C’est pas juste la barbe?
(ou avoir 57 ans et donc vieillir et donc changer ?)
On vieillit pas à Hollywood. Il y a un truc chelou dans son visage, ça me met un temps d’arrêt à chaque fois, j’ai la flemme mais avec google image, en classant par décennie puis par année, ya moyen de trouver le pivot.
(J’approuve l’hypothèse barbue ci-dessus.)
Quelle science du timing.
La réalisatrice française Audrey Diwan a reçu, samedi 11 septembre, le Lion d’or de la Mostra de Venise pour L’Evénement, un film cru, intimiste et féministe sur une jeune femme qui avorte clandestinement. Cette récompense lui a été décernée à l’unanimité par le jury présidé par le réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho (Parasite).
Merci les archivistes de 1981, voici les deux premières heures de diffusion d’une chaine aujourd’hui disparue. Je vais d’ailleurs enregistrer cette version disponible avant que d’autres artistes n’obligent l’auteur à caviarder leurs passages.
MTV, Music Television, the newest component of your stereo system… <3
Sa fé réfléchire ce nombre de captations de concerts en comparo des vidéos exploitables un peu recherchées. Ça, et l’absence d’artistes Noirs dans ces premières heures qui dureront jusqu’au 11 mars 1983 avec Mutant Jackson/Billie Jean.
Si quelqu’un a creusé la question, je ne sais d’ailleurs pas trop quoi penser de cette légende répandue d’un Walter Yetnikoff menaçant la chaine de retirer tous les autres artistes de sa maison de disque si son poulain n’était pas diffusé. Le co-fondateur de MTV, Les Garland, indique en tout cas que c’est 100% pipeau.
Garland denied such a confrontation occurred, telling Jet that the network began playing the video on its own. “There was never any hesitation. No fret,” he said. Based on his account, MTV aired the video the same day that executives screened it.
Si tu veux creuser la période dorée de MTV, j’avais lu ça y a quelques années, histoire orale pleine d’anecdotes de feu puant la cocaine et le pognon de l’industrie du disque des années 80. Et sans doute aussi pas mal de ces mêmes anecdotes qui rentrent sûrement de nos jours dans la catégorie harcèlement sexuel caractérisé.
Je suis allé voir Les Méchants, le premier film de Mouloud Achour, persuadé que ça allait être une super comédie. Mais au final c’était décevant, et assez prétentieux par rapport à la promo et à l’ambition affichée.
Le propos c’est de dénoncer le traitement médiatique des chaines d’infos en continu, mais c’est super maladroit et le main plot est vraiment nul.
Mouloud a vraiment l’air d’être un gars super sympa, il a invité toute sa clique dans le film pour faire croquer les copains (il y a même une appariation de Greg et Kamui), mais ça tombe souvent comme un cheveux sur la soupe, et quand t’es pas acteur, ben forcément, les scènes ont moins d’impact, et encore moins de sens.
C’est son premier film, il a mis tout ce qu’il aime dedans, mais c’est trop. Trop de références qui ne parleront à personne, et qui une fois de plus, ne servent pas le film au delà de la citation.
Ca reste un film marrant, mais ça manque de rythme, je retiens quelques vannes et quelques performances.
J’étais voir Dune. Ca a commencé fort avec le classique « oublié d’éteindre les lumières de la salle pendant les 10 premières minutes du film ». J’ai l’impression que c’est devenu encore plus fréquent depuis qu’il n’y a plus de projectionniste dans les salles avec le numérique…
Sinon le film est assez beau, assez vaseux, à la Villeneuve donc. Il y a un côté mécanique et inhumain dans ses films qui me gêne toujours un peu.
En plus, le syndrome « Tintin au pays de l’or noir » qu’on pouvait craindre vu la teneur du bouquin joue ici à plein: les petits blancs en excursion dans l’Orient mystérieux, les tambours, les mélopées à choeurs ethniques yabon banania etc… On est en plein dedans.
Avec un casting qui m’a gêné pour plusieurs rôles (Brolin, Isaac, Bardem, Zendaya…) : je ne voyais que les acteurs, pas du tout les personnages, et ça accentuait cette sensation de « ricains qui jouent à Dune ». Bon c’est toujours compliqué de mettre des acteurs sur des personnages d’une oeuvre originale pour laquelle on a imaginé des portraits depuis des décennies. Dans le genre, je trouve que le casting du Seigneur des Anneaux s’en sortait mieux. Ou alors je suis juste plus vieux ou je n’ai pas le même rapport à ces romans-là.
