[Ciné/Docu/TV/Streaming] C'est Michael Bay et Don Draper qui rentrent dans un bar

Un docu-fleuve en trois partie de Peter Jackson sur les Beatles période Let It Be, ca sort sur Disney+ fin novembre.

The Beatles: Get Back is an upcoming three-part documentary series directed and produced by Peter Jackson. It covers the making of the Beatles’ 1970 album Let It Be , which had the working title of Get Back , and draws from material originally captured for Michael Lindsay-Hogg’s 1970 documentary of the album.

With each episode being about two hours in length, The Beatles: Get Back challenges longtime assertions that the original project was entirely marked by ill-feeling and that the friendly camaraderie between the Beatles had dissipated. It will premiere on Disney+ consecutively on 25, 26 and 27 November 2021

Petite reco Netflix du soir : The Colors Of Infinity, avec Arthur C. Clarke qui parle de fractales. Perso ce pitch m’a suffit pour lancer ce doc, et je n’ai pas été déçu, une bonne grosse madeleine de 1995, en 4/3, avec des moniteurs cathodiques, des gens mal coiffés, et des ordinateurs d’époque.

Aussi dispo là, mais en version cracra

Je me disais en passant, que finalement, assez peu de JV ont exploré les fractales alors que c’est un bon moyen de les explorer.

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Je vous avoue que je ne suis vraiment pas emballé par cette nouvelle bande-annonce de The Batman, alors que j’avais plutôt apprécié le premier teaser et bien sûr dévoré Batman: Year One qui semble clairement son inspiration principale.

Colonisation spatiale ! Sous-texte écologique ! Manœuvres politiques ! Patriarcat ! Brutalité inhérente du genre humain ! Ce week-end, je suis allé voir le Dune – Part One de Villeneuve au cinéma.

Colonisation spatiale ! Sous-texte écologique ! Manœuvres politiques ! Patriarcat ! Brutalité inhérente du genre humain ! Cette semaine j’ai aussi revu pratiquement la moitié de la série Il était une fois… L’Espace sur Youtube.

Lequel était mieux ? On refait le match.

L’intro

Comparer constamment le bidule kitsch et baroque de Lynch avec la mega-corpo-entreprise de Villeneuve serait au fond assez vain, mais si vous avez comme moi été profondément marqué(e) par l’intro de Dune (1984) étant petit, vous aurez forcément tiqué sur l’acte indiscutablement délibéré de faire introduire le monde de Dune (2021) par la voix courroucée d’une autochtone bédouine du Bledépice, plutôt que la douce et dûment maquillée fille de l’Empereur de la Galaxie (1984). Ça part d’un bon sentiment, mais honnêtement j’ai déjà oublié ce qu’elle a dit, et ce n’est sans doute pas une des vingt meilleures scènes du film.

En face : l’infini.

Dune 0 – 1 …L’Espace

Les enjeux

La barre est franchement bien plus haute pour Dune et je trouve que Villeneuve s’en sort relativement bien au vu des circonstances. On pige assez bien les enjeux et perspectives de chaque camp (et ils sont nombreux) malgré le peu de temps disponible pour l’exposition.

Sans surprise, ai-je envie dire : le petit cœur de chrétien-démocrate de Villeneuve ne peut que vibrer pour la white guilt des nobles de l’Espace qui colonisent contre leur gré, et sa lubie pour les thèmes de l’hérédité et de la parentalité colle cette fois parfaitement aux dilemmes du clan Atreides, contrairement au virage messianique consternant de Blade Runner 2049.

Au crédit de l’Union Européenne déguisée de …L’Espace : ils avaient plus ou moins prédit le Brexit. Mais ça ne suffit pas.

Dune 1 – 1 …L’Espace

La colonisation

Parlons des quatre grands thèmes de Dune. Perso, je suis fasciné par la Colonisation qui est en quelque sorte le Péché Originel de la civilisation moderne et c’est jamais inintéressant de voir une œuvre de fiction traiter ce sujet (surtout quand on lui donne des moyens). Ça donne parfois des trucs complètement cons comme Avatar mais Herbert avait au moins le mérite de se poser des questions.

Il me semble que le script du film de Villeneuve est très fidèle et, évidemment, certains aspects ont mal vieilli (l’effet Tintin au Congo dont parlait @AB-user ) mais finalement je suis assez impressionné par la relative modernité du propos, en tout cas pour un truc écrit dans les années 60.

Le véritable problème, c’est que le film n’a pas vraiment le temps de développer. Comme tout le monde, je pense, je suis sorti du film en me disant « OK mais pourquoi n’est-ce pas une série HBO ? » – surtout pour une chaîne appartenant à Warner et désespérément en quête de son prochain Game of Thrones.

