[Ciné/Docu/TV/Streaming] C'est Michael Bay et Don Draper qui rentrent dans un bar

J’ai trouvé impeccable la deuxième fournée de Montre jamais ça à personne. Forcément moins dense que la première saison revenant sur 15 ans d’archives mais la captation de l’envers de l’album Civilisation comporte son lot de péripéties, de doutage et de moments on lâche rien. Sans doute aussi un des plus beaux assets promos jamais conçus.

La semaine prochaine, on fête les 100 ans de la sortie française de Nosferatu.

Si vous avez quelques heures à tuer, voici une playlist patiemment compilée par Gerome Sportelli, producteur belge, et composée de près de 900 documentaires sur la musique électronique.

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J’aime beaucoup le pitch de Creed III. La révérence du film précédent pour l’univers Rocky m’avait franchement gonflé (le premier Creed aurait largement dû suffire) mais cette fois-ci le film part à la fois dans une direction plus originale pour la série et bien plus intéressante dans le contexte d’un race swap afro-américain. Directed by Michael B. Jordan, au passage.

Rien à faire ce week-end ? Vous prendrez bien 7 heures d’Adam Curtis sur l’effondrement du bloc communiste avec Russia 1985–1999: TraumaZone (What It Felt Like to Live Through The Collapse of Communism and Democracy). Surgi de nulle part il y a deux semaines et disponible uniquement sur BBC Player, heureusement les fans ont balancé tout ça sur YouTube.

J’en suis au milieu du deuxième épisode et c’est un peu différent des procédés habituels : il n’y a aucune narration en voix off et toute la musique est intra diégétique (:cry:). Seuls quelques sous-titres sporadiques donnent une direction au documentaire.

Pour le reste c’est du Curtis pur-jus, un vortex d’archives hallucinantes qui installent chez le spectateur une forme d’angoisse à bas bruit. Toutes les strates de la société sont explorées, des couloirs du Kremlin au quotidien familial des citoyens russes. Tchernobyl, une version fauchée du seigneur des anneaux, du proto synth-punk, la naissance des premiers oligarques, la fuite d’Afghanistan, les dachas perdues dans la neige, la station MIR. J’avais un peu moins de dix ans dans les premiers moments du docu et j’ai pourtant l’impression de recevoir des nouvelles d’un lointain passé, ou de voir une uchronie se dérouler en direct. Il est vraiment trop fort.

Edit: Episode 5. Je crois que c’est son docu le plus éducatif. D’habitude sa narration impose sa vision des choses (bien alambiquée) mais là le spectateur reçoit les images de façon très directe. Il y a toujours plein de cuts surprenants et de juxtapositions étranges mais j’ai vraiment le sentiment d’en savoir plus sur la façon dont le peuple a traversé ces années. Sans surprise c’est plombant (et de plus en plus violent au fil des épisodes).

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Contre-programmation involontaire mais j’ai passé un bout de mon week-end de l’autre côté de la chute du Mur avec All the Streets Are Silent: The Convergence of Hip-Hop and Skateboarding (1987-1997), un documentaire sur la convergence (certains diraient le carambolage) dans un New York encore crado des scènes Hip-Hop et Skateboard – donc des mentalités, cultures, scènes artistiques et évidemment des milieux ethniques et socio-économiques assez distincts en 1987 – par la grâce de la fusion des scènes skate/punk et rap East Coast via une succession d’évènements et de personnages plus ou moins connus. Y allant sur recommandation, je n’avais absolument rien vu du film auparavant et je ne m’attendais pas à croiser autant de célébrités de divers bords intervenant dans le doc, à la fois en témoins filmés en 2021 et surtout dans les archives d’époque.

On sent d’ailleurs que le doc ne cherche pas à se faire trop d’ennemis et, du coup, il est loin d’être parfait. Il ne revient que très timidement sur l’impact de la gentrification de NYC, pourtant cristallisé par l’évolution de la marque Supreme dont l’ombre plane sur tout le film, ni ne critique trop la récupération du phénomène Kids (le film de Larry Clark) par les médias mainstream, et la façon dont le film a (involontairement) à la fois célébré et perverti ce bref nirvana de youth culture locale. Je trouve d’ailleurs particulièrement intéressant d’un point de vue psychanalytique que le film soit l’œuvre d’un étranger : c’est réalisé par Jeremy Elkin, ancien skateboarder de Montréal fasciné par cette scène qu’il avait raté de justesse à l’époque.

