[BD/Comics/Manga/etc.] On tourne une nouvelle page

En prenant des nouvelles de Nicholas Gurewitch aujourd’hui, j’ai appris que The Perry Bible Fellowship continuait toujours (ou a repris récemment? J’étais persuadé que ce webco avait été stoppé un long moment).

Et qu’il avait publié en 2020 Notes on a Case of Melancholia, une nouvelle illustrée super bien reçue par la presse, a priori toujours inédite en France.

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Dans le Kickstarter du projet, il promettait :

The book will be printed on recycled paper, with forest-friendly methods, delaying Armageddon by (probably) 15 minutes!

J’aime beaucoup cet humain.

Jolie découverte que Les Mange-Bitume, dystopie automobile sortie du garage de la France en mouvement de l’époque Pompidou-Giscard. Jacques Lob au scénar fait des merveilles avec un world-building et des concepts aussi impactants que sur le Transperceneige. Au trait, José Bilesa dépeint l’ensemble avec beaucoup d’élégance.

C’est magnifique, trop peu connu aussi. L’album n’a pas été réédité depuis 1974 et se vend désormais au prix d’un bon jeu Saturn ; merci donc à ce thread Twitter sur le Giscardpunk croisé par hasard il y a quelques semaines sans qui je serai sans doute passé à côté.

Je note cette formidable idée des différentes tonalités de klaxon.

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Je suppose qu’il manque un lien hypertexte mais du coup je tombe sur ce subreddit et quelle idée merveilleuse. Vivement les jeux basés sur cet univers utopico-technocratique avec beaucoup de peinture blanche et de métal orange.

Je me souviens avoir entendu parler de ce concept il y a 6 ans sur Twitter, quand il a commencé à se diffuser dans des cercles très restreints, mais la première occurrence date de 2012.

https://twitter.com/FlorentDeloison/status/252168013753761792?s=20&t=PqiEz3Gj_k891kWrxrBvxw
https://twitter.com/FlorentDeloison/status/756097795539476480?s=20&t=PqiEz3Gj_k891kWrxrBvxw

Le formica punk est peut être plus populaire aujourd’hui, probablement du fait que son auteur - Boulet - l’est lui aussi.

Si c’est purement un mot-dièse focalisé sur le rapport au matériel, à mon sens, ça ne vaut rien. C’est juste du rebranding de nostalgie des années 80. Ce que j’aime bien avec le concept Giscardpunk, et qui est confirmé avec ton tweet, c’est la pensée / uchronie sociopolitique qui y est associée. A fortiori parce que le punk et le cyberpunk sont justement nés du rejet de cette vision technocratique.

Voici le tweet laconique qui m’a branché sur la BD.
EDIT: oula, rien à voir mais je viens de m’aventurer sur la timeline bien faf du posteur. Don’t do it.

Plus haut, un gars indique:

C’est Giscard qui a fait cesser les délires de Pompidou qui voulait quasiment raser Paris et mettre des 4 voies partout. Donc le Paris d’aujourd’hui est totalement Giscardpunk.

Pompidou faisait partie des gens qui voulaient raser la tour Eiffel (un débat en vogue si l’on se fie à cet article paru il y a 50 ans et un mois et une idée à laquelle adhérait encore Mitterrand des années plus tard). C’était l’époque où on voyait des parkings partout, des weekends sur la route et des vacances aux quatre coins de la France, quand les stations balnéaires et de ski étaient financièrement abordables pour presque tous. J’avais un prof d’urbanisme qui avait grandi avec cette idéologie, nostalgique des virées sur la route pour le simple plaisir de rouler.

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Ressortie d’Et Franquin créa la gaffe. J’espère un jour atteindre l’âge de Sadoul et être classe comme lui. Avec Brian Eno, il fait partie de mes critères-charisme Pleine Vie Magazine.

En parlant de Franquin, j’adore cet autoportrait de 1955.


La série de conférences de Benoît Peeters au Collège de France est passionnante.
(Le dernier cours de ce cycle « Poétique de la bande dessinée » sera donné en janvier).

Memo: lire Guido Crepax


Nekojiru Udon est ressorti en intégrale chez IMHO.
J’ai d’excellents souvenirs flous de ma lecture d’il y a 15 ans.

Pour ceux qui suivent l’actu, Le Voyage de Shuna ne devait-il pas paraître en France en même temps que la version US? Je ne trouve aucune annonce donc j’imagine que j’ai confondu ou mal-interprété un tweet…

EDIT: après discussions avec plusieurs libraires spécialisé-e-s, aucune édition FR n’est prévue et l’ouvrage US est en rupture partout. Moi qui galère en ce moment dans mes idées de cadeaux de Noël, ça m’en aurait fait un d’assuré. Tant pis.

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Puisque c’est la mode, IA vs l’âge d’or de Shōnen Jump :

J’aime beaucoup le travail d’illustration de Sajan Rai mais ses BD sont validées également.