Du côté de …L’Espace, le sujet est finalement assez peu frontalement confronté dans les premiers épisodes. On est plutôt dans un groove post-colonialiste idéaliste, respect des autochtones tout ça tout ça. Il y a bien un épisode de lutte des classes, mais c’est avec des robots.

Dune 2 – 1 …L’Espace

La religion

Même topo, …L’Espace a été conçu dans une culture laïque qui pensait naïvement avoir résolu la question religieuse, donc il n’est pas vraiment sujet de religion dans les premiers épisodes. Il me semble que la fin de la série partait dans un trip plus mystique à la 2001 mais je n’en suis pas encore là.

Dune par défaut, donc. Mais l’angle religieux est assez bien instauré et (si je me rappelle bien comment finit Dune) prépare assez bien à la conclusion amère d’un Paul dépassé par le Jihad qu’il a invoqué du bouquin qui clôturera – je suppose – le deuxième film.

Dune 3 – 1 …L’Espace

L’écologie

Absurde. Dune se contredit constamment sur le niveau d’habitabilité et les règles d’Arrakis. Le concept de l’Épice est toujours aussi fondamentalement imbitable et clairement issu de la mouvance psychédélique des années 60 sans vraiment réfléchir au truc ni à sa corrélation foireuse avec les énergies fossiles. Alors que …L’Espace a littéralement une planète vivante contrôlée par un Yggdrasil télépathe.

Dune 3 – 2 …L’Espace

La politique

Soyons francs : l’Empereur est complètement con. Au lieu de laisser les Harkonnen et les Atreides s’affaiblir tranquillou pendant une guerre interminable sur une planète de merde, puis leur marcher dessus et récupérer Arrakis, il rend bien trop vite le pouvoir aux Harkonnen.

Alors que les Terriens de la planète Omega ! Brrr… Des êtres machiavéliques qui me glacent le sang. La présidente de la Confédération de la Voie Lactée sur Oméga est une Terrienne. Le chef de la Police de l’Espace est son mec (!). Leur fils (!!!) se voit accordé tous les passe-droits pour aller arpenter l’Univers et espionner les races que le gouvernement « estime » louches. De vrais Borgia.

Dune 3 – 3 …L’Espace

Les persos

Pas mal de persos cools des deux côtés. Dans … L’Espace, Maestro toujours aussi génial. Son alter ego robotique Metro est également super. Les deux méchants sont toujours aussi cools. Psi est littéralement Lalah de Gundam ! Je n’avais jamais fait le rapprochement mais c’est assez frappant a posteriori. Marrant que les deux persos aient plus ou moins été conçus au même moment.

Mais on pourrait rétorquer que les Newtypes télékinétiques basanées comme Lalah et Psi sont plus ou moins des descendantes directes (au même titre que les Jedi) du lore de Dune. Duncan Idaho… Les méchants Harkonnen… On va le donner à Dune.

Dune 4 – 3 …L’Espace

Les acteurs et actrices

Rebecca Ferguson, Javier Bardem et Oscar Isaac sont impec’ comme d’hab mais tu peux pas test le doublage VF de … L’Espace, qui est d’ailleurs possiblement le sommet de la carrière de Roger Carel.

Dune 4 – 4 …L’Espace

L’architecture

Ras le cul des décors civilisés de Villeneuve. C’est toujours fort joli et absolument jamais crédible. Je veux bien concevoir qu’Ando Tadao fumait de l’épice mais je ne crois à quasiment aucun bâtiment, tout est trop propre, personne n’a vécu dans ces endroits (certainement pas des Harkonnen). C’est moins gênant que dans Blade Runner 2049 car au moins, on a l’excuse de la galaxie très très lointaine, et tout va mieux dès qu’on est dans la nature. Mais quand même.

Dune 4 – 5 …L’Espace

Le mechadesign

Je suis pas ouf des vaisseaux intergalactiques de Dune 2021, très franchement, mais tu ne peux évidemment pas lutter contre les gyroptères, et la combinaison de survie désertique des Fremen est assez classe.

Dune 5 – 5 …L’Espace

La musique

Soyons sérieux.

Dune 5 – 6 …L’Espace

La conclusion (?)

Dune – Part One est pas mal, mais en fait, plutôt qu’une série HBO, j’aurais surtout bien aimé en voir une série d’animation, sur 13 ou même 26 épisodes, comme … L’Espace.