Mais ces critiques sur la réalisation, le montage ou le message d’All the Streets Are Silent sont franchement peu conséquentes sur la véritable mine d’or du projet : ses archives d’époque hallucinantes permises par le véritable héros du film (et clairement le mec qui aurait dû être le point central du doc), le narrateur Eli Morgan Gesner.

Figurez-vous que le jeune skateboardeur Eli était le seul gamin du bloc à avoir une caméra vidéo, qu’il l’utilisait tout le temps, et qu’il filmait TOUT. Mais attention, on parle pas du frère de DJ Pepito à Maubeuge qui uploade ses archive iCloud pépouze depuis son iPhone 6 en 2015. C’est un gosse chétif comme une brindille qui se balade dans les quartiers chauds du NYC des années 80, et va réussir à ① ne pas se faire chourrer ou racketter sa caméra ② ne pas détruire sa caméra ③ se faire accepter des prostituées, des dealers, des flics, des graffeurs et des bandes du coin ④ s’incruster dans des tonnes de teufs et de clubs et de stations de radio et ⑤ avoir un don pour être au bon endroit au bon moment pendant une décennie entière.

Au total, les auteurs du film ont pu récupérer 6000 cassettes (SIX-MILLE !) d’Eli ; je ne sais pas si vous réalisez l’ampleur de l’archive. Où rangeait-il ça ? Comment les a-t-il gardé en bon état ? Comment les classait-il ? Comment était-ce financé ? Chez qui achetait-il ou volait-il les cassettes ? Quelle évolution dans sa façon de filmer ? Avec quel matos ?

Si ce genre de questions vous interpelle, vous serez très frustrés par le doc, qui ne s’en soucie guère. Tout juste ai-je appris (via une interview du réalisateur) que sur les 6000 vidéos, seule une centaine (enfin « seule une centaine ») avaient une réelle valeur documentaire, le jeune Eli se concentrant souvent sur des détails et décors anodins de la ville plutôt que les sujets principaux du film de 2021. Perso, ça me fascinerait tout autant, mais bon. Il paraît qu’Eli et ses potes ont d’ailleurs loupé ou perdu un paquet de moments « légendaires » de cette scène culturelle bourgeonnante, certains morceaux ayant été recollés avec des archives extérieures.

Reste quand même des images d’époque assez maboules, notamment les scènes de teuf du Club Mars où apparaît soudain un jeune Jay Z, plusieurs vidéos de gosses manquant de se faire écraser par des bagnoles après un Ollie, la découverte du futur Wu Tang Clan, et surtout l’incroyable premier passage à la radio de Busta Rhymes qui est tellement le meilleur passage du doc que je le floute dans une balise spoiler, sait-on jamais. Rien que pour ces images brut de décoffrage, et cette impression d’y être, le docu vaut le coup.


Sinon bah tout le monde a raison, RRR, ça tue la bite effectivement. Ça va être très difficile d’enchaîner avec Black Panther 2 après ça…

Deux lectures intéressantes concernant la propagande politique du film :

https://medium.com/@nseelan/rrr-and-rajamoulis-hindutva-1f5381a8c863

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Je ne comprends pas toute cette hype autour de RRR

J’ai passé plutôt un bon moment, y’a des scènes d’action qui sont assez magiques, l’histoire et des Anglais qui se font rosser ne pouvait que me faire plaisir mais j’avais hâte que ça finisse au point de l’avoir regardé en deux fois (chose qui ne m’arrive quasiment jamais)

Sinon également dans un registre différent j’ai regardé hier sur OCS

Cleaning up the town : Remembering Ghostbusters

Un docu financé via Kickstarter sur la genèse et le tournage de Ghostbusters, peu d’interviews des « stars » mais beaucoup de temps avec les équipes des effets spéciaux

ça dure quasiment deux heures et ça aurait fait le double que ça ne m’aurais pas dérangé

Si les effets spéciaux à base de bouts de ficelle vous intéressent c’est vraiment très bien

Pas encore regardé mais il y a une interview des réalisateurs du docu qui a l’air sympa juste ici :

Je vois que cela a été tourné il y a deux ans. C’est pas trop tendax / pesant à regarder en plein déballage sur Ivan Reitman ? Je sais qu’il y avait déjà pas mal de rumeurs à son sujet donc je suppose qu’ils ont déjà eu la présence d’esprit à l’époque de minimiser son rôle dans le doc ?

