérience amusante + des années de galère ensuite avec des douaniers US tatillons.

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Trois semaines dans le nord-est des Etats-Unis : :white_check_mark:

Oh la la, c’était génial. Tellement d’images et de souvenirs qui se bousculent. Les terrasses en teck bariolées de fleurs et de guirlandes qui colonisent le bitume de 3rd Street dès que le ciel de New York tourne au pastel ; la radio de la Hyundai qui chantonne « Save your tears » et « As it was » en s’enfonçant dans les forêts de pins de Cape Cod ; les bibliothèques hors du temps de Yale, entre voûtes néogothiques à la lumière cristallines et cube borgésien… C’était génial, génial, génial. Directement dans mon top 2 ever de mes meilleurs voyages (potentiellement dépassé uniquement par un lointain trip de trois semaines à Madagascar, qui à la « faveur » d’un cyclone, s’est transformé en séjour improvisé dans un village sans électricité coupé du reste du pays par les eaux).

D’abord : merci pour les précieux conseils, Boulette ! On n’a évidemment pas tout pu essayer mais tous ceux qu’on a pu expérimenter étaient vraiment tops.

Concrètement, on s’est rabattu sur un plan plus resserré qu’initialement envisagé : 7 jours à New York, train pour Boston, 3 jours sur place dont une virée à Salem ; puis bus pour Plymouth, où on a loué une caisse pour passer trois jours à Cape Code, avant de descendre la cote en traversant le Massachussetts, le Rhode Island et le Connecticut. Avec le recul, peut-être qu’on aurait modifié ça et là les dates, mais à la marge. Dans l’ensemble, c’était vraiment suuuuper chouette.

Deux remarques quand même, sur les très rares points négatifs du séjour, pour ceusses qui prévoieraient un voyage similaire :

  • La chaleur et la moiteur extrêmes. On m’avait maintes fois prévenu, mais c’est une chose de le savoir et une autre de le vivre, le nord-est des Etats-Unis est un sauna à ciel ouvert en été, du genre à changer trois à quatre fois de t-shirt en une journée, pour autant de douches. J’ai rarement eu autant l’impression de fondre, franchement pas loin du malaise à certains moments (on a énormément marché, notamment à New York et Boston, ce qui n’arrangerait évidemment rien). Rajoutez-y le côté cracra-bain de pot d’échappement de Big Apple et la bouillie ambiante de moustiques de Cape Cod, et vous avez un climat pas toujours tip top agréable. Si c’était à refaire, je pense qu’on aurait visé davantage mai-juin.
  • C’était rech sa mèèèère, dudjiou ! Entre les prix américains naturellement élevés, l’inflation galopante et la faiblesse actuelle de l’euro, auquel il faut certainement rajouter un peu de naïveté de notre part (du genre à faire les courses de la semaine à l’équivalent du Monop’ des Halles de NY et faire une syncope devant l’addiction à la sortie), j’ai claqué un fric absolument monstrueux, que je me refuse d’ailleurs à quantifier, décrétant que tant que je ne regarde pas mes comptes, le problème n’existe pas vraiment, mais sachez que d’ici peu je mettrai probablement à la vente ma collection de simulations de cyclisme, de consoles biélorusses et mon enfant). Sérieusement, le premier jour, je me suis retrouvé à payer une bouteille de jus d’orange 9,99 $. Et même à la fin du séjour, avec une connaissance un peu plus fine des chaînes du pays, on ne trouvait pas en dessous de 4,99 $ (en tout cas pour du jus d’ orange, pas du jus orange). L’effet concret, c’est qu’on a énormément limité les restos par rapport à ce qu’on aurait fait dans d’autres circonstances.
  • Enfin, un peu deg’ d’être passé hors saison NBA. J’aurais bien vu un match. J’ai également envisagé d’aller voir un match de base-ball, mais non sans une certaine ironie, on était à New York quand les Yankees défiaient les Red Sox à Boston, et à Boston quand les Red Sox défiaient les Yankees à New York. Histoire de parfaire ce grand chelem de la loose, on était à New Jersey City, à quelques encablures du Red Bull Arena, la nuit où les Red Bulls de New York ont reçu le FC Barcelone pour un match amical de prestige, mais je l’ai appris le lendemain. Bref.

De tous les endroits visités, il n’y en avait qu’un seul que je connaissais déjà, si tant est que l’on puisse prétendre la connaître : New York. J’y avais déjà passé une semaine, il y a fort longtemps, circa 2008 ou 2009. Mon appréciation de la ville est beaucoup passée par la comparaison avec mes souvenirs de mon précédent séjour. Ca n’est bien sûr qu’un sentiment, et ceux qui ici connaissent mieux la ville pourront me corriger, mais j’ai été frappé par ce qui m’a semblé être les stigmates d’une ville à cran. Dans cette New York post-Covid, d’un côté des terrasses flamboyantes, presque des salons jardiniers de rue, qui envahissent et enchantent les chaussées, des appels récurrents à mettre le masque même s’il n’est plus obligatoire, des drapeaux Black Lives Matter et LGBTQ+ partout (vraiment partout, du genre à faire passer la France pour un pays sacrément réac, ou a minima, en retard). De l’autre, un nombre saisissant de boutiques « Psychic », des tireurs de cartes, de retour de la sorcellerie, de la pensée magique, d’un new age d’un autre millénaire, jusqu’à ces linéaires délirants dans les Whole Food, la chaîne d’alimentation bobo, à base de boissons régénérantes et de menus paléo-friendly mes fesses ; et puis le sentiment diffus du retour de la criminalité - là un couple de new yorkaise fort peu à droite qui nous explique ne plus se sentir en sécurité, là une affiche pour un appel à témoins après la torture et l’assassinat d’un gamin du quartier dans l’immeuble du lower east side où l’on résidait ; et purée, midtown, le spectacle glauque de tous ces corps hébétés, dos raides et jambes fragiles, regards perdus dans le vide, zombies errants à même la chaussée, perdus entre deux doses d’héroïne, à n’importe quelle heure de la journée. C’était triste, accessoirement pas facile à gérer avec un gamin, mais surtout, triste. Bref, un New York tout en contrastes, pour le dire poliment.

