Qu'ouije? T'entends?

Joyeux Thanksforallthefish à nos amis et expatriés états-uniens.

Joyeux 5H du matin à tous les gens pour qui il est 5h du matin (actuellement :afghanistan:Kandahar, Afghanistan.)

Joyeux nouveau morceau de Milk Talk aux fans de Milk Talk.

Très cool Milk Talk merci !

Dédé 3000 qui sort un album d’ambient, je l’avais pas vu venir, le pire c’est que c’est vachement bien

Je recommande encore et toujours leur futur inévitable tube interplanétaire Subway is a Lady qui n’attend que la bonne série Netflix ou le mème TikTok en phase pour percer tardivement chez les meufs 16-25 comme elle aurait dû pendant les années COVID.

C’est super bien produit, j’adorerais qu’il collaborent avec L’Impératrice, dont l’univers est voisin.


Sympa !

Et effectivement, je trouve ça (en grande partie) super bien. Certains passages m’évoquent même les Special Sound Series de Sekito Shigeo.

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L’année 2023 est officiellement finie : c’est le moment des rétrospectives Spotify.

C’est assez fou comme je suis devenu accro à ce truc, je ne connais aucun service qui remplisse autant la fonction de bulle temporelle qui s’autoremplit, au point que ça conditionne de plus en plus mon écoute en cours d’année : j’essaie d’éduquer l’algorithme à me proposer des trucs que j’aimerais retrouver comme des mémos. Avec, malheureusement, plus ou moins de succès.

Pour la deuxième année consécutive, je suis tombé à pieds joints dans la warpzone du titre coupable qu’on laisse tourner en boucle dans une fenêtre qu’on oublie de fermer après avoir coupé le son. Résultat, Spotify pense que mon artiste préféré cette année, c’est The Divine Comedy, que j’ai manifestement écouté pendant 500 minutes d’affilée le 6 janvier, pour une raison qui ne me reviendra probablement jamais. A l’inverse, j’ai beaucoup écouté cette année les Daily Mix, et j’ai passé l’année à me retrouver avec du Arcade Fire en lecture automatique, jusqu’à l’écoeurement, et j’ai beau eu zapper le titre à chaque fois, l’algo s’en fiche manifestement complètement, il a estimé que c’était mon deuxième groupe préféré, alors que c’est lui qui a joué ses RP pendant douze mois. Idem dans une moindre mesure pour Nantes de Beirut, que Spotify m’a servi ad nauseam, et je ne sais plus s’il s’agit d’un top de ce que j’aime ou de ce que Spotify croit que j’aime. D’ailleurs, je suis étonné que mon plus gros coup de coeur de l’année, la découverte (tardive pour changer) de Future Islands ne remonte pas particulièrement, alors que je me vois passer l’été entier à vroumvroumer sur les routes vallonées du Doubs en écoutant Ran et Seasons en boucle. A croire qu’en temps objectif, la parenthèse estivale fut plus courte que le souvenir qu’elle m’a laissé.

Pour le reste, ma liste des titres les plus écoutés se résume presque entièrement à un registre : chamber pop. Et je pense voir pourquoi : outre que je n’ai rien contre la chamber pop, j’ai eu cette année un usage parfois très spécifique de Spotify, qui m’a servi lors d’innombrables trains pris à des heures d’une insolente matinalité, à la fois de boule Quiès, de berceuse et de déstressant. D’où de nombreuses balades intimistes, languissantes, parfois oniriques, qui m’ont accompagné dans mon demi-sommeil fragile, dans les vibrations d’un TGV s’arrachant quotidiennement à la brume et à la nuit.

A ce petit jeu, quelques titres que j’ai entendus autant que je les ai écoutés, c’est-à-dire très souvent :

Fake Empire, de The National, 2015.

Une voix de velours douce comme un café au lait, des paroles qui parlent de petit déjeuner, des hallucinations, une caisse claire régulière comme un vieux pote assis sur la place d’à côté, des cuivres qui s’envolent comme des songes qui germent. Élue meilleure musique de 6h36.

What Part of Me, Low, 2015.
Un nuage de voix de sirènes et de réverbérations, la douceur métallique d’un vieux Phil Collins, une construction hypnotique, un refrain doux-amer entêtant qui ondule et enlace, les sirènes encore, les paupières bientôt closes, la voix du conducteur que l’on n’entend déjà plus, lointaine agression oubliée.