En parlant de ghosts busted, c’est le déballage concernant Bill Murray qui me fout bien le bourdon en ce moment. Sa bonhomie de surface qui masquait bien ses colères de divas sur les plateau ou une mentalité très vieille école avec la gente féminine…

Je t’avoue découvrir les trucs sur Reitman et je n’ai pas eu l’impression qu’il soit mis à l’écart dans le docu bien au contraire et, a titre personnel avec des pincettes de 3km de long, je trouve que c’est bien mieux comme ça vu qu’il n’y a pas de jugement pour l’instant et que ce n’est pas un docu à sa gloire (plutôt à toutes les petites mains qui ont rendu possible le succès du film) et quand bien même ce mec aurait fait ce qu’il a fait qu’il finisse en taule ou pendu sur la place publique mais ça n’a rien à voir avec le sujet traité dans le doc donc…

Fascinant : Zaslav file les clefs de DC Studios à James Gunn (!) et Peter Safran, son prod sur The Suicide Squad mais surtout le mec à l’origine de la série The Conjuring. Le lancement de Guardians of the Galaxy vol.3 va être super awkward.

Comme d’hab mon gars sûr Matt Belloni est déjà sur le coup avec son podcast The Town :

Le trailer casse pas 3 pattes à un canard, mais cette série est adaptée d’un roman de Gibson (que je n’ai pas encore lu, je suis sur Agency là, qui se passe dans le même lore manifestement)

EDIT : et bien écoutez, les deux premiers épisodes (les seuls pour le moment) m’ont complètement convaincus : ça joue bien, les rapports entre les personnages sont riches et intéressants, et le lore, qui se situe à la lisière de Westworld et d’Inception, mais avec des gimmicks et des trouvailles typiques de Gibson, a un potentiel énorme. Je signe pour la suite.

J’ai un peu eu de temps j’ai pris du retard sur mille projets pour mater des séries.

Westworld S1. Je l’avais déjà vue, je l’ai revue, c’est toujours « Et si on imaginait un MMORPG du futur dont les PNJ, prenant conscience qu’ils sont des PNJ, deviennent les héros et se vengent des joueurs » et c’est une masterclass de bout en bout. Le casting est incroyable, le pitch super malin, la construction narrative bien pensée et maîtrisée, et les compos de Ramin Djawadi imparables de bout en bout. C’est difficile de retenir un truc en particulier tant tout y est à peu près parfait mais Ed Harris en visiteur-cowboy cynique et haïssable, James Marsden en poupée Ken d’une éternelle candeur, Anthony Hopkins en vieux game designer philosophe, humaniste et calculateur, et bien sûr la candeur éthérée d’Evan Rachel Wood, tous sont brillants. Je pourrais me la regarder une troisième fois.

Westworld S2. Je les sépare, parce qu’une fois la S1 finie, le côté clos, autocontenu et magistralement maîtrisé de la série s’effondre subitement. Ca devient dans cette S2 du more of the same en plus noir et désespéré, la prise de conscience de la S1, et son sous-texte métaphysique, laissant davantage place à un récit de vengeance un peu plus bas du front, et surtout, bien plus étiré. La saison aurait pu et dû tenir en trois épisodes, tout l’arc narratif des samouraïs est franchement dispensable, ça donne vraiment juste l’impression qu’ils ont essayé de changer les décors et de monter la difficulté sans rien changer au reste. Heureusement, les hésitations de Jeffrey Wright (Bernard), personnage biclassé pro-humains et pro-hôtes artificiels, et la rage libératrice de Thandiwe Newton, l’ex-robot maquerelle devenue deus ex machina, apportent un peu de piment à ces dix épisodes pour le reste assez plan-plan.

