C’était passionnant et une vraie découverte, merci Ono !
The King Of Comedy - Stephen Chow (1999)
Quelle surprise ce film, et quelle maîtrise déjà, dans les plans, le rythme (j’ai pas vu le temps passer), le casting, la mise en scène, le jeu des acteurs et les gags bien sur. J’ai tendance à rire intérieurement mais Chow arrive toujours à m’extirper un fou rire, j’adore comme il désamorce les scènes de romances avec des gags, dès que ça dépasse une certaine limite, ce qui ne l’empêche pas pour autant de faire passer beaucoup de sentiments et d’émotions. J’ai aussi été particulièrement impressionné par le mini twist vers la fin, qui lui permet de faire claquer son permis sur la table, Chow est drôle, mais c’est aussi un très bon acteur et surtout un excellent metteur en scène.
Si vous ne l’avez pas déjà vu je recommande vivement, et je retourne explorer le reste de sa filmo.
Cette interview m’a fait marrer, parce que Ric Meyers, qui veut absolument que Chow vulgarise le Kung Fu et le notion de Chi, ne réalise pas une seule seconde que Chow n’y croit pas au premier degré et qu’il a beaucoup plus de recul là dessus, ce moment était assez cringe. Son tee-shirt a bien du le faire marrer.
Je me demandais ce qu’il devenait, et cette vidéo m’a rendu triste, ça doit vraiment être difficile de marcher sur des œufs quand on est une star à Hong Kong.
C’est un remake de La Valse Des Pantins de Scorcese (même titre en VO) ?
Pas directement, mais c’est probablement une grosse source d’inspiration, d’ailleurs ce film est blindé de références, et dans la chambre de son personnage, il y a plein de photos d’acteurs connus dont De Niro (et Depardieux).
A noté qu’il a sorti une suite spirituelle en 2019 (que je n’ai pas encore vu)
Il me semble qu’il n’a jamais été question ici de La Chiasse Américaine, détournement mis en ligne sur Youtube en 2015 et, comme vous vous en serez doutés, hommage à La Classe Américaine de Michel Hazanavicius et Dominique Mézerette. Il s’agit d’un métrage d’une heure, montage de films américains des années 90 et 2000, avec un pitch absolument génial de débilité, que je vous laisse découvrir car posé dès les deux premières minutes du film mais si vous êtes impatient ou avez la flemme : pour sauver la Terre trop polluée par les excréments humains, des astronautes partent chier sur la Lune.
Je l’avais découvert il y a quelques temps déjà et l’avais regardé juste un peu et par-dessus la jambe, car il y a une barrière à franchir au premier visionnage : le doublage, qui s’il n’est certes pas indigent (certaines voix sont même plutôt convaincantes), pêche par des choix de ton assez hasardeux
pour certains acteurs, et rappelle que le doublage ne s’improvise pas. Mais ça n’est finalement pas bloquant, à l’usage on s’y fait sans grandes difficultés, et l’on peut donc mieux apprécier le boulot remarquable abattu par le réalisateur/monteur Lucas Feltain (qui est d’ailleurs monteur de métier). C’est globalement bien écrit, très bien monté et les quelques références inévitables à La Classe Américaine sont dans leur grande majorité (voire toutes ?) intelligentes et parfois très subtiles.
Si vous avez fait le tour de La Classe Américaine depuis des lustres, n’hésitez surtout pas à lui donner une chance, car à mon sens la partie de vodkas fumantes, les cigares téléphoniques ou le coup des faux raccords mériteraient de devenir des classiques au même titre que les chips, l’envoi de fax ou les animaux préhistoriques partouzeurs de droite.
Un des meilleurs podcasts cinoche récents est celui d’Eric Jacobus, le mec qui s’était fait connaître en reprenant les chorégraphies de Tekken dans la vraie vie (et qui a d’ailleurs depuis participé à la mocap de Tekken 8, la boucle est bouclée). Ça s’appelle Action Talks et c’est évidemment dédié aux films d’action, films d’arts martiaux et au boulot de cascadeur.
Le dernier en date avait pour invitée la grande Cynthia Rothrock, pionnière du film d’arts martiaux (première star occidentade de la Golden Harvest) et principale inspiration de SNK pour le personnage de King dans Art of Fighting puis KOF. Elle balance un paquet d’anecdotes autour sa carrière à Hong Kong, son taf avec Corey Yuen et Sammo Hung, son tournant hollywoodien manqué et son expérience avec le légendaire producteur de nanars Godfrey Ho.
Il y a quelques semaines, Accented Cinema avait aussi défendu Jeeja Yanin, qui devait devenir « la nouvelle Tony Jaa » grâce à Chocolate (2008).
