Rattrapages de fin d’année, première partie.
Kirby et le Monde Oublié
Yup c’est fantastique, tout le monde avait raison. A posteriori je me demande pourquoi j’ai attendu si longtemps mais c’était le jeu parfait pour commencer Noël. C’est quand même zarb de voir que la différence entre « en fait Kirby c’est chiant » (Star Allies, Triple Deluxe, Gourmet machin) et « merde Kirby c’est le GOTY !? » (celui-ci, Mass Attack, Planet Robobo) se joue finalement à pas grand chose, et plutôt une myriade de petits détails bien pensés qu’une grande idée novatrice.
OK, le passage à la 3D est cool, l’univers « post-apo choupi » fonctionne étonnamment bien et les nouvelles transformations déformantes qui ont fait jaser Twitter sont marrantes vitef’. Mais en fait, c’est plutôt une accumulation de petites touches subtiles qui font briller cet épisode. La progression impeccable, le système de missions qui est sans doute la meilleure mécanique de collectathon dans le genre (si seulement New Mario fonctionnait comme ça !), les défis spécifiques aux transformations pour inciter toutes à les utiliser, la progression du village hub qui rajoute des modes et mini-jeux organiquement, le tuning des transformations avec des variantes rigolotes, le souci de minimiser les frictions (genre les passages « sur rail » qu’on peut recommencer direct sans relancer tout le niveau), le mode co-op en jump in immédiat à tout moment, la caméra automatique impeccable… Un grand moment de kodawari.
Railbound
Excellent et mignon petit jeu de réflexion, surtout au tactile. C’est une variante de Blodia ou Pipe Mania : il faut cette fois créer un réseau ferroviaire garantissant que les wagons se raccrochent dans le bon ordre à une locomotive. Y a plein de règles et de contraintes qui se rajoutent à chaque biome, comme de coutume avec ce genre de jeu. Encore une fois, c’est le niveau de polish qui impressionne, plutôt que la force de la proposition de départ.
Citizen Sleeper
Un jeu d’aventure space horror à choix multiples dans lequel on lance des dés (D6) et attribue les résultats à diverses actions chaque tour – obligeant donc parfois à répartir des échecs critiques là où l’on pense que cela va faire moins de dégâts pour la progression du protagoniste. Gros succès critique cette année. J’aime bien l’idée de forcer les joueurs à sacrifier certaines actions mais j’avoue que je ne suis pas vraiment rentré dedans. Je l’ai lâché au bout de 2-3 heures mais il faut peut-être que je lui redonne sa chance.
Time on Frog Island
Un wholesome game crypto-dépressif (on découvre assez vite que le protagoniste est en deuil) sur un marin dont le rafiot s’échoue sur une île de grenouilles et doit accomplir des tâches pour leur compte – généralement trouver et ramener un objet – afin de finir par récupérer les matériaux qui lui permettront de réparer son bateau. En gros, imaginez la quête du troc de Link’s Awakening mais éclatée sur un jeu complet et sans le moindre menu d’inventaire (donc on ne peut porter qu’un objet à la fois).
L’univers est top, avec un style comics assez moderne et un bestiaire assez tordant (même les « chiens » du bled sont des espèces de têtards à quatre pattes). Le reste m’a un peu cassé les cougrenouilles au départ : l’absence d’inventaire rend les interactions fastidieuses, il n’y a aucune carte dispo mais la zone-carrefour de l’île est mal conçue pour apprendre sa géographie de tête, aucun mémo dispo pour retenir les différentes requêtes et la météo aléatoire fait parfois perdre du temps (certains puzzles ne sont résolus que sous certains conditions météo). J’ai dû me faire violence mais j’ai fini par rentrer dans le trip au bout de 2h. C’est sympa et non-violent mais un peu OSEF et je crois qu’au fond l’île aurait gagné à être bien plus ramassée.
The Case of the Golden Idol
Encore un chouchou critique des tops de fin d’année. Inspiré par Obra Dinn et cette vidéo de GMTK sur le game design bancal des jeux de détective, c’est une espèce de Point & Click dans lequel on observe une scène de meurtre (généralement après la découverte du cadavre, parfois en plein acte) et on clique sur un peu tout ce qu’on peut pour collectionner des mots (des noms propres, noms communs, verbes etc.). Dans un menu de déduction, on doit ensuite réussir à placer tous les bons mots aux bons endroits pour démontrer qu’on a découvert ce qui s’est passé.
C’est complètement conçu pour une souris (ou un pointeur de Wiimote) et assez désagréable à jouer sur un Steam Deck, même au tactile. Malgré tout, j’ai passé mon samedi dessus et j’ai adoré. Je parlais de problème d’échelle dans Time on Frog Island : ici tout est juste, chaque scène (il y en a onze à résoudre) est de plus en plus grande et complexe mais le jeu sait toujours contenir l’unité de lieu pile ce qu’il faut pour rendre cela digeste. Le jeu est habilement équilibré pour nous laisser trouver tout seul sans nous entraver le chemin : on peut afficher les zones d’interaction, le menu prévient quand on a collectionné tous les mots utilisables (évidemment certains sont des fausses pistes), le jeu prévient quand on a presque trouvé la bonne solution (message d’erreur différent si on a moins de trois erreurs dans chaque aire de déduction), on est libre de se concentrer sur la déduction principale ou de résoudre tous les mystères de chaque scène même après avoir débloqué le prochain chapitre. Je n’ai jamais eu besoin d’indices mais il y en a même disponibles dans un sous-menu si on cale.
Mais le véritable succès du jeu, c’est que l’intrigue principale qui lie toutes ces scènes est franchement prenante, avec pas mal de rebondissements et un paquet de personnages qui se croisent et reviennent au fil des tribulations de l’idole maudite éponyme. Vivement recommandé si vous avez aimé Obra Dinn, en effet.
Teenage Mutant Ninja Turtles: Shredder’s Revenge
Découvert en famille pendant les fêtes. Excellent petit beat’em up casu’, dont l’exploitation intelligente de l’IP, l’équilibrage des défis, les petits ressorts de challenges facultatifs pendant les niveaux et la complexité « digeste » du système de combat le rendent bien plus abordable et « partageable » que Streets of Rage 4 (ou Fight’N Rage). Comme d’habitude avec Tribute, c’est magnifique.
Teenage Mutant Ninja Turtles: Cowabunga Collection
Dans la foulée du précédent, ce qui m’a permis de réaliser à quel point Shredder’s Revenge rendait hommage au premier TMNT Arcade tout autant sinon plus qu’à Turtles in Time (que je connaissais bien mieux). Le contenu est maboule, l’émulation est top, on a accès aux versions US et JP, les jeux multi sont dispos en ligne, il y a même des docs de design scannés dedans… Franchement une compilation exemplaire – peut-être la meilleure de cette génération, ce qui n’est pas rien, et pourtant je ne suis pas le plus gros fan de TMNT qui soit.
Street Fighter ZERO3↑↑
Plus exactement le mode World Tour avec Ingrid sur PSP. Mon jeu de vidange de cerveau au bureau depuis la reprise : j’y joue à la pause déjeuner, avant de rentrer à la maison, et même quand s’éternisent les réunions Zoom qui me concernent à peine.