Surpris aussi que le film n’adapte pas tout le 1er roman, vu qu’au final il prend bien son temps pour des scènes sans forcément grand intérêt (je m’attendais à des discussions à tiroirs plus enlevées, c’est l’un des attraits des romans dans mon souvenir). Vu l’endroit où le film s’arrête, on aurait aussi bien pu mettre 30 mn de rab et arriver au bout du roman j’ai l’impression. S’il arrive à boucler son budget pour un deuxième volet, il risque d’y avoir quelques problèmes de rythme du coup, ou alors ça va meubler à coup de séquences gênantes « découvre ma culture mystérieuse et musquée, bwana ».
Et aussi, les scènes de combat font penser à du sentai. C’est assez étrange mais pourquoi pas (du moment que Rabban ne bouffe pas sa mère).
Un truc marrant par contre en voyant cette adaptation « littérale » (par rapport à celle de Lynch) c’est toutes ces scènes qui peuvent en évoquer d’autres vues dans des œuvres influencées par les romans d’Herbert (Nausicaa par exemple), et c’était sympa de se remémorer à quel point ils ont pu essaimer dans la SF ultérieure.
Bref, pas désagréable mais absolument rien de surprenant, audacieux ou marquant. J’aurais peut-être mieux fait d’aller voir Free Guy à la place.
Quelqu’un ici a craqué pour Squid Game, la nouvelle fureur globale organisée sur Netflix ?
Marrant que cela arrive juste avant la ressortie de la trilogie Danganronpa.
Pas encore vu, mais j’ai vu passer pas mal de parallèles avec le manga Kaiji, lequel a vraisemblablement servi de livre de chevet aux scénaristes.
J’ai fini ça l’autre soir, c’est vraiment un battle royal 2021 à la sauce anti-capitaliste / dénonciation des inégalités de la société coréenne. Y a de grosses longueurs, c’est pas hyper subtil, mais c’est divertissant, à défaut de casser la baraque. Tu aurais fait ça en 5 épisodes et ça aurait été mieux.
No Time To Die
Je ne vais rien divulgâcher pour l’instant car peu de gens ont eu l’opportunité de voir le film mais il est acquis que ce dernier James Bond de Craig (enfin normalement) va beaucoup diviser le public.
Le film est très long, très beau aussi, franchement bien filmé avec quelques scènes ambitieuses, une photo impec comme toute la saga Craig et de bonnes performances d’acteurs. Les revenants comme Léa Seydoux et Christoph Waltz jouent mieux que dans Spectre. Y a plein de choses à dire sur le personnage (et l’actrice) de « la nouvelle agente 00 » mais c’est duraille sans les balises spoil. Ana de Armas est absolument parfaite pour ce qu’on en fait. Et ça fera sans doute d’avantage débat mais j’aime bien la performance de Rami Malek.
Le plus grand malheur de No Time To Die est avant tout que c’est la suite directe de Spectre, qui avait tiré toutes les mauvaises leçons de Skyfall et dont le script était une immonde bouse tentant fort maladroitement de relier tous les films Craig entre eux façon Marvel Cinematic Universe.
Du coup :
① Si vous n’avez pas vu Spectre, je dirais qu’environ les cinquante premières minutes de No Time To Die sont difficilement appréciables (les enjeux étant incompréhensibles et absolument pas ré-expliqués).
② Un James Bond qu’on ne peut pas regarder dans n’importe quel ordre, perso, je trouve que c’est de facto un échec car ça va à l’encontre de ce qui fait le succès et la richesse de la série.
③ Et comme en plus, le film précédent était débile, bah plein de trucs dans ce film sont débiles. Le script (dont on sent les coutures à deux doigts de péter constamment) passe une bonne partie du film à payer les pots cassés du précédent.
Malgré tout, je reconnais à No Time To Die une certaine cohérence assez courageuse dans ce contexte. C’est un film qui prend à bras-le-corps la situation et le passif des personnages, et propose à la fois une résolution cohérente aux problèmes du film précédent et une conclusion assez logique au propos et à la psyché des cinq Bonds de Craig.
(Quand je dis cohérent, on s’entend, hein. Y a des trous béants dans le scénario, le grand méchant change de personnalité et de motivation au bon vouloir des besoins du script, sans parler des problèmes habituels genre la timeline qui ne tient pas debout ou la structure organisationnelle et économique inexplicable des méchants, etc.)
J’ai beaucoup repensé au cirque des récentes suites Star Wars, qui semblaient à chaque fois renier le film précédent, dans les heures qui ont suivi mon visionnage de No Time to Die. Lui au moins s’est acquitté de la mission impossible qui lui était demandée, au service de sa lèse-majesté en quelque sorte. D’ailleurs, le film est blindé de références à toute la saga Bond, avec plusieurs deep cuts beaucoup plus subtiles ou vrais callbacks ayant un sens, plutôt que les gros clins d’œil patauds d’un Die Another Day par exemple.