All my Little Words, The Magnetic Fields, 1999.
Des cordes qui posent d’emblée une ambiance de feu de camp, une sérénade qui s’égraine comme des pétales de je t’aime jetés au vent, un gimmick enfantin, la douceur du destin que l’on ne peut contrarier, comme l’annonce au micro de 7h00 de la promotion sur les viennoiseries, que rien ne saurait empêcher, même avec tout le thé de Chine.

Ran, Future Islands, 2017.
C’est à la fois le loup de Tex-Avery, le Jim Carrey de The Mask, et le cousin baryton de Donkey Kong. Il ne chante pas, il court, un grand sourire insolent aux lèvres, énergie féroce, intonations carnassières, il traverse des routes et des forêts, les troncs défilent par dizaines, la batterie est en hypercardie, c’est le remake NES du dernier niveau d’Ikaruga mais avec la fonction turbo du NES Advantage activée, on est invincible, rien ne peut se passer, les ricanements de Cindy place 32 rebondissent impuissants sur le casque audio, on ne fait plus qu’un avec le TGV, même tempo, même projet, même pas peur, toujours tout droit, vers le boulot et au-delà.

Paint the moon, The Czars, 2014.
L’histoire émouvante d’une batterie qui poursuivrait pendant 4m11 une sérénade à l’eau de rose aux paroles sorties d’un inédit de Scorpion, sans jamais réussir à la faire décoller, mais à ce stade les poings sont déjà bien fermés, c’est parfait.

Shark Smile, Big Thief, 2017.
Dixième chanson la plus écoutée cette année, alors que je n’ai aucun souvenir de n’avoir jamais ni vu ni noté son nom. Manifestement, il était déjà 7h08, les précédentes chansons avaient fait leur effet, et ce titre somme toute sans grand intérêt ne doit sa présence ici qu’à son unique et indéniable qualité : insipide, il ne m’a jamais réveillé.

Simple Song, The Shins, 2012.
A côté des précédentes, c’est du death metal. Très pop, un petit côté Fun, avec davantage de ruptures de registre, on passe parfois d’un machin de bal de promo à de l’indie pop un poilou plus déstructuré, mais je sais pas trop pourquoi elle est là, en la réécoutant je la trouve bof. Je devais être vraiment très, très endormi.

White Winter Hymnal, Fleet Foxes, 2008.
Une polyphonie rythmée et enlevée, incantation aux forces sylvestres, qui se déploie avec un entrain communicatif. Permet de garder le sourire et la vague illusion d’être dans un lieu intime confortable, même quand Gérard de la place 47 fait tomber sa sacoche sur le coin de votre épaule à 7h37.

*He’s Simple, he’s Dumb, he’s the pilot", Grandaddy, 2000.
Clairement le moment où le contrôleur vient de me réveiller, et que, ronchon, je n’arrive pas à me renformir. Alors, je reprends la playlist en main et demande à Spotify de me mettre un truc que je connais et écoute régulièrement depuis 20 ans. C’est onirique, aérien, on s’imagine sur un skateboard qui en sortie de half-pipe continuerait à s’élever pour se transformer nonchalamment en tapis volant magique qui laisserait derrière lui des notes de musique mauves et bleues étincelantes, des gerbes de bips électroniques en forme de fleurs aériennes pixelisées, poursuivies par des licornes parcourant au ralenti les mondes sans ennemi de Space Harrier. Bref, du Granddady, boules Quiès matinales de qualité.

Chicago, Sufjan Stevens, 2005.
Un ping-pong de six minutes de balade minimaliste et d’envolées orchestrales baroques et bruyantes, que rompent des chœurs angéliques au leitmotiv entêtant. C’est riche, très texturé, en perpétuel équilibre précaire entre la simplicité mélodique et la saturation monstrueuse. Parfait pour la phase de sommeil paradoxal.

Anti-Hero, Taylor Swift, 2022.
Soudain c’est le drame. On surfait sur un volcan arc-en-ciel en faisant des high five complices à un XV de Kirby rugbymen volants, quand soudain une main insistante vous secoue : le train est arrivé depuis 5 minutes, il faut sortir monsieur. Moment de détresse, pourquoi tant de détresse, ô rage ô désespoir ô quai 18 ennemi, que n’ai-je tant vécu que pour cette fin de nuit ? Moment de pop noire, jubilation malade du désespoir, des percussions comme des gifles pour mal se réveiller, humeur mauvaise, Taylor Swift comme un doigt d’honneur futile et narquois aux centaines de PNJ mal réveillés du hall 2 - qui ont probablement eux-mêmes Taylor Switft dans les oreilles.