Pour en revenir à une appréciation plus touristique, petit topo, forcément incomplet, de ce qu’on a aimé, pas aimé, et raté dans les villes traversées.

Par ordre décroissant d’intérêt :

:vache: :vache: :vache:

  • Brooklyn Bridge Park Pier 2 Roller Rink. LE souvenir qui me restera probablement le plus longtemps. Rien à visiter, juste des patins à glace à chausser (ce que je n’ai pas fait, pas fou), à attendre la fin de journée, et à se laisser glisser à l’ombre d’un pont, à se rincer les yeux du spectacle envoûtant de la skyline qui se dessine en contre-plongée sur un ciel rosé. Et refaire un tour, encore, en boucle, avec pour seul bruit de fond la musique des enceintes, les paillements des enfants, les sons étouffés des terrains de basket à côté. C’est de loin l’expérience la plus Forza Horizon que j’ai pu avoir à New York, et celle que je convoque le plus souvent pour me bercer de son souvenir.

  • 9/11 Memorial Museum. Je suis jamais très friand des mémoriaux, j’ai toujours l’impression que le pathos (dont je ne conteste pas la légitimité par ailleurs) nuit à la compréhension. C’est ici un contre-exemple remarquable. L’architecture, l’organisation spatiale, ces grandes structures souterraines froides et vertigineuses, sont d’abord une expérience saisissante, qui pousse au recueil autant qu’à l’humilité ; l’histoire des deux tours est comptée avec beaucoup de pudeur, de distance et d’à-propos ; tandis que la partie spécifiquement dédiée au jour de leur attaque est riche, bien organisée, et donne surtout à voir sous des angles très différents le déroulé des événements, permettant de mieux en mesurer à la fois la violence, l’ingérabilité et l’impact médiatique. Un très bon complément à l’indispensable 11-Septembre : une histoire orale.

  • Highline. Une autoroute piétonne qui s’élève miraculeusement de west side, en plein milieu d’un sordide quartier aux allures de parking gigantesque, pour survoler Chelsea et enfin narguer les automobiles. Modèle de reconversion urbaine, cette ancienne voie ferrée devenue promenade piétonne est un peu la coulée verte de New York, mais une coulée verte à dix mètres de hauteur, qui enjamberait les rues et les avenues du quasi centre-ville, serpenterait entre les gratte-ciels pour les rendre soudain un peu moins hauts, tout en s’enfonçant dans des rideaux de végétation rafraîchissants. L’impression de reprendre la ville aux voitures est jouissive ; tout comme celle d’être enfin à nouveau maître du rythme de ses pas. Tout New York devrait être comme ça ; et la bonne nouvelle est que de nouveaux tronçons sont en cours de construction.

  • Empire State Building. Dans la catégorie des attractions touristiques faites à reculons, de loin celle que je suis le plus heureux d’avoir faite. Notamment parce que la partie muséographique a été entièrement repensée pour offrir une mise en scène très réussie, spectaculaire et immersive, de la construction du monument et des œuvres qu’il a inspiré, à grands renforts de vidéos projetées à l’échelle 1.1 en exploitant les reliefs des salles. Fort hagiographique, mais très efficace. Quant à la vue au sommet, elle n’a pas changé, mais elle demeure fascinante : je pense qu’il faut être monté au 86è étage et avoir vu New York s’étaler à ses pieds comme un vaste réseau de tours en Lego enchevêtrées, fourmillant de points impossibles à discerner et de reliefs enfantins, pour saisir à la fois King Kong, Waldo et Spider-Man, héros nés d’une ville dont l’échelle échappe à la normale.

  • West 4th Street Courts. [Edit] Fichtre, je me plains d’avoir raté la saison NBA et oublie de mentionner l’un de grands souvenirs wow, la découverte, complètement au pif, de « The Cage », playground mondialement connu (ai-je appris après coup), iconique du basket de rue, où tassés derrière les grilles, des spectateurs aussi endiablés qu’un décor de jeu de baston encourageaient des golgoths de 2 mètres chacun, pour un match de basket de rue mêlant étudiants et anciens professionnnels. Ambiance électrique, spectacle de haut niveau et cadre irremplaçable : c’était parfait.

:vache: :vache:

  • Tenement Museum. Un « musée » de l’immigration qui se veut avant tout immersif, puisqu’il consiste à visiter des appartements d’immigrés de première ou seconde génération, tels qu’à l’époque, ou en tout cas tels que dans les souvenirs de ceux qui y ont vécu, et ont partagé avec les guides leurs souvenirs d’enfance. Difficile de donner une appréciation générale, vu qu’il ne se visite pas en tant que tel, ce sont des visites guidées d’une heure consacrées chacune à un appartement ou une thématique particulière, des espèces de vertical slices d’immigration, si vous me permettez cette comparaison douteuse. C’est en tout cas très complémentaire du plus classique Ellis Island National Museum of Immigration, qui se concentre sur l’arrivée des immigrants à New York, plus que sur la manière dont ils vivaient une fois installés. Accessoirement, le Tenement Museum est l’un des seuls à être adossé à une librairie digne de ce nom, et, franchement, à elle seule elle vaut le détour, tant tout y est intéressant, des monographies sur la famine irlandaise à un pavé qui a l’air passionnant sur l’histoire de l’exclusion raciale aux Etats-Unis en passant par des traités d’humour yiddish.

  • Washington Square Park. Super moment, assez irremplaçable, que cette partie d’échecs avec le fiston, coaché de manière improvisée par l’un des piliers de cette zone du parc où se dressent des échiquiers à même les tables, et où les habitués assis seuls à une extrémité attendent tranquillement l’arrivée du prochain adversaire de passage. Le concept est génial, on se serait peut-être juste passés du trafic de shit à trois mètres du môme.

