[Ciné/Docu/TV/Streaming] C'est Michael Bay et Don Draper qui rentrent dans un bar

Qu’avez-vous pensé de Tenet ? Je ne trouve qu’une seule occurrence dans le moteur de recherche.

Je demande parce que je viens de le voir, et je crois que j’ai bien aimé, même si je pense n’avoir jamais vu un plot aussi improbable, à tellement de niveaux que j’ai arrêté de lister les incohérences. Et bien chapeau quand même, parce qu’il fallait avoir envie de le faire ce projet, ça a du être tellement compliqué à penser/écrire/tourner/monter, et puis j’aime bien les films qui demandent d’être vu plusieurs fois.

Mais le meilleur trade du film, c’est d’avoir échangé Zimmer contre Ludwig Göransson. Travail remarquable non seulement pendant le film, mais même après c’est intéressant.

Alors que je sors de Dune 2 et sans être un navet, quelle médiocrité… les acteurs/personnages sont sous exploités, sauf Stilgar (que je trouve un peu gros pour quelqu’un qui ne mange que du sable), et on s’emmerde quand même beaucoup. Je préfère toujours la version ramassée de Lynch, même si c’était pas la director’s cut. Le seul point intéressant, mais terriblement ironique, c’est d’avoir voulu souligner les problèmes fondamentaux des religions, tout en les validant (c’est arrivé, donc les croyants ont raison de l’être), mais je le voyais mal aller contre les US.

EDIT : Dune m’a quand même laissé un bon gout dans la bouche, mais j’ai réussi à préciser ce que je n’aime pas :

Dans les années 80, ils y allaient franco avec le sang ou les blessures, je pense à Robocop par exemple, et cette violence graphique là, elle est un peu indissociable du type de méchant que tu veux représenter. Dans le Dune de Lynch, les Harkonnen sont dégueulasses, au sens propre du terme, ils y a du sang, de la transpiration, des furoncles, du pus et des allusions sexuelles évidentes. Mais rien de tout ça dans le Dune de Villeneuve ! Parce qu’il faut ratisser large et en faire un film familial. Et ça pose un problème quand tu dois monter d’un cran en passant de Rabban à Feyd.

Déjà je trouve Rabban complètement sous exploité dans Dune 2, mais surtout je n’ai pas du tout aimé la façon dont Feyd est amené, déjà son design m’a rappelé les Ingénieurs d’Alien Covenant, donc j’étais en terrain « connu », et sa seule différence avec Rabban, c’est de tuer encore plus gratuitement des sous fifres, mais d’une manière plus théâtrale que graphique et habitée par la folie, hop un petit geste vers la gorge et surtout la caméra regarde ailleurs. C’est comme si Villeneuve n’avait pas réussi à représenter la folie, Feyd n’est effrayant à aucun moment. Quand il pointe le lance flamme vers la fremen, si on l’avait vu l’a bruler et rester super longtemps sur son cadavre en s’excitant comme un malade, ça aurait créé une gène et donc une émotion, là rien, ça cut avant l’action.

La violence du Dune de Villeneuve est donc complètement banalisée, les atrocités et les injustices de la guerre ne sont pas représentées, ce qui le vide de sa substence.

J’avais adoré l’utilisation de la voix dans le Dune de Lynch, l’introduction des modules étranges étaient super cool ! Il n’y a pas l’équivalent dans celui de Villeneuve, Paul est un guerrier standard, le combat avec Feyd n’a aucun intérêt.

1 « J'aime »

Demain, c’est loin… Du coup, je vous rajoute aussi quelques rattrapages de circonstance pour les Oscars de cette nuit.

Napoleon

La bio vitef’ de Napoléon, de son premier exploit militaire à son deuxième exil.

★☆☆☆ Beaucoup ont chié sur Napoleon pour son inexactitude historique; c’est pas tant ça qui me sort du film que ❶ Joaquin Phoenix (48 ans à l’époque du tournage) en jeune premier tombant fou amoureux de la MILF Vanessa Kirby (35 ans), et ❷ le film est trois fois plus long, trois fois moins juste et trois fois moins divertissant que les deux parties de Napoleonic Wars: Oversimplified sur Youtube. Ça la fout mal pour tonton Ridley. Essayez plutôt de voir celui d’Abel Gance.

