20/30 【Play F-Final to pay respects】dans l’Espace, personne ne vous entendra crier IDEON GUN!!!!!!!!!!!!
Sorti en septembre 1997, Super Robot Taisen F avait été un énorme succès pour Banpresto, au point de phagocyter les plans de Shin Super Robot Taisen, et de sacraliser le look SD des robots dans les scènes de combat de la série jusqu’à la génération actuelle PS4 / Steam / Switch (au minimum). Super Robot Taisen F allait plus tard connaître un portage sur PlayStation, tout aussi populaire, avant que la série suivante, Super Robot Taisen Alpha, ne fusionne en quelque sorte Super Robot Taisen F avec les idées avortées de Shin Super Robot Taisen.
D’un point de vue plus personnel, Super Robot Taisen F a aussi été mon premier contact avec la série. Le magazine Joypad avait déjà maintes fois vanté les mérites de SRT depuis au moins Dai-3-Ji sur Super Famicom, mais Greg avait carrément été dithyrambique sur SRT F-Final dans un test tardif, paru dans le numéro de janvier 1998.
Sortant alors tout juste de Shining Force III Scenario 1, j’étais chaud patate pour un autre jeu tactique et ce test m’avait convaincu de sauter le pas. Je connaissais bien sûr Evangelion, quelques séries Gundam et une poignée d’autres séries de robots sorties en VHS, mais j’ai sauté à pieds joints dans SRT F parce que c’était un tacos, au même titre que Langrisser, Front Mission ou Tactics Ogre, et non pour ses licences animées. C’est même l’inverse qui s’est produit : c’est Super Robot Taisen qui m’a fait découvrir et adorer plein de séries de robots.
Ainsi, pour ma pomme, Super Robot Taisen F n’est pas « le Super Robot Taisen avec Evangelion » ; c’est le Super Robot Taisen avec l’autre nouveau venu, juste en dessous, là.
C’est le Super Robot Taisen avec IDEON !!!
Aaah, Ideon… La série Space Runaway Ideon, diffusée entre 1980 et 1981 à la télévision japonaise, fut la première série de Tomino post-Gundam.
La série s’inspire énormément de Gundam dans ses thématiques, sa vision pessimiste du genre humain, son message pacifiste et, pour coller avec tout cela, une propension éloquente à tuer n’importe quel personnage quand bon lui semble.
Cependant, Ideon a le chic de commettre tous ces crimes de guerre avec un robot éponyme beaucoup plus gros et beaucoup plus balèze que le Gundam, sans doute pour renouer avec la formule plus traditionnelle des Super Robots (rappelons que la première série Gundam n’a pas été un succès immédiat, en diffusion comme en vente de jouets).
Du coup, le robot Ideon est débilement puissant. Et comme Super Robot Taisen est une série méticuleuse, son Ideon est aussi puissant (à tel point qu’il réapparaîtra ensuite dans très peu d’épisodes de la série, tellement il fout systématiquement l’équilibrage des jeux en l’air).
Dans la première moitié du jeu, honnêtement, ça ne m’avait pas sauté aux yeux. Mais comme on l’a dit ci-dessus, Terada avait été trop ambitieux avec ce remake pour tenir ses délais et son simple CD-ROM. C’est pourquoi Banpresto a coupé Super Robot Taisen F en deux et enfin sorti en avril 1998 la seconde partie du jeu, Super Robot Taisen F-kanketsuhen, alias Super Robot Wars F-Final.
(Oui, le premier F voulait déjà dire Final… Qu’un maquettiste ou programmeur n’ayant jamais enregistré de fichier en version final-v5 leur jette la première pierre)
On pouvait ainsi reprendre sa partie interrompue à la fin du premier F, grâce à la sauvegarde interne de la Saturn, ou bien lancer F-Final de zéro avec une nouvelle équipe et des bonus à gogo pour renforcer vos escouades.
F-Final propose à son tour un paquet de routes alternatives, dont la fin Evangelion citée plus tôt, et permet d’atteindre le niveau maximal de ses escouades. Et c’est là qu’Ideon brille, puisqu’il ratiboise la carte à lui tout seul.
Ce qui rend Ideon si fort, c’est qu’il dispose d’attaques dites Map, relativement rares (en tout cas dans F-Final) car elles permettent d’attaquer plusieurs ennemis en même temps au lieu de choisir un ennemi spécifique. Mais normalement, pour compenser, ces attaques groupées sont moins puissantes. Celles d’Ideon touchent tout le monde sur tout la Map et sont aussi les attaques les plus fortes du jeu ! Elles one shot quasiment tout le monde. Voici le Ideon Gun, probablement l’attaque la plus forte de l’Histoire de la série.
Pour équilibrer le défi, enfin théoriquement, Banpresto s’appuie sur un truc appelé l’Id Gauge. À l’instar des EVA-Units qui doivent gérer leur AT Field et peuvent devenir Berserk, Ideon peut atteindre un point de non-retour. Au fur et à mesure qu’Ideon se fait attaquer et prend des coups, on remplit cette Id Gauge représentée par un symbole qui se dessine quand on passe des niveaux (3 traits = niveau 3, etc.). À chaque niveau passé, on débloque une nouvelle attaque plus puissante, comme la Ideon Sword ou le Ideon Gun, mais si on atteint le niveau 7, Ideon détruit la Galaxie (et c’est Game Over).
La jauge monte plus vite quand on a moins de HP, elle redescend selon certaines conditions ; il s’agit donc de jongler entre l’utilité des attaques les plus fortes et le danger de tout foutre en l’air avec un prout thermonucléaire.
Le truc, c’est que même avec ce garde-fou théorique, Ideon défonce les dernières cartes, surtout quand on chope le bon rythme pour attirer l’aggro au bon moment afin de débloquer les meilleures attaques sans se laisser déborder. Et comme Super Robot Taisen F est un jeu globalement assez difficile, Ideon devient notre meilleur ami. Ah bah, c’est exactement la morale à retenir à la fin de la série Space Runaway Ideon ! Si vous découvrez la série en 2024, comme je l’ai découverte grâce à Super Robot Taisen, vous n’allez pas être déçu(e)s du voyage…
Voici, pour conclure, une partie complète de Super Robot Taisen F-Final en mode speedrun (avec, justement, la fin Evangelion puisque c’est la plus rapide à débloquer) :