  • Cosney Island & Luna Park. Passage obligé et assez salvateur à la principale zone balnéaire de NY. Outre qu’il y fait un peu frais et venteux et que le vacarme de la rue s’y tait enfin, ce bord de mer agrémenté d’une fête foraine vieille de plus d’un siècle a de délicieux airs de carte postale surannée. Big Apple semble avoir cessé d’y grandir frénétiquement pour être restée cette ville festive et décomplexée des années 1920, avant que son obsession pour la hauteur et la finance ne la transforme château d’allumettes frénétique.

  • National Museum of American Indian. Dans l’économie générale d’un voyage de trois semaines en pleine parité euro-dollars dévastatrice, la raison qui nous y a poussé au dernier moment n’est pas glorieuse : il s’agit du seul musée gratuit que nous y ayons rencontré. Mais je ne regrette aucun des bucks que je n’y ai pas dépensé : les quatre expositions traversées (une temporaire sur le rapport des Natifs à l’armée US, les autres permanentes sur les différentes nations précolonosation d’Amériques ; un artiste Dakota étonnant, Howard Hugue ; et surtout les Natifs de NY et ce qu’ils sont devenus) sont passionnantes, et offrent un contrepoint précieux à l’habituel récit glorificateur de la construction de la ville. On y parle d’expropriation des terres par des Hollandais peu amènes ; de la place des Natifs dans la construction des premiers gratte-ciels ; des quelques fiefs miraculeusement conservés ; et du rôle culturel et politique du lacrosse, seul sport dans lequel les Iroquois disputent les compétitions internationales en étant reconnus comme nation. Je m’apprêtais à dévaliser la librairie, malheureusement le musée a fermé avant que je ne m’en rende compte.

  • Smorgasburg. Marché de truck food à l’entrée de Prospect Park, le principal parc de Brooklyn. Petite déception : je m’attendais à quelque chose de plus gros. On est sur une trente-quarantaine de stands, ce qui est loin d’être nul, mais à l’échelle de l’habituel gigantisme de New York, je m’attendais à quelque chose de plus vertigineux. Là, disons que l’échelle est européenne. En revanche, c’est le dépaysement complet au niveau de menus, puisque que l’on trouve, en vrac, des spécialités brésiliennes, taïwanaises, mexicaines, japonaises, italiennes, indonésiennes, françaises, coréennes, ainsi que de nombreuses déclinaisons vegan. Difficile de ne pas trouver son bonheur. A noter : il est urgent d’arriver tôt pour ne pas se fader les queues, et, surtout, trouver une place sur l’une des précieuses tables de pic nic à l’ombre.

:vache:

  • Friends Experience. Une visite des décors reconstitués de la série, agrémentée de photo booths à gogo et de vitrines de props. C’est du fan service à l’état le plus dégoulinant, parfois insultant (la toute première pièce qui consiste à se faire prendre en photo dans une reconstitution en toc du décor du générique, au secours), mais il y a quand même deux-trois trucs sympas, comme la reconstitution super fidèle de l’appart de Monica (effet time capsule garanti), une vidéo assez étonnante sur la conception du look vestimentaire des persos ou de la data rigolote sur les répliques des différents persos. Pour le reste, c’est quand même d’un intérêt très discutable, avec très peu de making of. On est à des milliers d’année de l’expérience Harry Potter à Londres, véritable porte d’entrée dans la conception d’un film.

  • Meatpacking & Chelsea Market : je pinaille, parce que c’est loin d’être nul, mais j’y étais passé à la fin des années 2000, et ça avait un côté friches novatrices que cela n’a plus ; il reste un quartier très bobo, très agréable, mais qui m’a semblé un peu en panne d’idées par rapport à d’autres quartiers de NY.

  • Zoo de Central Park Ne me jugez pas, c’est un passage obligé quand on a un môme, et je ne me lassera jamais dans ma vie de pouvoir dire coucou à des manchots chaque fois qu’il m’en est donné l’occasion. Et puis, culturellement, c’est incroyable comme ce zoo bordé de gratte-ciels est influent : il est le point de départ de tant de dessins animés et films de synthèse, de Happy Feet à Madagascar en passant par The Secret Life of Pets. Mais, ça reste un zoo, un truc au concept vieillissant, au moins autant que les installations, et c’est difficile de saluer des animaux censés vivre en Antarctique grâce aux prodiges de la clim à fond un été de canicule, et alors qu’il fait 40° dehors, sans éprouver un certain malaise. Désolé les manchots, c’est vraiment pas vous, c’est moi.

:nauseated_face:

  • Statue de la liberté. J’y avais échappé à mon premier séjour, pas cette fois-ci. D’abord, le trajet en ferry jusqu’à Liberty Island est d’une double violence innommable, puisqu’on y est enfermé avec un banc de touristes, et l’inévitable évidence que l’on en est un autant qu’eux. Le musée est court, plutôt chiche, essentiellement hagiographique, et dénué des explications historiques et notamment géopolitiques qui me l’auraient rendu intéressant (en l’état, on ne comprend pas pourquoi la France s’amuserait comme ça à ruiner ses comptes pour faire un si gros cadeau à tonton Sam). Quelques rares remarques bien vues quand même sur l’ironie d’une statue de la liberté célébrée à son inauguration par des hommes blancs, les seuls à en profiter. Pour le reste, la statue elle-même n’a pas grand chose à faire découvrir que l’on ne sache déjà, à part qu’elle est en vérité fort petite (à l’échelle de New York, de son aura, et même dans l’absolu) ; que son piédestal est d’ailleurs plus grand qu’elle, ce que je trouve d’une ironie féroce ; et Liberty Island m’a paru être une prison pour touristes et pigeons. Ne soyons pas trop vaches quand même : la glace à l’italienne qu’y vend l’unique glacier de l’île est convenable et généreusement servie.
  • La cinquième avenue. Un jour la psychopathologie connaîtra une avancée majeure, et l’on découvrira que tous les sociopathes de la planète ont vécu en commun le même traumatisme, celui de devoir remonter la 5e avenue, son cagnard, sa circulation automobile oppressante, son flux de goujons de bipèdes, ses feux qui passent méthodiquement au rouge toutes les 45 secondes pile pour vous obliger à vous arrêter à chaque fucking rue perpendiculaire, l’impression d’être un mauvais PNJ dans un mauvais level design d’un mauvais jeu, le cauchemar absolu.