J’ai longtemps cru que c’était elle (et je recommande au passage Yes Ma’am, son film en duo avec une toute jeune Michelle Yeoh), jusqu’à ce que je découvre Saskia Van Rijswijk dans China White : on a la tenue, la coupe au carré et même la chemise qui se déchire en fin de combat histoire de révéler que, ohlala !, c’était en fait une madame.
Ah ! Intéressant, je ne connaissais pas ce film (ni cette actrice).
Cool reco pour le podcast.
En ce qui concerne Yanin, je trouve justement qu’elle n’a pas la stature d’une Cynthia Rothrock et encore moins d’un Tony Jaa parce que contrairement aux autres, ça n’est pas une vraie combattante. Et ça se voit, elle n’a pas le physique du job, aucun impact, beaucoup de pauses dans les chorés, on y croit pas du tout, c’est mou, téléphoné, et à la moindre pichenette elle s’envole. Il faut vraiment faire un effort supplémentaire pour se laisser emporter.
Alors que la Cynthia, j’irais pas lui faire une balayette.
Saskia van Rijswijk était championne de kickboxing, mais elle a eu une carrière dans le cinéma bien plus courte que celle de Rothrock (qui était elle championne de Taekwondo).
A noter que l’illustrateur embauché par Viccom pour son DTV basé sur Art of Fighting a bien pris Rothrock comme modèle :
En parlant de Stephen Chow, dommage qu’il n’y ai jamais eu de coffret un tant soit peu sérieux en DVD ou BR. Il y a bien celui-ci en region free qu’on croise sur eBay mais j’ignore s’il comporte des sous-titres anglais sur tous les films (voire si c’est bien un coffret officiel).
Les 42 films en question
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霹雳先锋(Pik lik sin fung )
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最佳女婿 ( Faithfully Yours)
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望夫成龙 ( Love Is Love)
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无敌幸运星(When Fortune Smiles)
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一本漫画闯天涯 (My Hero)
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风雨同路 (The Unmatchable Match)
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赌侠 (God of Gamblers II)
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师兄撞鬼 (Look Out, Officer!)
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整蛊专家 (The Ultimate Trickster)
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情圣 (The Magnificent Scoundrels)
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龙的传人 (Legend of Dragon)
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逃学威龙 (Fight Back to School)
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赌侠2之上海滩赌圣 (God of Gamblers III: Back to Shanghai)
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新精武门 (Fist of Fury 1991)
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家有喜事 (All’s Well, Ends Well)
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逃学威龙2 (Fight Back To School 2)
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审死官 (Justice, My Foot!)
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鹿鼎记 (Royal Tramp)
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鹿鼎记2:神龙教 (Royal Tramp II)
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武状元苏乞儿 (King of Beggars)
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逃学威龙3之龙过鸡年 (Fight Back to School III)
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唐伯虎点秋香 (Flirting Scholar)
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济公 (The Mad Monk)
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破坏之王 ( Love on Delivery)
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九品芝麻官 (Hail the Judge)
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国产凌凌漆 (From China with Love)
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97家有喜事 (Alls well ends well 97)
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算死草 (Lawyer Lawyer)
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行运一条龙 (The Lucky Guy)
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千王之王2000 (The Tricky Master)
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大话西游之月光宝盒 (A Chinese Odyssey Part I - Pandora’s Box)
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大话西游之仙履奇缘 (A Chinese Odyssey Part Two - Cinderella)
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回魂夜 (Out of the Dark)
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百变星君 (Sixty Million Dollar Man)
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大内密探零零发 (Forbidden city cop)
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少林足球 (Shaolin Soccer)
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功夫 (Kung Fu Hustle)
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长江七号(Chang Jiang Qi Hao)
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西游降魔篇(Journey to the West: Conquering the Demons)
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美人鱼(The Mermaid)
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西游2伏妖篇(Journey to the West:The Demons Strike Back)
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新喜剧之王(The New King of Comedy)
Ce n’est pas forcément la plateforme sur laquelle j’aurais misée mais cette liste concoctée par Vogue des meilleurs documentaires vaut son pesant d’excellentes refs.
Si quelqu’un tombe sur Spellbound (2002), je suis preneur !
(Mes cousins qui bossent dans la presse ne trouvent plus leur copie de sauvegarde.)
En 1999, le réalisateur Jeff Blitz s’emparait du National Spelling Bee , un concours annuel aux États-Unis où de jeunes gens doivent épeler des mots choisis par un jury, pour dresser le fascinant portrait d’un groupe de jeunes gens et de leurs familles. Cette sous-culture nichesque, obsessionnelle et singulière y devient une fenêtre ouverte sur la société américaine contemporaine.