Quel Oscar il va avoir : trois nominations techniques et surtout une petite chance pour la catégorie Best Production Design qui récompense généralement des techniciens bien installé•es dans la profession.

Quel Oscar il mérite : euh, celui des chevaux ? C’est un film extraordinaire de mise en scène des chevaux, des galops de chevaux et des morts de chevaux.

Kimitachi wa dō ikiruka (Le Garçon et le Héron)

Dans la campagne japonaise de la seconde guerre mondiale, un jeune garçon japonais vit son propre Alice au Pays des Merveilles en pourchassant un héron dans un monde onirique à la logique aléatoire.

★★★☆ Remplacez la psychosexualité pédophile de Lewis Carroll par le désir œdipien de Miyazaki de niquer n’importe quelle figure maternelle dans son sillage. C’est le meilleur Miyazaki depuis longtemps – notez que j’aime pas grand chose de sa prod depuis 20 ans donc ça ne me coûte pas trop de le dire – mais surtout grâce à Honda Takeshi, le véritable MVP du film. Un chef d’œuvre d’animation au service d’un film qui semble conçu en écriture automatique.

Quel Oscar il va avoir : ça se joue entre lui et Across The Spider-verse pour Best Animated Feature.

Quel Oscar il mérite : aucun des deux n’arrive à la cheville de The First Slam Dunk, mais bon.

Mars Express

Une détective privée et son coéquipier androïde tentent de résoudre un crime aux ramifications politiques inattendues, sur la planète Mars terra-formée du XXIIIème siècle.

★★☆☆ Je suis très content que ce genre de film et de nouvelle IP puisse exister en 2023. Je suis moins fan du film en lui-même. Le scénario est un peu teubé et l’univers ne tient pas la route au premier visionnage. Mais si je l’avais vu quand j’avais eu douze ans, j’aurais sans doute adoré, surtout qu’il étale un nombre de « j’ai la ref’ » à la limite du ridicule (pour un adulte) = sans doute très très cool (pour un gosse qui les découvre).

Quel Oscar il va avoir : rien, c’est pas encore sorti aux USA. Je suppose qu’il visera une nomination l’année prochaine.

Quel Oscar il mérite : ça dépendra de la concurrence en 2024 mais j’y crois pas trop.

Rapito (L’Enlèvement)

Inspiré d’un fait divers assez maboule, l’enlèvement politique d’un gamin du ghetto juif de Bologne par l’État Pontifical pour en faire un bon petit catholique, dans une Italie en plein Risorgimento.

★★★☆ J’ai trouvé ça fantastique mais très théâtral et très lancinant. J’ai surtout eu l’impression de ne pas avoir mon permis sur l’Histoire italienne et notamment celle des juifs italiens.

Quel Oscar il va avoir : rien, c’est Io Capitano (parait-il excellent) qui est nominé pour l’Italie dans la catégorie Best International Feature cette année.

Quel Oscar il mérite : la photo, sans doute. Ce film est une peinture.

Anatomie d’Une Chute

C’est l’histoire d’un type marié qui tombe d’un chalet de trois étages. Mais l’important, c’est pas la chute, c’est l’implosion de son mariage.

★★★☆ J’ai honnêtement pas pigé la hype autour du film, sur le coup. C’est excessivement bien joué – même le gosse et le chien sont brillants – mais le dénouement est un poil absurde, ou en tout cas totalement à l’encontre du réalisme froid du reste du film. Néanmoins, cela a été un plaisir de parler et débattre du film avec plein de gens a posteriori ; j’ai trouvé que ce meta-tribunal vox populi des motivations des personnages se mariait parfaitement avec le propos du film.

Quel Oscar il va avoir : fameusement snobé par la France pour concourir au Best International Feature, ce qui continue de faire ricaner les Anglo-saxons, il va peut-être gagner celui du meilleur original screenplay.