:dotted_line_face:

  • Museum of the City of New York : paraît-il super intéressant avec un môme, mais c’était l’upper east side, dans lequel on n’a pas trop eu le temps d’aller (vaut également pour le Bronx, le Queens, etc. : on est resté quasi exclusivement à Manhattan, pour des raisons essentiellement pratiques - car purée que cette ville est immense).

:joystick: & :black_joker:

  • The Compleat Strategist. :vache: :vache: À 60 mètres de l’Empire State Building, sur la 34e, une chouette boutique de jeux de cartes et de stratégie, toute en longueur, poussiéreuse juste ce qu’il faut, qui croule sous les références et les boîtiers qu’à l’évidence les lois physiques ne permettent plus de ranger. J’en suis reparti avec Magic Unsanctionned, un set de cartes WTF inédit en France proposant de jouer à Magic façon Mario Kart ; et le souvenir d’un vieux vendeur noir au regard désabusé et à l’humour pince-sans-rire décapant.

  • 8 Bip & Up. :vache: :vache: Formidable petite caverne d’Ali Baba du nostalgique américain, débordante de vieux jeux et goodies de toutes les générations, avec un nombre non négligeable d’honorables machins ayant traversé les décennies depuis les seventies. A certains égards, on est dans une histoire du jeu vidéo qui descendrait de Ralph Baer, d’ailleurs indirectement représenté à travers quelques vieux joujous inspirés de son Simon. Bien sûr, toutes les habituelles consoles de ces quarante dernières années sont représentées, ainsi que quelques bornes d’arcade, mais plus que la collection elle-même, c’est l’ambiance des lieux qui m’a frappée : boutique en sous-sol, à peine éclairée, aux stocks rangés dans un joyeux bordel de consoles d’antan éventrées aux cartes mères et aux fils qui dépassent, comme surprises en pleine opération médicale, donne à l’ensemble un petit côté garage à ferrailles de Watto, suspendu dans le temps, et loin de l’atmosphère frénétique de New York. Accessoirement, le vendeur est super sympa. J’en suis reparti avec un sympatoche metroid qui ne demandait qu’à être adopté.

  • Nintendo Store. :vache: De longs débats parfois endiablés m’ont opposé à ma chérie, pour savoir si le bâtiment le plus important de New York était son Nintendo Store de deux étages ou sa statue de la liberté de sept mètres. Les gens mentent, pas les faits : ce n’est pas sur Liberty Island que j’ai pu acheter ce magnifique lot de cinq paires de chaussettes Kirby.

A suivre pour Boston et la Nouvelle Angleterre.

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Super récap, toutefois, pardonnez ma franchise, ça vous fait vraiment encore rêver les US ? Un pays en pleine décadence qui préférera déclencher une guerre plutôt que de descendre dans le classement ? Mes voyages à SF et NY ne m’ont pas du tout donné envie d’y retourner, et c’était à SF et NY…
Trop de fake, relations biaisés, une vision du monde et de la réussite déplorable, dès qu’on gratte un peu derrière le formatage culturel, là où ils sont très forts, les réalités sont terribles…

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Y vivre sans doute pas, et le futur du pays est particulièrement sombre. Mais à visiter + connaître des gens la bas, c’était de belles expériences perso. En tant que Canadien d’adoption (Diet America), on regarde tjrs nos voisins avec un certain effarement, mais ça reste une destination qui attire à juste raison, d’une grande diversité culturelle et géographique, et qui peut être aussi attachante localement que repoussante pour tout le reste.

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Ça me paraît compliqué (et je reste poli sur le “pliqué”) de juger un pays aussi grand, complexe et contradictoire que l’intégralité de l’Europe aussi péremptoirement mais, en ce qui concerne NYC, ça reste l’endroit #1 de l’Humanité à mes yeux, la beatbox qui donne le tempo si tu préfères. Immanquable dans une vie d’Occidental et un pèlerinage nécessaire au moins une fois tous les dix ans pour piger un poil mieux où va l’Humanité.

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L’Humanité va dans le mur actuellement, sauf si tu as des news de NYC qui m’auraient échappées.

Je parlais du « fantasme américain », celui de nos parents et des plus vieux d’entre nous, quand on avait pas accès à toutes les informations. Je suis conscient qu’il est facile de trouver des ilots dans un pays aussi grand, comme n’importe où. Ils perdent du terrain.

Je suis avec Ono pour le coup. Je n’ai jamais mis les pieds à NY mais ça ne m’a jamais intéressé (alors que vu la présence médiatique de la ville, c’est pas comme si j’ignorais ce qu’elle avait à offrir), j’ai principalement visité la côté ouest, et la majorité du temps je me suis vraiment pas senti concerné par ces endroits (alors que Vancouver m’a beaucoup plu, par contraste).
Je suis persuadé qu’il y a des endroits qui auraient pu m’intéresser davantage (genre Yellowstone, le grand canyon, tout ça) mais bleh. Je voyage assez rarement, du coup je préfère viser des endroits qui me parlent plus (genre je préfèrerais largement retourner en Thailande ou à Shanghai par exemple).

Rah, ce vieux débat pété, tu veux pas le déplacer dans Les humains sont des cons, Ono ? Il y aurait tellement plus sa place, à tous points de vue. (Et je rebondirai dessus d’ailleurs, mais après avoir fini de vous soûler avec mes diapos)

Cœur sur le train qui nous a déposé du centre-ville de New York au centre-ville de Boston en un peu moins de quatre heures, après avoir arrosé nos pupilles de paysages de cote tantôt industrieux, tantôt charmants : tellement content d’avoir voyagé par les rails plutôt qu’en avion pour un trajet finalement aussi court. Accessoirement, les trains sont confortables, à défaut d’être esthétiques, et Amtrak, réputé peu fiable, ne nous a réservé aucune mauvaise surprise. Bref, le train aux US, pour nous c’est un grand oui.