Sinon, old news mais je suis quand même curieux de voir le prochain Blomkamps.
Un topo de tout ce qu’on sait à son sujet :
Autre excellent podcast cinoche estival, le feed de The Big Picture consacre son été à une mini-série, Do We Get To Win This Time?, consacrée à la représentation de la Guerre du Vietnam à Hollywood, des années 60 à nos jours, et comment cette vision fictive du conflit a progressivement exorcisé les démons d’un pays tout entier miné par les doutes sur le bien-fondé de cette guerre.
Ça va donc de The Green Berets, le film de propagande gonzo-raciste de John Wayne, jusqu’au récent The Sympathizer basé sur le livre d’un fils d’immigrés vietnamiens, en passant par Coppola, Jane Fonda, John Rambo, Ronald Reagan et bien sûr The Deer Hunter / Voyage au bout de l’Enfer.
Il me semble que cela durera en tout une dizaine d’épisodes jusqu’à la fin du mois d’août ; on en est au sixième épisode consacré à Oliver Stone et Platoon.
Dune: Part Two dégage à 2024 parce que la grève des acteurs risquait d’empêcher Zendaya de faire des posts Instagram pour promouvoir le film cette année. O tempora, o mores.
L’été, c’est bien sûr les méga-feux, les engueulades avec bobone dans les bouchons de l’A6 ou ces interminables visites de musées uniquement constitués d’amphores gallo-romaines en morceaux. Mais c’est aussi des choses moins drôles hélas, comme par des planches à voiles fluo ou des gens qui dansent en body fluo en regardant des planches à voiles fluo.
Tout de suite notre reporter Pierre Dandumont qui nous parle de ce LaserDisc pressé à la fois aux normes NTSC sur une face et PAL de l’autre.
Je crois que c’est le pire materiau ever dans un disque demo de ce type. Et comme l’indique l’article, les films sont différents sur les deux faces, donc impossible de procéder à une véritable comparo…
De mon côté, pas de planches à voile mais du Bloodsport, du Ghost in The Shell, une myriade de blockbusters en VF, des clips de YMO, du super random allant de Virtual Kickboxing à une compile de présentateurs TV japonais qui font du rap. La joie des filmothèques LD. Je suis ravi d’avoir récemment déniché —à Verdun pour être très précis— un Pioneer CLD-S315 de brocante fonctionnel et accompagné d’une trentaine de films. Ce qui me permet de reprendre enfin mon backlog de LD en jachère depuis que mon précédent modèle a décidé de se déclarer en erreur U1 éternelle.
Je reçois d’ailleurs bientôt un pressage d’Alien suffisamment ancien pour avoir échappé au remasterisations/THXisations des années 90’s. Du moins je l’espère… L’occasion pour moi de contempler certaines GUI dans leur jus que je n’ai pas vu depuis mes visionnage en VHS.
Sur les versions du Blu-ray Quadrilogy, certains textes affichés sur des CRT semblent retouchés de manière absurde tant c’est lisse, façon upscale de vieux anime en 4K. C’est bien le seul truc qui me dérange dans cette nouvelle version car la HD permet d’encore plus apprécier le boulot de Cobb sur le set-dressing.
Au passage, quelqu’un a-t-il déjà croisé en Europe des TV kirara basso ?
Du haut de gamme Sony sorti en 1992.
Le budget promo semblait conséquent et la qualité au rendez-vous si j’en crois le Chigago Tribune de 1992 émerveillé par le XBR².
Ça reste un bête Trinitron (KV) et pas un ProFeel Pro (KX). Donc pas de compat’ manuelle NTSC/PAL, pas de régulateur de tension, pas de prise SCART etc.
Par contre, sur un modèle japonais, tu auras une prise D2 et, sur un modèle occidental, tu auras sans doute déjà des connections Component en plus du S-Video.
Pour les cinéphiles qui sont déjà allés voir un film dans une salle Toho Cinemas au Japon, pendant le TGS par exemple, j’ai enfin retrouvé leur thème iconique et c’est… Une bête piste sonore libre de droit de la banque de sons Nash appelée 大切なひと taisetsu na hito. Je suis un peu déçu.
N’ayant plus le temps de perdre mon temps à regarder des séries nulles, j’ai mis en place un procédé simple qui s’avère assez efficace : je commence à m’intéresser à une série uniquement à partir du moment où son nom revient 3 fois dans 3 cercles différents de gens que j’estime bons curateurs, et je regarde le premier épisode à blanc, sans lire le pitch, pour être 100% fresh.