Westworld S3. J’apprécie l’audace de renverser complètement la table à thé de A à Z, en inscrivant entièrement cette nouvelle saison dans un cadre cyberpunk en rupture avec les univers nostalgiques de départ. C’est également un gros, gros coup de balai dans le casting, avec l’arrivée de Vincent Cassel en cerveau mégalomane et d’Aaron Paul en ex-soldat victime de PTSD pris dans l’engrenage d’un combat contre une entité informatique quasi-divine qui, par la grâce du big data et de plein de machins très Black Mirror, définit l’avenir de chaque personne. C’est un gros renversement, soudain les humains deviennent les créatures d’un code, c’est pas mal vu comme pied de côté, même si les coutures entre le pitch de départ et le nouveau sentent pas mal le raccroc. C’est aussi le moment de la série où les règles de bases de l’univers changent d’un grand coup de TGCM : les hôtes deviennent invincibles parce que why not, ils peuvent quand même mourir mais revenir l’épisode suivant en trois plans de « regardez on l’a refait grâce à nos machines du futur de la TGCM Company », et quand les humains meurent ça devient des hôtes aussi donc yolo, la seule chose à comprendre à la fin c’est qu’il n’y a rien à comprendre et que les acteurs sont assurés de toucher leur cachet jusqu’à la fin de la série même si leur perso meurt 48 fois par scène. Ca commence petit à petit à se transformer en Bip bip & le coyote dans le monde de Blade Runner, et c’est un peu grotesque.

Westworld S4. La dernière saison en date, avant une très hypothétique saison 5 qui clôturerait définitivement la série. Ecoutez c’est fou, mais je l’ai déjà complètement oubliée. C’est une sorte de mélange fourre-tout des trois saisons précédentes, avec un cadre qui commence à virer au post-apo, entre Mad Max et le film de zombies, selon les scènes, avec des pointes de Truman Show. En fait, le scénario commence à ressembler méchamment à du Assassin’s Creed et c’est pas un compliment : on découvre que l’héroïne, Dolores l’androïde fille de fermier fleur bleu qui s’élève à la conscience, qui a déjà changé quinze fois de look, d’alignement et de persona depuis le début de la série, est désormais scénariste dans une boîte de jeu vidéo qui fait de la réalité virtuelle/augmentée/en MMORPG/whatever. A ce stade on avait déjà compris qu’il n’y avait plus aucune règle logique dans la série, on franchit un stade supplémentaire dans le grand n’importe quoi (il y aura bien une tentative scénaristique de raccrochage aux branches, mais meh). Heureusement, l’arc narratif d’Aaron Paul/Caleb en ex-soldat devenu papa et obsédé à l’idée de protéger sa fille, est assez cool, même s’il faut du temps pour que son arc décolle. Globalement c’est du grand n’importe quoi toujours mais Westworld renoue avec certaines audaces dans la construction narrative, ce qui sauve cette S4 du néant absolu. La S5 devrait être un retour aux sources, mais, franchement, si j’ai un conseil à vous donner et un seul, matez quatre fois la première saison plutôt que de vous infliger les trois dernières.


Tokyo Vice. Adapté du roman autobiographique à succès éponyme, signé de Jake Adelstein, journaliste américain qui pour le compte du Yomiuri shinbun, a infiltré le monde du crime organisé au Japon. C’est, très, très bien. J’ai juste un peu honte de ne pas pouvoir le comparer avec le bouquin, qu’on m’a offert et qui traîne depuis deux ans au 827e étage de ma pile de livres à lire. Je ne sais pas comment un étranger vivant au Japon appréciera la série, mais de mon point de vue d’étranger qui n’y vit pas, je pense qu’il trouve un assez bon équilibre entre ce qu’il lui faut montrer pour plaire à un public occidental (plus précisément, un public HBO, ce qui inclut donc un certain nombre de gros plans pas forcément nécessaires sur des fesses tatouées en plein ébats) et ce que l’on peut espérer d’authenticité (la majorité du casting est japonais, de stars comme Ken Watanabe à des révélations comme l’incroyable scene stealer Show Kasamatsu), une bonne moitié des dialogues sont en japonais, et même les scènes en anglais ne cherchent pas à traduire certains termes typiques (aniki, oyabun, etc.). Point topic Pivot : c’est même assez marrant de voir nombre de scènes commencer par une explication entre les deux persos à l’écran pour savoir dans quelle langue ils vont s’exprimer (bon, c’est quand même un monde où des yakuzas vachement prévenants insistent pour parler en anglais avec le gaijin qui écrit sur leur gueule, c’est crédibloumoyen). Mais à l’inverse, les deux stars blanches du film, Ansel Elgort et Rachel Keller, sont franchement épatants quand ils parlent japonais. En tout cas j’ai pas le niveau pour déceler s’ils font des fautes en parlant, je signerais tout de suite pour être aussi fluent qu’eux.