Concernant Boston, qu’on m’avait vendu comme une ville européenne sur la côte est, le premier contact a été un peu violent : les grands gratte-ciels anonymes du financial district n’ont pas grand chose à envier à New York, si ce n’est que les rues y sont moins bondées et qu’on y respire mieux. Par contre, la ville est bagagée avec histoire, comme qui dirait. On y a passé trois jours, ce qui me semble être pile poil ce qu’il fallait.

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  • Fennway Park Sur les bons conseils de @Merou, on a participé à une visite guidée du plus vieux stade de base-ball professionnel encore en activité des Etats-Unis, et c’était génial à tous points de vue : l’esthétique invraisemblable du bousin, qui semble avoir été bricolé avec le décor du Mario Bros. de 1983 ; l’histoire centenaire et haute en anecdotes mémorables du club local des Red Sox, dont je parlerai possiblement dans le topic sport ; et la visite elle-même, à travers les différents types très exotiques de gradins, jusqu’à la cabine des journalistes, à la vue franchement chanmé. En plus, le stade est dans la ville, et le quartier entier semble habillé à ses couleurs, ça vibre d’un supportérisme digne du RC Lens, bref, super visite, même quand on ne capte que couic aux règles du base-ball comme bibi. D’ailleurs, je me vante désormais d’appartenir à la Red Sox Nation (la communauté des fans des Red Sox) sans rien comprendre à leurs matchs. Quant à junior, il a leur maillot et veut désormais que je l’inscrive au club de base-ball le plus près le moins loin de chez nous, ce qui va m’obliger à passer mon permis de conduire, merci pas merci le Fennway Park.

  • USS Constitution Museum, musée consacré comme son nom l’indique à l’USS Constitution, frégate de l’US Navy tellement iconique qu’elle porte le nom de la constitution américaine, et plus vieux navire de guerre encore à flot. A part si on est le @Fabien des bateaux de guerre, je comprendrais qu’on s’en foute, et c’était a priori mon cas, mais le musée est super bien foutu, ludique à souhait, avec des installations vidéoludiques pour apprendre à concevoir un navire avec ses qualités et ses défauts (vitesse, maniabilité, armement…) ; une exposition très didactique sur le contexte culturel, économique et social dans lequel des marins improvisés s’engageaient sur la mer au 19e siècle, une inévitable frise des exploits du navire (mais ça osef un peu), la reconstitution d’un menu d’époque, et, surtout, deux hamacs d’époque que l’on peut essayer. En fait, c’est une visite de Return of the Obra Dinn mais en couleurs, et sans morts.

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  • Juste à côté, il est possible de monter à bord de l’USS Cassin Young Pas grand chose à raconter que Wikipedia ne saurait faire en mieux, juste que monter à l’intérieur d’un destroyer de la seconde guerre mondiale, appréhender un peu sa réalité (le blindage qui reflète une chaleur aveuglante, l’extrême exiguïté des cabines, la salle de dîner qui se transforme en salle d’opération des blessés…), ça fait son petit effet, même sur un quidam aussi dédaigneux des prouesses technomilitaires comme moi.

:vache:

  • Harvard. Ecoutez c’est très joli, ça a de la gueule, ça pue le prestige et tout et tout, ça se caresse un peu aussi le nombril, mais pour être sincère j’en retiens pas grand chose, à part la même demi-indifférence snob que m’inspire Science Po et toutes les boîtes à élites. A noter qu’on aurait sûrement appris plein d’anecdotes cool si on avait opté pour la visite guidée, mais au rythme où le compte en banque se vidait, on pouvait pas tout faire.

  • Freedom Trail. Un circuit pédestre de 4 kilomètres à travers la ville, pour faire le tour des principales bâtisses, statues et autres lieux iconiques liés à l’histoire de l’indépendance américaine, évidemment racontée de manière fort patriotique (et peu amène pour les Anglais). C’est pas inintéressant, mais faut aimer s’extasier devant des façades sans pouvoir rentrer dedans. Accessoirement, on aurait sans doute été plus inspirés de prendre l’option visite guidée avec un guide pour tout bien nous raconter, plutôt que cet absurde dépliant en français vendu 9 $ et translated with the feet, pour rester poli. J’en retiens quand même la rigolote statue de l’âne démocrate à Old City Hall et l’escalade éprouvante des 296 marches du Bunker Hill Monument.

:joystick: :dotted_line_face:

  • MIT Museum. Dans ce pays de gros barbares de la réfrigération intensive, les clims ne manquent pas, mais la plus grosse, c’est celle que m’a mis le musée des inventions geek du MIT, fermé jusqu’à octobre pour déménagement. C’était évidemment trop compliqué de vérifier qu’il était ouvert en amont. Sinon, le campus du MIT a à peu près autant de charme et de touristes que celui de Paris X-Nanterre, c’est dire si on était seuls.

On a également profité de notre AirBnB à Boston et d’un commode train de banlieue (environ 50 minutes de mémoire) pour passer une petite journée à

image

Je lui mets :vache: :vache: :woman_mage: pour l’ensemble de son œuvre. Ecoutez, c’est kitsch, et aussi respectueux du sérieux historique que mon Orangina se souci de développement durable, mais c’est kitsch de manière tellement nawakoyolo que c’en est (presque) réjouissant. J’ai notamment beaucoup ri devant la créativité des attrape-pigeons honorables petits musées privées et boutiques touristiques pour surfer sur l’aura fantastique de la ville pour proposer tout et n’importe quoi en vague rapport avec la thématique des sorcières, du micromusée d’Halloween à une boutique de goodies de films d’horreur en passant par des magasins de vélos avec des mannequins au nez crochu (et, aucun rapport, une cape LGBTQ+). Et, bien sûr, ses boutiques de sorcellerie new age au premier degré. C’est vraiment le Disneyland de Madame Mim et ses consœurs, plus qu’un lieu de villégiature pour s’intéresser à l’histoire culturelle de la wicca.

