(big nope , je trouve ça tellement mortifère comme concept meta)
C’est sans doute mon plus gros reproche à faire à Yellow Jackets, qui est de ne pas avoir su s’arrêter à une saison auto contenue. J’ai poussé un gros soupir sur le convenu cliffhanger de fin de saison, qui vide d’un coup tout espoir d’un truc qui aurait pu dépasser le « simple » survival psychotique, et redescend au rang d’aimable série B un peu teigneuse. Le concept était efficace en tout cas, mais j’en reprendrais pas une deuxième.
Même punition pour le divertissant mais lambineux Archive 81, qui est un genre de Stranger Things se passant dans un immeuble à New York. Quelques gentils passages horrifiques, quelques plot twists un peu gratos, hop cliffhanger, revenez saison 2, non merci.
On est aussi en plein dans Inventing Anna : évidemment que l’histoire de base était faite pour la télé, surtout vue la fascination américaine pour les escrocs. Par contre la série ne sait vraiment pas ce qu’elle veut être, oscillant entre le brulot féministe, la dénonciation des élites et le concept particulièrement daté et agaçant de girl boss. Sans compter le jeu à peine exagéré de la journaliste, qui doit sans doute faire du yoga oculaire à la fin de chaque journée de tournage.
Nettement, nettement plus essentiel : Landscapers. Quatre épisodes pour cette mini série anglaise qui suit le déroulement d’une affaire criminelle que j’imagine assez connue en Angleterre. La série part sur des bases hyper solides en alignant Olivia Colman et David Thewlis pour incarner un couple suspecté d’avoir tué les parents de madame. Un curieux mélange d’enquête criminelle et de l’étude d’un couple uni dans un amour absolu et sincère, mais empêtré dans le déni le plus total, le mensonge et fleurtant avec la folie à deux. La mise en scène est hyper inventive, avec une utilisation maligne du décor comme instrument narratif, je poussais des petits cris à interval régulier. J’ai en tout cas trouvé cela assez exceptionnel.
Je vous passe sur Matrix Resurrections que j’ai trouvé d’une affligeante pauvreté créative, bloqué dans une triste et molle redite meta du premier film. L’histoire se vautre aussi dans un involontaire mais pénible syndrome sauvons la place et le status du boomer blanc de service, la faute à un Keanu Reeves faisant tjrs aussi peine à voir dans la médiocrité de son jeu, en plus de son âge avancé. Alors que le néo-Morpheus est super, et sous utilisé. J’aurais préféré un film entièrement centré sur lui à la place. Je rejoins @Tristan sur le fait que c’est un peu comble que Matrix en 2022 soit moins impressionnant et moins inventif que le dernier Fast & Furious dans ses scènes d’action. Reloaded avait au moins sa scène sur l’autoroute, lui a sa petite scène avec les drones zombies, mais pas de quoi se relever la nuit.
Séance rattrape sur CRAZY de Jean-Marc Vallée, mort en fin d’année dernière, ou la douce-amère semi-autobiographie du réalisateur sur son enfance, avec un père aimant mais refusant catégoriquement de voir que son fils est gay. Excellent casting qui suit cette famille sur 20 ans, et une jolie tranche de vie québécoise dans les années 60-70.
Tjrs à la rubrique québécoise, Aller Simple, distrayante et légèrement surjouée interprétation de Dix Petits Nègres Ils étaient dix, à la sauce une demie-douzaine de personnes se retrouvent coincés dans un chalet perdu au fond des bois. Morts accidentelles et mystérieuses s’enchainent. Ca n’a pas d’intérêt particulier, si ce n’est peut être de voir plein d’acteurs locaux hyper connus se vautrer avec délectation dans le jeu subtil de Francis Huster.