Quel Oscar il mérite : celui du meilleur casting, mais cette nouvelle catégorie ne sera décernée qu’à partir de l’année prochaine. Dans les nominations que le film a vraiment eus, je dirais donc Sandra Hüller en premier rôle féminin.

The Zone of Interest

Les turpitudes bourgeoises des Höss, sympatique famille allemande qui tente tant bien que mal de conserver et enjoliver sa petite maison bucolique pendant que papa dirige le camp d’extermination d’Auschwitz juste à côté.

★★★★ Le pitch est aussi génial qu’un poil trop on the nose ; on est d’accord. Et pendant les trois-quarts du film, je me suis dit qu’on aurait pu faire la même chose dans un court-métrage de dix minutes sans rien perdre du propos. Mais c’est la conclusion du film qui m’a convaincu. The Zone of Interest retranscrit très bien, de mon point de vue, la véritable horreur du nazisme : moins l’horreur frontale des crimes que leur industrialisation banale, où l’humanité des protagonistes perd complètement pied, comme une grenouille qui ne se rend pas compte que bouilloire éthique monte d’un degré à chaque minute. Excellente idée également d’avoir complètement zappé l’intrigue originale du bouquin (une histoire d’adultère entre la mère et un autre officier nazi servant de protagoniste) pour se concentrer sur le père et son quotidien. Une bonne piqûre de rappel avant les élections…

Quel Oscar il va avoir : Best International Feature, grâce au sabotage français mentionné ci-dessus.

Quel Oscar il mérite : sans doute Best International Feature, puisque The First Slam Dunk n’est pas nominé, mais je lui aurais surtout filé Best Sound (qui ira sans doute à Oppenheimer).

Godzilla -1.0

Et si, au lieu de passer visiter le Japon en reconstruction des années 1950, Godzilla etait venu foutre le sbeul juste pile à la fin de la Seconde Guerre Mondiale ?

★★★☆ Jusqu’aux dix dernières minutes, je trouvais ce film proprement magistral. Le meilleur Godzilla, et meilleur film de kaiju, de très loin. Cela tenait à quatre décisions : ❶ l’excellente idée de marier plus directement le traumatisme de Godzilla avec le PTSD des militaires japonais ❷ ne jamais rendre l’horreur des invasions de Godzilla glamour ou « cool » ❸ fortement intensifier l’aspect « monstre marin » de Godzilla, avec pas mal de séquences rappelant d’avantage Jaws que les anciens films de la franchise ❹ constamment promouvoir le salut de l’Humanité par la science et la fraternité plutôt que la violence militaire et l’héroïsme d’un homme. Je suis donc un peu déçu par deux détails dans la conclusion qui relativisent certaines de ces décisions et me font penser que je surestimais ses auteurs. Un peu décevant mais pas si grave : le plan de la science échoue et c’est bien l’acte de bravoure d’un pilote japonais armé d’une bombe qui va sauver le Japon. Beaucoup plus gênant : la conclusion complètement teubé avec la meuf qui survit, ruinant quasiment le propos du film. Je ne serais pas surpris si c’était une intervention de dernière minute du studio… Mais bon.

Quel Oscar il va avoir : gros outsider pour l’Oscar des Special Effects derrière The Creator, car Hollywood comme le public américain ont adoré le film.

Quel Oscar il mérite : les Special Effects, je suppose, mais je lui préfère les effets pratiques de Poor Things.

The Holdovers

Noël 1970 en Nouvelle-Angleterre : un gamin doué mais turbulent se retrouve coincé seul au pensionnat avec un prof de tutelle relou et la matronne de la cantine.

★★★☆ J’ai été assez déçu à la sortie car j’en attendais trop. À froid, c’est un chouette conte de Noël, tout le monde joue bien, pas de problème. Les relations des gosses qui accompagnent le héros au début du film m’intéressaient d’avantage que le rapport du protagoniste avec son prof ; j’aurais préféré une espèce de Breakfast Club pendant Noël avec toute une bande de gosses. Mais surtout, je crois que j’en ai soupé des années 70, a fortiori romantisées et dépolitisées à ce point. J’aurais voulu ce pitch avec des gosses et les problématiques de l’éducation en 2024.