Je sauverais quand même le Salem Witch Museum, certainement trop cher et trop chiche pour son prix (juste un spectacle du procès de Salem à base de statues et de voix off préenregistrée et une salle d’expo sur l’histoire de la sorcellerie dans la culture populaire. Mais, c’est l’un des rares endroits qui se donne la peine, tout en jouant un peu sur l’effet de spectacle, de rappeler qu’on est avant tout face à un cas tristement célèbre d’hystérie collective. L’expo se conclue avec à-propos sur le thème très large de la chasse aux sorcières, et dresse un pont intellectuel vertigineux vers l’héritage profondément progressiste de Salem, aux drapeaux LGBT et BLM omniprésents. Dommage que la visite s’achève sur la boutique du musée pour acheter d’absurdes chaussettes Harry Potter (qui clairement bouffe 40 % de la ville et de son identité).

En dehors de son kitsch, Salem est une très jolie petite bourgade de bord de mer, avec une mignonne petite crique, la plus vieille boutique de bonbons des US (so they say, mais le fudge est tout à fait satisfaisant, pour autant qu’on puisse être satisfait par un fudge) et la barraque qui a inspiré l’un des romans fondateurs du fantastique et du thème de la maison hantée, The House of Seven Gabbles, dont je reparlerai prochainement dans le topic des lectures. Bref, malgré un côté attrape-nigaud et foire à la saucisse fort prévisible, j’ai trouvé ce passage bien plus riche et plaisant que je ne le redoutais. Et puis, ça nous a enfin donné l’occasion de sortir des métropoles, annonçant l’imminente découverte de

Tl;dr : c’est l’île de Ré de la Nouvelle-Angleterre. On y accède super facilement (dans notre cas, bus Boston → Plymouth, où on a loué une caisse et posé notre camp à Sandwich (rarement mon menu quotidien et ma résidence nocturne se sont autant confondus).

Pour la faire vite :

  • Sandwich :vache: Petite bourgade sympatoche mais franchement oubliable, sans véritable centre-ville ni identité, dont on gardera comme unique souvenir de s’être baignés sur une plage avec un panneau « Attention requins », avant de se rappeler que c’est à quelques encablures de là qu’a été filmé Jaws en 1974. Sentant probablement que la blague était vouée à s’épuiser très vite, aucun squale n’a daigné faire de moi son sandwich à Sandwich. (courageux mais pas téméraire, je me suis trempé jusqu’au niveau des chaussettes)

  • Hyannis :vache: :vache: Station balnéaire de villégiature des Kennedy : clairement, on est sur La Baule américaine, avec les bâtisses et la discrète bourgeoisie qui va avec. Main street est sympa, vivante, avec un redoutable glacier qui m’a fait prendre 3 kilos en deux boules ; il y a un petit monument en mémoire des morts pour la patrie à côté duquel des oies toutes droit sorties de The Untitled Goose Game s’appliquent à faire comprendre d’où vient l’expression caca d’oie, et un musée des Kennedy qu’on aurait peut-être visité avec moins de crème glacée sur l’estomac.

  • Province Town :vache::vache::vache::vache::vache::vache::vache: :rainbow: Posons déjà le cadre : Province Town, alias P-town, est connu pour être 1/ là où les pèlerins puritains fondateurs des US modernes ont posé l’ancre en 1620 avant de se dire que non allons plutôt nous installer à Plymouth, ce qui fait de Provincetown le berceau raté des Etats-Unis ; 2/ un fief historiquement très lié au Portugal, premier à y avoir fondé une colonie, et les drapeaux portugais sont omniprésents (mais vraiment, o-mni-pré-sents) 3/ le rendez-vous estival de la communauté LGBTQ+ de la région.

Le résultat, c’est une petite ville naturellement ouverte au monde, à la riche histoire, incroyablement festive et tolérante, bariolée de drapeaux de toutes les couleurs - mais surtout portugais et arc-en-ciel-, d’une animation folle, qui voit passer des drag queens tracter pour des quiz dans les bars comme des anciens de America has talent vendre leurs acrobaties impressionnantes dans la rue, sous le regard bienveillant de couples de tous les horizons possibles.

On a même croisé un couple d’amishs habillés tout en noir qui descendaient poliment la rue au milieu des rainbow flags, ça n’avait aucun sens, c’était génial. Bref, c’est le pays du bonheur, et je sais que si Kirby réside quelque part sur Terre, c’est forcément ici.

Je vous achève demain avec Rhode Island et le Connecticut, et une fois l’esprit tranquille, je m’attaque au honteux troll d’Ono.

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Histoire d’achever ce topo, je vous fais en plus court la troisième semaine, qui nous a vu revenir progressivement en voiture depuis Plymouth jusqu’à (quasi) New York, en passant par des coins globalement moins courus. Si ça peut vous servir un jour, tant mieux !

Charmante ville de bord de mer, à l’importance historique incomparable, puisque c’est là que les premiers colons occidentaux, en l’occurrence des puritains anglais mal aimés chez eux, ont posé le pied en 1620 après deux mois de mer dans un vaisseau marchand, le Mayflower. Passer à Plymouth permet de visiter sa reconstitution (légèrement surélevée pour éviter les lumbagos), le Mayflower II (:vache: :vache:). On a également rendu visite à Plimoth Patuxet (:vache: :vache: :vache:), reconstitution du hameau en huttes installé par les premiers colons britanniques, avec des acteurs en costume donnant la réplique, avec accent british et sans jamais sortir de leur rôle, tout en répondant aux questions amusées du public. J’aurais aimé le savoir avant d’y pénétrer, mais l’un d’eux joue Peregrine White, premier Anglais né aux Amériques (et sa manière de raconter sa perception du monde est géniale). On y fait également mention des premiers amérindiens de la confédération Wampanoag, les Patuxet, à avoir plus qu’interagi avec les colons, comme Samoset, même si étrangement, aucun acteur ne les représentaient. Une partie reproduit en revanche leurs conditions de vie au 17e siècle. Au passage, excellente partie librairie dans la boutique du musée, avec de nombreux bouquins sur l’histoire du Mayflower, la biographie des premiers colons, l’histoire des Wampanoag et même un traité linguistique d’époque, The Indian Grammar Begun: An Essay To Bring the Indian Language Into Rules. Bref, passage super riche, je recommande vivement.