Tonight We Fly, The Divine Comedy, 1994.
Contre mauvaise fortune bon cœur : la gare s’ouvre sur Paris déjà réveillé, le jour attend comme un guet-apens, les bureaux toisent les employés de leur hauteur provocatrice. Même pas peur, que n’a-t-on bravé le froid, la nuit, les viennoiseries en promo, les sacoches en déséquilibre, pour céder maintenant ? Comme on prend un champignon magique, une étoile d’invincibilité, Tonight We Fly, ode pop à la résilience, au menton haut, à l’adhésion joyeuse à l’insupportable. Philosophes en goguettes, les cuivres et les percussions chantent avec allégresse die Ewige Wiederkunft, l’éternel retour nietzschéen : ta douleur, voyageur, sera donc éternelle, et vouloir ce qu’SNCF veut est la seule science qui mette en repos ; demain sera un nouveau jour, le même, aime-le, veux-le, Spotify dans les oreilles, dès 6h36.

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(C’est beau, merci.)

Ta description de Future Islands m’a illico ramené à leur prestation chez Letterman en 2014.

J’ai vu cette séquence des dizaines et des dizaines de fois : elle est en raccourci sur le bureau de notre PC de visionnage/gaming et, comme ma femme est systématiquement à la bourre lorsque l’on se prévoit de regarder quelque chose, je lance cette vidéo pour signaler le début de la séance. C’est le running gag depuis des années, je ne m’en lasse pas.

Au passage, le chanteur de Future Islands m’évoque une timeline alternative où Ricky Gervais aurait percé dans la musique avec Seona Dancing. Je ne sais pas, ça doit être l’aspect physique et son côté working class hero distingué, même si Samuel T. Herring vient du Maryland. Reading/Baltimore, même combat capillaire.

La rétrospective Spotify m’a profilé comme un cis-gay blanc quarantenaire. Je suis scandalisé.

Sinon, y’a ça dans ma playlist.

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Ahhh LaTour… tu fais remonter des souvenirs particuliers !

Mon best off Spotify de l’année :

Mon algo ne travaille plus pour moi.

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Tu dis ça mais, honnêtement, on ne voit pas trop la différence.

Emma Zoia puts pretty good music on Youtube, fidèle à son pseudonyme, a posté deux albums (1980, 1982) de Benoit Hutin hier.

(C’est un Korg PS3200, m’apprend cette conversation.)

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1/ Tous les mixs de J.A.Z / John Zahl ont l’air du même acabit
2/ Tout est téléchargeable

Je vais faire plus de 24h de route durant les vacances de fin d’année, tu viens de me filer la bande-son idéale. :vache:

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Pour ma rétrospective Spotify il en ressort que je suis fan de La Fine Équipe

Et Zoufris Maracas

J’ai l’impression que je ne suis pas vraiment Boulette proof pour la musique :sweat_smile:

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J’avais loupé que The 8-Bit Big Band avait eux aussi salué l’anniversaire de la Saturn le 22 novembre dernier avec cette jolie reprise de Sonic R.

D’ailleurs, ils enchaînent les téléversements à un rythme hebdomadaire en cette période de fêtes et les deux dernières reprises valent également le détour.

Le compte a l’air fou : https://www.youtube.com/@ultradiskopanorama

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C’est la sœur de Diane ? Ou c’est un hasard ? Manifestement, elle tentait une carrière de Kylie francophone.

Au Japon, c’est le duo Wink qui est surtout connu pour sa filiation musicale avec Kylie Minogue mais I Should be so Lucky (alias Lucky Love sur place) était revenu à Wada Kanako…

… qu’une certaine target demo de Français connaît mieux pour ce tube de l’Epitanime repris par les plus grands.

« …un bain de pouuule. »

J’écoute le dernier Piers Faccini sorti cette semaine, son second album de reprises. Je me dis que si le monde était bien fait, ce serait le genre de folk-blues qui passerait sur RTL plutôt que du Pascal Obispo.

En parlant d’une autre artiste trop peu connue en France, j’étais heureux de croiser du Charlotte Day Wilson dans la bande-son du (sympathique mais très dispensable) film d’Amazon Prime avec Eric Judor, Un Stupéfiant Noël.


Set de zinzin

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