Quel Oscar il va avoir : le meilleur second rôle féminin pour Da’vine Joy Randolph, qui a gagné tous les prix de meilleur second rôle cette saison.

Quel Oscar il mérite : bof, DJR est chouette mais j’ai été bien plus impressionné par Emily Blunt (et même Florence Pugh) dans Oppenheimer. Notez que Robert Downey Jr. aura à coup sûr le pendant masculin donc ça fera « DJR » et « RDJ » côte-à-côte au palmarès.

Theater Camp

L’été turbulent d’un camp de vacances de théâtre pour enfants acteurs, dont la patronne (criblée de dettes) subit un infarctus et se voit remplacée inopinément par son fils youtubeur complètement teubé.

★★★☆ Tout l’inverse du film précédent. Aucune hype, seulement à moitié convaincu par le pitch, choix « c’est court et y avait plus rien d’autre dans l’avion ». Ils m’ont eu au forceps. Ce film pue l’amour pour les acteurs, les enfants acteurs, et le théâtre. Le film est sincèrement assez bancal : ça commence comme un faux-cumentaire façon The Office et, comme n’importe quel de ces faux-cumentaires (à part C’est Arrivé Près de Chez Vous), le film oublie au bout de 20 minutes que c’est censé être un documentaire… Pas grave, tout déborde d’un enthousiasme contagieux. Les véritables protagonistes du film, un « couple » de profs qui n’osent pas s’avouer leurs véritables ambitions et névroses professionnelles , m’ont bien plus touchés que le personnage de Giamatti dans The Holdovers.

Quel Oscar il va avoir : rien, ce film est passé inaperçu.

Quel Oscar il mérite : rien, faut pas déconner.

Poor Things

Dans une Europe Steampunk fantasmagorique, une Fiancée de Frankenstein nommée Bella, vierge comme une page blanche, découvre le Monde, les contradictions morales de la Société, sa sexualité et son identité.

★★★☆ En gros : « et si Barbie avait été réalisé par Jeunet et Caro en 1993 ? » Je n’ai pas vu autant de Fish Eye depuis La Cité des Enfants Perdus, qui a énormément inspiré le film. C’est try too hard à gogo et je comprends totalement qu’on puisse passer à côté, mais j’ai passé un bon moment dans cet univers et je me suis souvent marré – l’humour du film est piquant. Par contre, je suis franchement surpris que le film n’ait pas subi un énorme backlash car c’est finalement un message beaucoup moins féministe que Barbie, qui plus est écrit et réalisé par deux vieux mecs, pour une morale saluant finalement la victoire de la petite bourgeoisie et du couple hétérosexuel conventionnel sur toutes les aspirations larvées de libération sexuelle, socialo-politique et économique de l’héroïne. Mais puisque c’est Emma Stone qui a produit le film…

Quel Oscar il va avoir : tout plein d’Oscars techniques, costumes, peut-être décors et maquillage. Emma Stone est aussi l’une des deux favorites pour le rôle de meilleur actrice principale.

Quel Oscar il mérite : j’aurais donné les décors (= Production Design aux Oscars) à Barbie et les costumes à Poor Things, perso. Mais je vois bien Poor Things gagner les deux.

3 « J'aime »

Je ne me lasserai jamais de reposter ceci.

Je pense que c’est le moins bon de ses films mais, comme d’hab, c’est sauvé par des idées de scènes magistrales qui défient l’incohérence du scénario, et surtout son casting maboule (ici John Papsidera).