Concernant la série elle-même, c’est une première saison de huit épisodes, qui ne se conclue sur rien (j’ai d’ailleurs cru qu’un neuvième épisode allait arriver, mais non), mais offre une plongée subtile et stimulante au sein de la pègre, de la police et de la presse japonaise des années 1990, et de leurs liens entre eux, entre petits arrangements, copineries, chantages et règlements de compte, et l’équilibre s’y montre sous un jour très politique. Au milieu de tout ça, Jake Adlestein, joué par l’éternel visage de minot d’Ansel Elgort, est ce journaliste gaijin à la fois superbe, imprévisible, ambitieux, téméraire et inconséquent, qui semble presque flotter, tant il est léger, presque comique, au milieu d’un monde sévère et glauque. D’une manière générale, j’aime énormément Elgort et ai même revu mon chouchou Baby Driver entre deux épisodes, mais je pense que sa flamboyance un peu adolescente le dessert ici, à tel point que plus la série avance, plus il devient évident qu’il n’est qu’un personnage parmi d’autres, souvent plus forts et plus fascinants, entre Ken Watanabe en inspecteur incorruptible dans un monde trop corrompu pour lui ; Rachel Keller/Samantha en hôtesse au passé mystérieux et à la détermination et la fierté farouches, et, surtout, la grande révélation de la série, Show Kasamatsu, sorte de contrepoint japonais à Elgort avec son visage poupin sur un corps trop grand pour lui, qui joue un jeune yakuza débutant, à la fois taiseux, désinvolte et tourmenté, pris entre son sentimentalisme, l’intuition de ne pas être à sa place dans le monde de la pègre et le confort et l’aura qu’il y trouve. C’est simple, il a de loin l’arc le plus intéressant et le mieux écrit, en plus d’une présence d’un magnétisme fou.

Pour le reste, c’est impeccablement filmé, les lumières sont superbes, l’écriture pleine d’ellipses très élégante, toute la galerie de personnages est impressionnante de force de caractère (au passage, on sent que la représentation et l’écriture des personnages féminins ont été très pensées, et je ne serais pas étonné d’apprendre qu’il y a eu pas mal de libertés prises par rapport au bouquin pour donner à la série une tonalité féministe affirmée).

Tl;dr : c’est très bien.

De ce que j’ai lu, la série reprend surtout le point de départ du livre puis s’en éloigne fortement.
J’ai trouvé ça agréable à regarder, notamment pour tous ces moments de vie du Japon des années 90. Sur le sujet du journalisme au Japon mais en plus sobre, j’aurais tendance à lui préférer The journalist.

Pas de 5e saison de Westworld pour Sop.
https://twitter.com/Variety/status/1588625197195984896?t=75Gfiem3x7Ld0VTBlS8H-g&s=19

Perso, j’ai souvenir que la fin de la première saison, que j’avais plutôt appréciée jusque là, m’avait coupé l’envie de continuer.

Merci beaucoup pour le topo Westworld complet salade-tomate-oignon, c’est vraiment appréciable de savoir que je ne manque pas grand chose après la parfaite saison 1.

A ce sujet, j’essaye de faire du Tetris dans mes prochaines séries à voir sachant que

  • j’ai mon run annuel de The Office US dans les starting blocks pour contrer l’hiver et mon manque de vitamine D. Chronophage mais indispensable.
  • j’aimerais voir la saison 2 de Undone et finir Severance laché à mi-parcours devant les incohérences diverses et les acteurs que ne m’ont pas du tout fait vibrer.
  • sous réserve d’avoir la recharge suffisante niveau joie de vivre, il faut que je me refasse prochainement l’intégrale de The Wire que je n’ai pas revu depuis 10 ans.

…sachant aussi que j’ai récemment récupéré l’intégrale The X-Files, que je découvre presque pour la première fois en version originale. Je suis dans la 1ère saison, je trouve toujours ça cool as fuck sans même que la nostalgie n’interfère, mais je ne sais pas si j’aurai le temps/courage de m’enfiler les 65 DVD du coffret. Du coup, si des courageux se sont farci l’ensemble, je suis preneur de conseil sur la ou les éventuelles saisons fillers à esquiver.