Il y avait également pas mal d’autres trucs à visiter à Plymouth mais faute d’hébergement sur plage on a dû se concentrer sur ces deux là, mais si vous y allez, je pense qu’y faire escale 48h pour en profiter n’est pas déconnant.

On a ensuite traversé le tout petit et mal nommé Etat de

(qui n’a rien d’une île, quelle arnaque).

Je vais la faire très vite car pas grand chose de foncièrement partageable : on a fait l’impasse sur Providence ( :dotted_line_face:), ville pourtant d’une importance littéraire majeure puisque berceau de Lovecraft et E.A. Poe, mais ma douce avait lu des trucs qui l’ont refroidie sur la sécurité. Par ailleurs c’est de loin le coin le plus rural qu’on a traversé. On a fait escale dans une ferme vers Hope Valley, c’était génial. L’Etat est tellement petit que c’est super facile de rayonner et revenir sur ses pas. Bon, c’est pas comme si il y avait grand chose à y voir non plus. A l’image de la minuscule bourgade d’Exeter, connu des plus nerds pour une sinistre histoire d’exhumation vampirique à la fin du 19e siècle, autre cas de psychose collective mais qui, contrairement à Salem, n’a jamais donné lieu à une récupération commerciale ni même mémorielle : le cimetière et la tombent existent toujours, mais ne sont pas signalés pour cette histoire lugubre. D’Exeter, je retiendrai donc surtout que le bien nommé Middle of Nowhere Diner ( :fork_and_knife:) fait de très bonnes pancakes, et je recommande ses forts goûtus baked beans au petit déjeuner.

On a enchaîné avec l’Etat voisin du

Plus riche, à tous les égards.

L’expérience certainement la plus dépaysante de tout le séjour a été une tranche d’après-midi au Foxwoods Resort Casino (:vache: :vache:), à Ledyard, réputé être le plus grand casino du pays, autant qu’un mall à outlet (traduction pour mon moi d’il y a trois semaines : un centre commercial spécialisé dans les soldes et le déstockage). On n’y va clairement pas pour s’enrichir culturellement (ni, désolé @Onosendai, pour témoigner d’une admiration aveugle pour la civilisation américaine), plus pour l’exotisme, le strass et l’absurdité de ce complexe commercial et hôtelier géant, ou pour une raison qui restera jusqu’à la fin de ma vie incompréhensible, des gens en dépit de toutes les règles élémentaires de mathématiques, de probabilité, de bon sens et de responsabilité, viennent foutre des jetons hors de prix dans des tirelires électroniques géantes qui font beaucoup plus de bruit qu’elles ne rendent de monnaie. Il n’empêche que le spectacle est hypnotisant, autant que le décorum fascinant, que les salles avaient le bon goût de diffuser un match des Red Sox, que la partie mall est en soi une expérience qui me semble indispensable pour éprouver la manière de vivre des US, et que le Nike Outlet déstockait des dizaines de maillots du PSG (?!) neuf à des prix indécents. Accessoirement, dans l’économie d’un séjour de trois semaines qui a été très largement tourné vers la culture, cette séquence brainless était assez reposante.

On a enchaîné avec la petite ville portuaire de Mystic, et c’est probablement l’un de mes coups de cœur, notamment pour le Mystic Seaport Museum (:vache: :vache: :vache:) dont je recommande sans réserve la visite, que le thème vous attire ou non (ce n’était pas mon cas). Il s’agit d’une ambitieuse reconstitution d’un port du 19e siècle, avec architecture coloniale qui va bien, et surtout d’impressionnants ateliers reconstituant des métiers d’époque - forgeron, tonnelier, imprimeur, et ainsi la vie d’un port il y a un siècle. Outre que c’est très vivant, immersif et didactique, on apprend vraiment plein de trucs - j’aurais jamais cru que parler de tonneaux pouvait être aussi instructif, notamment parce qu’on y aborde la question du modèle économique des bateaux de chasse du 19e siècle, qui commande à l’agencement du stockage à bord. Plein d’informations par ailleurs absolument passionnantes sur le marché de la chasse à la baleine, et le rôle absolument désespérément méconnu de moi de l’huile à baleine dans l’économie préindustrielle, celle-ci servant aussi bien à fabriquer des savons, des bougies, des cordes et des parapluies, qu’à, et surtout, alimenter l’éclairage public, l’huile de baleine étant réputée brûler plus longtemps. Sa chasse (fort barbare), son commerce (incroyablement florissant) et son poids culturel (qui explique Moby Dick - Melville fut lui-même baleinier) ont progressivement décru avec la transition énergétique vers le charbon et le pétrole, mais c’est vraiment une plongée fascinante dans un maillon méconnu de notre histoire industrielle qui est abordé ici. Attention quand même à ne pas vous faire avoir sur les faux amis, quand on vous expliquera que les baleiniers récoltaient du whale sperm, ce n’est pas ce que vous croyez. Bonus : plusieurs ateliers très ludiques pour les enfants, un pour hisser la voile à la force de ses petits biscottos, un autre pour construire son propre piti bato en bois, la montée à bord d’un baleinier d’époque, et dans un autre coin du musée, un hangar où sont réparés les bateaux américains d’importance, comme le fameux Mayflower II abordé plus haut. Bref, visite assez indispensable. Et en bonus, le centre-ville de Mystic est choupi comme tout, bobo bohême juste ce qu’il faut, avec un étonnant pont à bascule, l’intimidant Mystic River Bascule Bridge, en plein milieu, et un très bon glacier à côté, Mystic Drawbridge Ice Cream. A noter que dans la rue commerçante, les commerces se sont donnés le mot pour cacher chacun un Waldo (on a passé deux heures à tous les faire, certains sont habilement cachés).