Sans grande surprise, Oppenheimer et Nolan ont raflé un paquet d’Oscars à l’instant :

  • Meilleur film
  • Meilleur réalisateur
  • Meilleur rôle principal masculin
  • Meilleur second rôle masculin
  • Meilleure bande-originale
  • Meilleure photo
  • Meilleur montage

Mais joli succès pour Poor Things également :

  • Meilleur rôle principal féminin
  • Meilleurs costumes
  • Meilleurs maquillages
  • Meilleurs décors
1 « J'aime »

Ah bon? Elle finit en trouple avec la jolie TDS et le joli mais falot assistant de papa, non ?

Sur l’interprétation de la fin de Poor Things :

@Iggy Alors, c’est pas forcément faux, mais ❶ je suis étonné par ta lecture fort généreuse de la situation car c’est laissé comme bien souvent « à l’interprétation du client » pour ne froisser personne, ambiance fin de Harem Anime avec un perso LGBT dans le lot resté•e bon•ne ami•e et ❷ ce qui m’interpelle, c’est moins « avec qui » elle finit que « dans quel contexte » : elle revient inlassablement et de son plein gré dans le système conventionnel qui lui a été imposé au départ : son mariage arrangé avec un docteur choisi par son père dans un comfort petit-bourgeois, (littéralement) son jardin secret protégé de la réalité sociale. Alors qu’à Paris, elle semblait à deux doigts de rejoindre la SFIO avec sa nouvelle meuf (je ne sais pas ce que signifie TDS pardon) pour envoyer chier le patriarcat. Pas que ça me dérange, hein, mais je ne vois pas trop ce que la morale du film a de féministe : Bella a littéralement choisi le status quo.

En tout cas, il y a toute une thèse cinéphile à creuser sur la psychanalyse de la maison dans les films de 2023, c’est une thématique récurrente et prépondérante des films qui étaient aux Oscars cette année : le chalet de Chute, la maison de God et Bella dans Poor Things, la maison de Barbie, la maison bucolique de Zone, la bicoque rachitique des Oppenheimer à Los Alamos, la symbolique des maisons des amérindiennes dans Flower Moon, etc.

Oh, j’ai une lecture généreuse parce que j’y allais avec des attentes relativement bien calibrées, c’est un film de mecs sur une girl boss blanche qui a un succès de « maintenant je peux avoir le même pouvoir que les hommes, c’est ça la réussite ». La résolution du patriarcat avec « papa en fait voulait ton bien et est un bon gars » et le #notallmen du mari à la fin, c’est vraiment fait pour ne choquer personne (il y a déjà du sexe dedans ouuuuh, il ne fallait pas non plus trop secouer le navire). C’est vrai que si j’avais été mal luné j’aurais torché le film, mais j’ai décidé de faire attention à ma tension artérielle et d’apprécier les visuels et les acteurs.

(TDS=travailleur-ses du sexe=le mot « correct » pour les putes=>putes étant le mot préféré dans les milieux TDS radicaux mais pas vraiment apprécié dans la majorité des contextes=>je me suis emmêlé les doigts parce que le politiquement correct c’est compliqué).

Dune – Part Two

Réfugié chez les Fremens, Paul Atreides échafaude son plan pour renverser les Harkkonen et récupérer le contrôle de la planète Arrakis, tandis que ses visions et les manigances de sa mère semblent condamner ses nouveaux alliés tout droit vers un génocide.

★★☆☆ Je relisais nos attentes et craintes concernant cette adaptation, émises lors de la promo du premier film dans le courant de l’été 2021 (ça commence ici grosso modo), et je tiens à nous féliciter car, collégialement, Boulette avait à peu près cerné les limites d’une adaptation de Dune par Denis Villeneuve. Bravo, nous.

Le film est pas mal, souvent très joli. Je trouve notamment que tout ce qui se passe dans le désert est super. Les scènes avec les Vers de Sable sont réussies mais, plus important, la mise en scène comme la photo parviennent à retranscrire des émotions totalement différentes en filmant juste plus ou moins la même dune de manières différentes. Ça, c’est du Cinéma.

À moins sens, les faiblesses du film viennent plutôt de son rythme bizarre : ça dure trois heures et il ne se passe finalement pas grand chose, mais tout est quand même trop expédié.