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Pour X-Files ça peut peut-être t’aider mais c’est quasi deux séries en une, d’un côté un revival très kitsch du ciné de série Z de l’autre l’héritier à la fois du cinéma paranoïaque des années 70 et des années noires et désillusionnées du new age. Concrètement, tu peux choisir de bouffer du pop corn devant des épisodes nawaks remplis de créatures wtf, et à ce moment là concentre toi sur les épisodes « monster of the week » (c’est leur petit surnom officiel sur les internets), procéduraux et tous facultatifs, ou te fader une plongée dans la psyché conspi des années 90 avec ses strates, ses acteurs de l’ombre et sa trame au long cours, et là concentre-toi sur les épisodes dits « mythology », sériels, moins nombreux et bien plus fondateurs de l’héritage X-Files aujourd’hui.

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Je pense avoir vu au moins les 4 premières saisons lorsque j’étais ado. Je te rejoins sur les épisodes qui font véritablement avancer l’arc méta mais je suis surpris en revoyant pas mal d’épisodes "monster of the week’ de voir combien les auteurs prennent soin d’y distiller quand même un (petit) peu de la trame parano/gouvernement, même dans les épisodes ultra-périphériques. Je trouve l’ensemble vraiment mieux écrit que je ne pensais, surtout dans la manière dont les persos-piliers sont amenés.

J’ai entendu plusieurs sons de cloche contraires sur les dernières saisons, je verrais.

J’avoue ne pas avoir revu les monsters of the week, je m’étais enquillé les mythology des deux trois premières saisons il y a deux ans, et tout pareil, à la fois agréablement surpris par la qualité de l’écriture, et désolé par l’héroïsation de Mulder (alors que le coup de génie de la série est de lui associer une meuf rationnelle pour entretenir le doute dans l’esprit du téléspectateur, mais Scully est écrit comme un sac à patates, elle devient super vite une faire-valoir impressionnable qui crédibilise les délires de l’autre idiot.

(Toute antipathie viscérale pour Mulder liée à un ptsd professionnel serait bien sûr purement fortuit)

Mais oui c’est très malin comme série, ça joue fort finement sur les bonnes cordes, à l’image du fort programmatique « I want to believe », on ne peut pas faire plus post-New Age, et c’est probablement le slogan parfait au moment parfait.

Les dernières saisons sont vraiment mauvaises, mais je ne me souvient plus à partir de quand. De mémoire je dirais 7,8,9. En revanche ne passe pas à côté du revival de 2016, à savoir les saisons 10 et 11, parce qu’elles sont vraiment drôles.

Les saisons 8 et 9 se passent quasiment sans Mulder, et les épisodes « mythologiques » embrayent un peu sur autre, c’est presque un soft reboot. Mais il y a quand même quelques monsters of the week qui valent le coup, dans mes souvenirs.
Les saisons 10 et 11 sont effroyables dans l’ensemble, mais il y a deux épisodes écrits par Darin Morgan, à qui on doit certains des meilleurs moments de la série, et rien que pour ça, c’est bien qu’elles existent.

(Ça me fait tellement bizarre de voir Chloë Grace Moretz adulte.)

Bon, la news sur James Gunn chez Warner m’a donné le courage qui me manquait pour mater la vidéo de Patrick H. Willems sur Zack Snyder, projet qu’il avait inconsciemment promis à ses abonnés Patreon au delà d’un certain cap. Et finalement c’est vachement bien ! N’hésitez pas à zapper l’introduction OSEF ; ça commence véritablement à 4m13s.


En parlant de super héros, les premières critiques que je vois passer sur Kamen Rider Black Sun sont dithyrambiques.


Et dans le même genre, la G-Fest 2022 avait lieu il y a quelques jours et Tōhō en a profité pour montrer leur nouveau court-métrage inspiré par l’époque Heisei, Godzilla vs. Gigan Rex. Je trouve un poil mesquin et révisionniste d’utiliser le(s) Gigan « normal » comme un simple sous-fifre alors qu’il avait largement battu Godzilla dans son film-baptême et juste perdu à cause d’un Deus Ex Machina final complètement claqué dont je ne me suis personnellement jamais vraiment remis.#JusticeforGigan