Bref ! Un film tout cabossé, et je comprends totalement celles et ceux qu’il va fâcher, mais je crois qu’au fond je l’aime bien. En fait, je pense même que c’est du pain béni – sur le long terme – pour les fans de Bond car ce film donne de quoi discuter et rediscuter pendant des plombes.
J’avais une punchline de conclusion en tête mais elle pourrait vous spoiler. On va donc clore plus laconiquement : c’est sans doute un film trop ambitieux et complexe pour le grand public qui veut juste passer un bon moment avec James Bond, mais quand même trop con et compliqué pour plaire aux cyniques et aux blasés qu’il semble vouloir amadouer.
… Ah ! Si ! Dernier truc. Si c’est la participation de Phoebe Waller-Bridge (Fleabag) au scénario qui vous titillait le plus avec ce film, « sa » scène est top. On ne peut pas la louper, c’est évident que c’est cette scène-là qu’elle a écrit. C’est même, sans aucun doute, le passage le plus universellement et consensuellement « fun » du film, et ça me plairait franchement de voir tout un Bond dans ce tempo. Peut-être pour la next gen ?
Pour les personnes qui ont apprécié Fleabag et aimeraient avoir une nouvelle dose de Phoebe Waller-Bridge sur leur TV/écran de PC, je recommande les deux premières saisons de Killing Eve, série d’espionnage / thriller qu’elle a créée et dans laquelle elle joue un second rôle. La 3e saison est déjà plus dispensable.
A noter que la dame dresse un nouveau pont entre James Bond et Indiana Jones puisqu’elle va jouer dans le 5e épisode de ce dernier.
Concernant les James Bond avec Craig, je n’ai rien contre le fait que les films forment une série sur le principe. Le problème est que la série en question bat franchement de l’aile dès le 2e épisode - Quantum of solace - qui s’est pris en pleine gueule la grève des scénaristes, laquelle avait débuté avant que le scénario ne soit achevé.
Je fais une distinction ferme entre Quantum of Solace, navet inoffensif aux circonstances atténuantes mais consommable sans avoir vu Casino Royale (bien que l’intrigue de l’un démarre littéralement cinq minutes après l’autre), et Spectre qui non seulement était un mauvais film mais avait le toupet de gâcher rétrospectivement ses prédécesseurs, puis le film suivant.
Je n’ai rien contre l’idée de donner un arc à un Bond précis – c’est même un des aspects les plus intéressants de la saga Craig – ni que les films se répondent, mais on pouvait tout à fait le faire sans manquer de respect au public (même Marvel fait d’avantage d’efforts de ce point de vue). D’une manière générale faut surtout qu’ils arrêtent (tous) de prétendre à un Cinematic Universe monté en impro totale.
Sinon je ne savais pas comment le placer dans le post précédent mais je vous avoue que mon moment de cinéma MGM préféré du week-end a surtout été le visionnage tardif de la bande-annonce du House of Gucci de Scott. Je me souviens avoir vu passer bien des tweets et des billets narquois à sa première parution mais je suis méga-chaud ! Ça pue le cinéma qu’Hollywood ne se permet plus.
Double ration de Succession dans le Guardian en attendant la S3.
Deux très bons articles, évidemment pas super intéressants si vous n’êtes pas fan. Je quote quand même un truc qui m’a fait rire au sujet des consultants gros riches que les scénaristes avaient recrutés pour que la série soit crédible.
Pritchett: We got some stuff really wrong in the first season. This big American drama was written by a group of scruffy, shambolic British comedy writers who were excited that someone was paying for their Pret sandwich, so we had to get in some rich consultants. With the Thanksgiving episode in season one, I was hauled over the coals – I had Marcia [Logan’s wife] saying, “I’ll cook a turkey,” and they’re going, “God, she would never even go into the kitchen, she wouldn’t even know where it is.” I had the staff wearing maid’s clothes and they were like, “They would never wear that, they would wear polo shirts and chinos. And oh my God, you’ve got napkins in rings – that’s so gauche and poor.” We had them wearing coats and they were like, “They don’t wear coats, they go from their cars or their jets to their building, their shoes don’t walk on the ground.”
Plus que deux semaines !
Je découvre qu’il y a un remake de Scènes de la vie Conjugale de Bergman sur HBO, avec Oscaar Isaac et Jessica Chastain. L’idée me mystifie, mais apparemment les critiques sont bonnes.
Quelqu’un a vu ?
Improbable : un remake japonais de Cube chez la Shōchiku.