Normalement, l’intégration de Paul chez les Fremen prend des plombes, plusieurs années même, sa petite sœur a le temps de naître, sa trahison de Chani pour épouser la princesse a beaucoup plus d’impact, etc. etc.

Je suppose qu’ils flippaient de ne pas avoir le temps ou le budget pour un troisième film mais tout est tellement ramassé dans l’intrigue qu’ils n’ont le temps de rien installer : les différents exploits ou nouveaux obstacles n’ont jamais vraiment le temps d’être pris à leur juste valeur, et les rebondissements arrivent trop vite pour qu’on en comprenne vraiment les enjeux.

Ils auraient gagné à passer tout le second film à expliquer comment Paul et sa mère parviennent à retourner les Fremen et, en face, faire gonfler le charisme de Feyd Rautha et la transition avec Hlossu Raban (quitte à finir sur le massacre du village Fremen et inventer un premier duel entre Paul et Feyd). Ça aurait aussi donné un peu plus de temps et de scènes d’intrigues politiques à l’Empereur afin qu’il passe pour autre chose qu’un parfait toto. M’enfin j’avais déjà expliqué après le premier film que le véritable format vidéo qu’il faut pour Dune, c’est une série d’animation.

Le seul truc que j’ai trouvé cool, c’est de fortement complexifier les personnages féminins – que ce soit la mère, la princesse (Florence Pugh en Virginia Madsen : j’approuve) ou surtout Chani qui était vraiment la gentille Madame Butterly dédiée à son maître blanc dans le bouquin.

2 « J'aime »

Je retire tout ce que j’ai dit, j’avais oublié cette scène, en fait Walken est super dans le film.

J’ai un pote qui a bossé sur la BO de Dune 2 avec Zimmer, il explique le process dans cette émission

2 « J'aime »

Je découvre Tom Clancy’s NETFORCE, le téléfilm adapté du bouquin, magnifique nanar conservateur de 1999 sur le futur des États-Unis de 2005 avec la Police de l’Internet du futur proche tel qu’il était fantasmé au milieu des années 90. Le méchant est un ersatz de Bill Gates, évidemment. Avec Scott Bakula, Brian Dennehy, Kris Kristofferson, Cary-Hiroyuki Tagawa, Frank Vincent et Judge Reinhold en noms notables dans le casting, ainsi qu’une jeune Joanna Going qu’on connaîtra mieux ensuite comme Arlene dans Mad Men puis la femme du président dans la première saison de House of Cards.

Grosse inspi des films de James Cameron dans la réalisation et la cinématographie des scènes d’action, sans le talent. $20M = gros budget, quand même ! Les articles n’en parlent pas mais je me demande si c’était avant tout un pilote pour lancer une série TV. Encore mieux en VF avec Guy Chapellier (Bakula) et Claude Brosset (Dennehy) qui cabotinent comme jamais : La cour suprême vous a donné tous les pouvoirs à vous… Vous… Vous, les Cyber-Flics !

J’espère qu’on rigolera autant des émois et fantasmes actuels sur le futur de l’I.A. en 2034.

1 « J'aime »

Les Russes commencent à utiliser des deep fake.

Comment Hanouna peut continuer à faire ce qu’il fait, ça me passe au dessus de la tête

1 « J'aime »

Magnifique

Le réal c’est ce type, très connu dans le monde des synthés

1 « J'aime »

:sloth: Aujourd’hui, j’ai appris que la blague de la magouille des Krusty Burgers aux J.O. de 1984…

… était en fait une référence à un truc qui s’est vraiment (mal) passé.

1 « J'aime »

Heureusement qu’il reste Blast, cette émission est l’une des meilleurs actuellement, et chapeau à Lumi parce que je trouve le duo absolument parfait, et c’était pas évident avec un Usul qui prend déjà beaucoup de place, elle s’en sort admirablement bien. C’est dynamique et mordant comme il faut.