On a roulé ensuite un peu au petit bonheur la chance, traversant notamment New London ( :thinking:), qui porte bien son nom, mais pas vraiment pour la bonne raison : on dirait un patelin de la banlieue industrielle londonienne, avec des commerces à vendre et des fenêtres cassées. Tout était fermé. Il paraît qu’il s’agit d’un haut lieu de la fête nocturne : y passer vers midi était sans doute une mauvaise idée, mais globalement, meh.

On a posé nos valises pour trois nuits à New Haven. C’était probablement la partie du séjour la plus frustrante : il s’agit avant tout d’une ville étudiante, et forcément, en plein été, elle vit beaucoup moins. Le campus de Yale est en tout cas magnifique, avec son style collegiate gothic envoûtant. Il faut absolument visiter la Sterling Memorial Library (:vache: :vache: :vache:), sorte de couvent littéraire à la lumière diaphane et au silence religieux, dans lequel j’imagine tellement Umberto Eco écrire Il nome della rosa (il ne l’a très probablement pas écrit ici). A quelques allées de là, visite non moins spectaculaire de la Beinecke Rare Book & Manuscript Library (:vache: :vache: :vache:), bibliothèque universitaire dédiée comme son nom l’indique aux manuscrits rares, type Bible de Gutemberg, le mystérieux manuscrit de Voynich, ou encore la croustillante carte du Vinland, sorte de fake map avant l’ère des fake news. Si les collections (y compris de cartes à jouer !) sont réservées aux chercheurs, certains ouvrages iconiques sont en exposition permanente et une exposition temporaire passionnante retraçait l’histoire de la cartographie (:vache: :vache: :vache: :vache: :vache:). A noter que le lieu tranche par son architecture moderne cubique, ses formes géométriques et ses vides vertigineux, qui m’ont pas mal fait pensé à l’ambiance éthérée de BNF à Paris (que je vous conseille de visiter au moins une fois dans votre vie). Pour le fun, on est également passé devant la Skull and Bones Tomb, lieu franchement intimidant dans lequel se réunissent depuis plus d’un siècles les membres de la société pas si secrète des Skull & Bones (tellement pas si secrète que la Tomb est littéralement à l’entrée du quartier de Yale, inratable). Pour l’anecdote, un charpentier m’a proposé de la visiter, je lui ai répondu en rigolant, pensant qu’il n’était que de passage et qu’il se moquait de ces bons touristes, avant de le voir pénétrer et disparaître dans la tombe via une porte à digicode sur le côté.

Le reste de New Haven est bien moins intéressant, le quartier Little Italy fait une demi-rue et cinq restos donc trois attrape-touristes bondés (par contre le seul à ne pas surjouer leur concept bâtard d’apizza, Zeneli, est délicieux, dans le registre cuisine napolitaine faite maison avec amour et pinard à tomber par terre), et l’urbaniste en chef s’est dit que ce serait rigolo de plomber le paysage du centre avec des parkings géants partout. Souvenir attendri quand même pour Elm City Games ( :black_joker: :black_joker: :black_joker:), boutique, bibliothèque et salon de jeux de sociétés richement achalandée, pas chère (10 $ par jour par personne pour l’accès illimité à sa bibliothèque de jeux), et dans lequel le fiston médusé aura assisté à sa première partie de Warhammer, commentée et expliquée avec bienveillance par une bande d’adorables geeks sortis d’un épisode de Stranger Things. Super souvenir, mais dans l’ensemble, New Haven méritait certainement davantage une nuitée que trois comme on l’a fait.

Enfin, on a quitté le Connecticut et rejoint l’Etat du New Jersey, pour conclure ce très riche voyage par notre ultime étape,

On y a passé une seule nuit, ce qui est très, très chiche par rapport à tout ce qu’il y avait à voir et à faire. Après tout, cette ville est aussi distante de New York que Montreuil ne l’est de Paris, à tel point que le New York Times a désigné, comme meilleure pizzeria de NY, une pizzeria de Jersey City.

Parmi les choses qu’on a pu y faire, une très longue et très chouette promenade sur les bords du Hudson, la skyline de NY devant nous, dans un cadre bien plus calme, aéré et reposant que Manhattan (d’ailleurs, Jersey City a un réseau de tramway, c’est dire si c’est bien plus une ville du futur que sa voisine d’en face). Avec notamment un passage devant Katyń Memorial (:vache:), puissant monument à la mémoire des Polonais assassinés par l’URSS durant la Seconde guerre mondiale et la Guerre froide (bonne ambi) et une horloge géante Colgate Clock (:thinking:), entreprise historique emblématique de la ville (ok, certes, mais wtf quand même). Après une interminable marche à pied, on a rejoint le plus touristique Liberty Park (:vache:), qui permet de voir Manhattan et la statue de la liberté sous un autre angle, confirmant que Manhattan est aussi stupéfiant que la statue de la liberté est petite et ridicule. On a fini par l’historic downtown (:vache: :vache: :vache:), et notamment le génial et grouillant quartier autour de Newark avenue/1st Street, cœur de la ville, faite d’artères piétonnisées à l’asphalte peint de couleur joyeuses et aux bancs insolemment placés en biais sur la chaussée, des petits airs du 10e arrondissement un vendredi soir, et l’embarras du choix pour finir par un ultime resto (on a opté pour Luna, très inégal : cocktails et vins nulissimes mais cuisine italienne réinventée créative et plutôt fine, à l’échelle des Etats-Unis).

Et… that’s all folks. A priori c’est de pas si tôt qu’on aura l’occasion de refaire un voyage aussi riche : les prochains, ça sera probablement un camping deux étoiles à Montluçon, histoire de pas trop abuser des bonnes choses. (toutefois, pardonnez ma franchise, mais ça vous fait vraiment encore rêver Montluçon ?)

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