En pay what you want. :vache:

Chouette vidéo sur les (re)pompes de Slam Dunk.

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L’Équipe a sorti un petit billet sur cette page du cinquième album de Spirou, Les voleurs du Marsupilami.

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Au détour d’un tweet de 50 Watts Books, j’ai découvert ce week-end l’oeuvre de Tiger Tateishi. Les planches et illus parcourues ont toutes cette évidence géniales des grands maitres et j’ai hâte d’en voir plus. Étonnant qu’il n’ait jamais été édité en France.

Tiger (Kōichi) Tateishi was born in 1941, Fukuoka Prefecture, Japan. He passed away in 1998. He received a degree from Musashino University Junior College of Art and Design in 1963. Tateishi’s vast oeuvre includes oil painting, prints, comics, illustration, children’s books, and ceramics.

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Merci pour la reco, c’est fascinant. J’en parle autour de moi depuis une semaine et littéralement personne dans mon entourage ne connaît ce type, que ce soit en Europe, au Japon ou aux États-Unis (qui semble être le pays lui ayant accordé le plus de crédit récemment).

Son style et son humour me rappellent forcément le bien plus célèbre Akatsuka Fujio (Tensai Bakabon, Osomatsu-kun etc.) et surtout leur évidente inspiration commune, Sugiura Shigeru. Mais Tateishi s’en détache progressivement au fil de sa migration vers les toiles à l’huile et notamment de nombreuses inspirations occidentales : on reconnaît Magritte, Dali, Yves Tanguy, etc. Il y a même deux citations directes de Giorgio de Chirico.

Tout n’est pas super: certains gags sont un brin lourdingues, et le surréalisme des planches est parfois suffisamment impersonnel pour déborder vers l’inconfortable sentiment de lire un bouquin généré par DallE ou Stable Diffusion. Mais il y a quand même plein de bonnes idées et de détails stimulants les méninges dans son œuvre.

Le bouquin dont tu as posté le dos ci-dessus s’appelle Moon Trax (ISBN978-4-87502-461-3). C’est pas mal, édité post-mortem en 2014, mais le bouquin se concentre surtout sur ses grosses toiles (128 pages), dans le même genre que la première planche de ton post.

Je recommande plutôt un autre bouquin, également édité par Kousakusha quelques années plus tôt, en 2010, qui s’appelle TRA (prononcé tora)(ISBN978-4-87502-425-5).

Le bouquin est vendu à peine plus cher, en tout cas sur place (¥5000 contre ¥3800 h.t.). Ça doit s’écarter un peu plus avec les frais de port car c’est un bien plus gros pavé (424 pages), qui revient de façon beaucoup plus exhaustive sur les différentes périodes et multiples formats de son œuvre. On retrouve ces mêmes toiles, des comic strips façon Punch (d’ailleurs certains viennent de Punch), des trucs plus proches du manga traditionnel et plus directement dans le style de Sugiura, des affiches, etc.

Il y a notamment une série de strips, dessinée entre 1983 et 1985, nommée Digital Comic ; un chouette exercice de style en (simili-?)pixels qui donne l’impression d’avoir été conçu sur/pour le VMU plutôt qu’un journal en papier.


L’autre détail particulièrement cool de ce bouquin, c’est l’effort d’impression qui ferait bander @Fabien puisque chaque section a droit à une qualité d’impression spécifique pour reproduire le format original du dessin. Par exemple, les affiches sont sur du papier glacé, mais les trucs tirés de magazines sont imprimés sur du papier au grammage et à la texture de prépublication manga. J’ai compté sept couches de papiers différentes au fil du bouquin. C’est franchement impressionnant vis-à-vis du prix demandé.

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Oui, le soin apporté à ces recueils a l’air hors-norme. Merci pour tes notes de lecture, qui confirment: j’ai commandé Moon Trax et TRA un peu avant mon précédent post et je devrais recevoir ça dans la première quinzaine de mars. (En même temps que la visite de mon banquier j’imagine)

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D’habitude, Behind the Bastards, c’est la grosse déprime, mais cette semaine passée, le podcast avait pour sujet bien plus léger la déchéance de Scott Adams, l’inventeur de Dilbert devenu un gourou parano raciste de plus en plus cinglé entre 2008 et 2023. Avec ce brave Randy Millholland de Something Positive (21 ans de parution ! Ouch) en invité pour l’occasion.

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Un artiste assez calamiteux en effet, mais il collait bien à la période nawak des 90s chez Marvel.

@Merou

Shikiro

Je viens d’avoir une espèce de flash en refaisant un petit tour d’horizon de certaines de ses illustrations. Je trouve son boulot très similaire à celui de Travis Charest, un auteur de comics que j’aime tout particulièrement. Je l’avais découvert avec le génial run de WildCATS scénarisé par Moore. Ses personnages ont un peu le même regard un peu mystérieux, bloqué dans le passé.

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