3 « J'aime »

Le problème à 3 corps - Netflix - Adaptation du livre de Liu Cixin

J’avais lâché le livre à 200 pages du tome 2 parce que je n’aimais pas le style et que je n’arrivais pas à retenir les noms chinois, j’ai voulu m’y remettre plus tard mais va recommencer une saga aussi complexe sans repartir de zéro, j’avais la flemme. La série est arrivée au bon moment pour me remettre dans le bain.

J’aime beaucoup cette adaptation, qui fait grincer les dents des Chinois parce qu’ils n’arrivent pas à encaisser la représentation de la révolution culturelle, quelle surprise ! En vrai c’est un peu surprenant, parce que de mémoire, le livre y va franco aussi, ça m’avait d’ailleurs surpris à la lecture, je pensais que la censure Chinoise ne permettait pas de faire ça. Beaucoup de jeunes Chinois n’arrivent toujours pas à regarder la vérité en face, toutefois, il y a un point où je les comprends, cette adaptation recentre le récit à Londres et remplace la quasi totalité des personnages Chinois par des personnages occidentaux, le soft power en prend un coup, même si je comprends et valide complètement ce choix, surtout si on le compare à la série Chinoise de 30 épisodes qui, parait-il, est indigente et mièvre à souhait.

Sans oublier l’incroyable histoire du producteur de la série empoisonné par son avocat (qui a du coup été condamné à mort), ça m’a laissé songeur.

Je trouve cette adaptation vraiment réussie, les thèmes originaux sont toujours aussi forts et intéressants, et raisonnent d’autant plus à notre époque. J’espère qu’ils iront jusqu’à la fin, en tout cas ça m’a poussé à reprendre la lecture des livres, c’est déjà ça.

Bien aimé aussi cette première saison. J’y suis allé la fleur au fusil, ne connaissant les bouquins que de nom, sans a priori et dans le « mood » adéquat.

L’articulation des thèmes marche bien et résonne effectivement : une œuvre monde, où les cellules du mysticisme aveugle prolifèrent de concert avec les techniques, dépeignant des hybrides de totalitarismes plus flippants les uns que les autres.

J’ai trouvé ça un peu inégal dans la réal ou la caractérisation mais rien de rédhibitoire (pour moi, ma copine s’est quant à elle sauvé à la fin du premier épisode tant elle trouvait les persos clichés).

A signaler aussi la belle manière dont est dépeint le jeu VR dans cette série.
Ça fera plaisir à Tanguy, on est loin des bruitages Galaga — même si les codes de l’age d’or sont impérissables, en témoignent les affichage de levels avec typographie retro.

Netflix a d’ailleurs fait du merchandising dessus :

1 « J'aime »

Fallout - Amazon Prime

2 épisodes yet. J’en attendais rien, je ne suis pas particulièrement fan de cette IP, mais le soin apporté à cette série transpire de partout et ils ont parfaitement réussi leur coup : les joueurs sont respectés, c’est drôle, intéressant à regarder, et il y a Kyle MacLachlan. Une belle opération pour Bethesda qui devrait voir assez rapidement les retombés.

1 « J'aime »

Tu nous avais caché @Onosendai que tu avais une activité de scénariste en collaboration avec ta fille :wink:

C’est malin maintenant j’ai envie de m’infliger un visionnage ^^

1 « J'aime »

Un classique.

1 « J'aime »

Toujours mon émission préférée, et ce tour est complètement maboule. Plus que le tour, le talent d’acting du gars, sa précision et son talent pour détourner l’attention, incroyable.


Fallout - Amazon Prime

Bon ben c’était super ! Très respectueux du jeu et des joueurs, comme prévu des tonnes de nouveaux se sont rués sur le jeu, au final une très bonne opération pour Bethesda qui n’aura aucun mal à capitaliser dessus. Les acteurs sont excellents, c’est bien filmé, les props sont super cools, et c’est même très souvent hilarant. Pour ne rien gâcher certaines musiques m’ont arraché un petit sourire de contantement, non vraiment, en dehors de quelques longueurs j’ai trouvé ça parfait, même si je me serais bien passé de nouvelles saisons. Si vous hésitiez allez y, surtout si vous avez aimé le jeu.