C’est comme ça que je me suis retrouvé à regarder le premier épisode de Severance, une série Apple TV dont je ne dirai rien, si ce n’est que le premier épisode explique admirablement son concept et que j’aime beaucoup cette idée. Ne pas se renseigner avant, c’est aussi se laisser la surprise de découvrir les acteurs, et le réalisateur au générique, c’est chouette.
Je n’en dirai rien, si ce n’est regretter deux choix de mise en scène qui éloignent à mon sens cet épisode de la perfection :
Pour commencer, il n’y a absolument aucune raison pour que la nana se réveille sur une table. Ce choix est purement graphique et n’a qu’un seul but, capter l’attention du spectateur, car scénaristiquement ça ne fait aucun sens, un fauteuil ou un lit auraient été beaucoup plus logiques.
L’autre scène très en dessous du reste, c’est la première apparition de Petey en stalker qui disparait comme Batman sans parler directement au personnage principal, tellement cliché, j’aurais trouvé ça beaucoup plus fort si cette scène avait été coupée, et qu’on le voyait débarquer d’un coup au restaurant sans savoir qui c’est.
En revanche la scène que j’ai trouvé brillante, c’est la scène de la sortie volontaire, parce qu’on ne peut la comprendre qu’avec le reveal de la vidéo, qui est très probablement une ref à Total Recall.
EDIT : il y a une autre scène brillante, qui vient de me revenir, c’est le changement de tête quand l’implant rentre en action, parce qu’on a pas tout à fait la même tête quand on est une personne complètement différente (enfin ça me parait logique, les muscles du visage tout ça).
Ça peut éventuellement en intéresser, le doc Coin Op consacré aux jeux Midway est désormais gratuit sur Youtube. Par contre, à vos VPN car ça semble geo-bloqué hors USA.
Du Narc, NBA Jam et bien sûr beaucoup de Mortal Kombat.
J’ai survolé: les récits de devs vétérans semblent riches en anecdotes mais le format talking heads un peu plan-plan donne moyennement envie de s’enchainer 1h40.
Le doc sur Shenmue a l’air d’un peu mieux s’en sortir là-dessus.
Severance
Je vais devoir flouter ça pour respecter ceux qui désirent du 100% no spoil, mais en vrai ça ne dévoile rien d’important, si ce n’est le nom de deux acteurs qui jouent dans cette série. Si vous ne l’avez pas encore mise dans votre ToSeeList, et que vous avez besoin d’une motivation supplémentaire, vous pouvez lire ceci :
Le duo Christopher Walken et John Turturro est fantastique.
Je suis allé voir Barbie une deuxième fois au cinéma ce week-end. J’espère que vous apprécierez l’ironie : c’était avant tout pour pécho une nana en lui faisant croire que je matais le film pour la première fois. Elle a littéralement fondu en larmes pendant le monologue d’America Ferrera, avant de passer le dîner suivant à critiquer le film parce que son idéologie des dynamiques socio-sexuelles contemporaines était beaucoup trop américano-centrée (pendant deux minutes) puis que le maquillage ridicule de Ryan Gosling le rendait moins sexy que dans La La Land (pendant vingt minutes).
Franchement, je trouve le film fantastique. Si c’est ce genre de prod’ qui devient le porte-étendard d’Hollywood à la place de la bouillie Marvel/DC vide de sens de ces dernières années, je signe illico. Ryan Gosling et Margot « wrong person to cast if you want to make this point » Robbie sont fantastiques. La B.O. n’a que des tubes. On peut facilement critiquer le cynisme mercantile déplacé de l’opération, mais au moins c’est un film drôle, bien rythmé, assez courageux sur ses choix de mise-en-scène en décors réels, respectueux et empathique envers tous ses personnages, avec une approche perso et originale d’un sujet complètement casse-gueule. Malheureusement, je redoute que les prochains projets du Mattel Cinematic Universe oublient le soin particulier du traitement de cette adaptation et se concentrent uniquement sur un aspect meta-parodique en surface.
Au deuxième visionnage, je me demandais si la mode vestimentaire du plus gros film de 2023 allait avoir un impact sur la mode dans la vraie vie, avec peut-être des couleurs plus flashy et des fringues plus pastel ou fluo l’été prochain. Généralement, à moins d’un choc socio-culturel du genre 9/11 (c’est ce lundi, tiens), je sais que la mode s’adapte rarement aussi vite car c’est tout un paquebot industriel qui navigue sur une trajectoire planifiée trois ans en amont, mais j’ai l’impression que le film a un impact assez considérable sur la meilleure moitié du public.
En attendant, je me documente sur le Barbiecore.