Même script, même charadesign, même mechadesign, on ne se casse plus la tête à trouver le bon milieu du livre pour couper (y en avait pas), tous les persos sont déjà des archétypes Shōnen, Paul Atreides est un Lelouch de Code Geass sans caféine, La Voix c’est un pouvoir de JoJo qui passerait bien mieux en animation, on embauche Ufotable et tout roule.

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Tiens en parlant de Il était une fois … L’Espace, j’ai jamais regardé (alors que je suivais religieusement La Vie). C’était un peu solide niveau science comme ce dernier, ou c’est yolo complet ?

Non justement le but était de conserver une certaine rigueur scientifique – d’après les connaissances de l’époque – notamment d’un point de vue astronomique. L’aspect scientifique des véhicules, des voyages et des dogfifhts, par contre, est déjà plus space magic.

Avec un avertissement toutefois, qui est que dans le même temps ça n’hésite pas à servir les pouvoirs psi/la réincarnation/l’atlantide/les anciens astronautes dans le même mouvement que ladite rigueur.

Je connaissais le générique japonais mais je n’avais jamais réalisé qu’ils ont refait toute la bande son. Par contre en le revoyant je m’étais fait la même réflection sur le népotisme dans la confédération. En tout cas je trouve la comparaison avec Dune très enrichissante.

Ok ! C’est au niveau Cosmos côté astronomie/astrophysique, ou complètement à la ramasse ?

Hmm c’est pas vraiment comparable. Je ne veux pas te Let Me Google That For You la tronche mais ça irait franchement plus vite si tu prenais vingt minutes à mater le premier épisode sur Youtube pour comprendre le format de la série plutôt qu’on se décarcasse à expliquer textuellement les nuances de l’équilibre éducation vs. science-fiction et de la propagande pro-Communauté Économique Européenne (presque pas) subliminale cachée derrière. L’aspect politique est plus prépondérant que l’aspect scientifique.

ah bah si ca a marché en fait, tu as parfaitement répondu à ma question ! Hop, 20 minutes de sauvées.

Vivement les jouets adaptés du film adapté des jouets qui jouaient dans l’autre film (et inversement)

Ca va être duraille a adapter.

Attends mais surtout je suis sur le cul de réaliser qu’Alejandro Jodorowsky est encore en vie. Quatre-vingt-douze pipes ! Et il tweete ! Quelle vie.


L’analyse minutieuse que personne n’avait demandé sur les sept Police Academy, pour lesquelles je garde une certaine tendresse de programmations du samedi matin sur Canal+.

Allons bon.

La génération NES (les nouveaux boomers donc, soyons francs avec nous-mêmes) qui essaie sournoisement de se réapproprier le mème du gamin « Nintendo 64 ! » alors qu’on refuse déjà de leur filer des boulots corrects et des prêts bancaires honnêtes, je trouve que c’est limite une déclaration de guerre idéologique. J’espère qu’au moins des Nintendo Classic Mini Nintendo Entertainment System seront dispos dans les magasins ce noël.

Je ne savais pas que j’avais besoin de cinquante minutes d’étude de personnage sur le gang de Scooby-Doo – ni que Velma était désormais un perso LGBT – mais c’était étonnamment intéressant, surtout que je réfléchissais pas mal aux dynamiques de groupe comparées de Gyakuten Saiban et Danganronpa récemment.

D’ailleurs, cela me fait réaliser un jeu Scooby-Doo pourrait totalement reprendre le système de Gyakuten Saiban. J’en profite pour vous avouer que j’adorais Flim-Flam et Scrappy Doo quand j’étais gamin ; j’ai jamais vraiment pigé le backlash mais la rumeur sur James Gunn (!) est rigolote.

Si vous avez des sous en trop vous savez a qui les donner hein.

Un rare exemplaire du storyboard du Dune d’Alejandro Jodorowsky estimé à 35.000 euros aux enchères

Et bien j’ai passé un bon moment

Alors je te conseille l’épisode de MusicalSplaining consacré au film, remake un peu plus éclairé de la vieille critique vidéo de Lindsay Ellis (qui n’est plus dispo).

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Intéressant, même si je trouve le look du film décidément trop stérile.

Le dernier Calmos est consacré aux Tontons Flingueurs, et le titre résume parfaitement l’angle choisi.

La dernière vidéo du Ciné-Club de Mr. Bobine parle opportunément du premier Matrix (cf. Matrix Resurrections et le bouquin des auteurs de la chaîne consacré aux soeurs Wachowski, fraîchement sorti), mais prend surtout appui dessus pour évoquer et remettre en contexte le cinéma de SF des alentours du millénaire dernier.