[Hannibal Lecture] Le topic des bibliovores sanguinaires et des livrophages en série

Vous l’avez sans doute croisé mais je viens d’apprendre que les Presses universitaires de Liège avaient édité ce livre en décembre dernier (il semble déjà être en rupture de stock)

Les Inrocks ont fait un papier dessus hier.
15 essais en tout, dont un qui m’intéresse particulièrement sur le piratage.

Étudiant “les stratégies des pirates de jeux vidéo” à travers les petites annonces des magazines, Colin Sidre va de son côté jusqu’à reconstituer le parcours de certains d’entre eux. Par exemple, le dénommé Elie V. commence par vendre des jeux pour le TI-99/4A, acquiert un Spectrum, fonde un club, achète un Apple IIc, commence à “recevoir des programmes et journaux anglais”…

Content de revoir Ellen Replay revenir au bercail Canard PC, en tant que rédac-cheffe.
Très triste de voir partir ma plume préférée, Noël Malware, qui a annoncé son départ la semaine dernière.

Preneur de retours si quelqu’un lit ce bouquin paru au MIT Press. L’angle est passionnant mais je redoute une énumération de typologies de monstres pour un résultat finalement un peu vain.


Comme je n’y connais rien et que le MSX3 a récemment été dévoilé par Kazuhiko Nishi, je me suis attelé à la lecture du petit précis d’Eric Boez.

Le bouquin est typo-fluid et se parcourt vite tant le sujet est passionnant. Il m’a permis de mieux contextualiser la naissance de cette gamme d’ordinateurs, la filouterie de Microsoft (par rapport au DOS) et le parcours de Spectravideo (dont le SVI-718 un peu plus haut est à la fois compatible avec les cartouches ColecoVision et MSX ~ miam). (Edit: au temps pour moi, c’est un 318)

Dommage que cette auto-édition n’ait pas permis l’adjonction de photographies couleurs tant certains designs sont iconiques.

EDIT: Ciel que mon style d’écriture s’emperlouse dès que je lis un livre, pardon pour la lourdeur involontaire.

Vous savez ce que valent les productions de la maison d’édition Geeks-Line?

Je n’ai jamais eu l’occasion de me pencher sur leur livres et j’avais lu quelques retours tièdes sur leurs premiers ouvrages, du coup je me méfie un peu. (Et puis c’est JM Destroy aux commandes, pas Albert Londres).

Mais comme ces retours datent, je me dis que ça a sans doute gagné en rigueur et qualité générale…

(C’est étrange qu’il n’y ait aucune mention aux auteurs, nulle part.)

J’en sais rien, en tout cas c’est une chouette idée les anaglyphes pour les jeux VB.

Oui, c’est vrai qu’Omake serait parfait aussi. J’ai l’impression que Flo assumerait plus ce genre de projet casse-gueule pour la beauté du geste et du patrimoine.

En vrai, un gros dossier dans un prochain Lock-On me conviendrait également.

(Lost In Cult qui ont récemment lancé les précos d’un nouvel ouvrage dédié aux portables, auquel participe justement notre Florent Gorges national pour un papier consacré à la GB).


Les backers commencent à recevoir la suite du mythique Supercade de 2001 (un de mes premiers bouquins « on ne rigole plus » sur le JV que je m’étais saigné à importer à l’époque).

Sortie aujourd’hui du premier volume de l’Histoire de Sunsoft chez Limited Run/Press Run.

Sortie imminente du prochain numéro d’Otomo, le super mook de la rédac Rokyrama dédié à la pop culture nippone mais-imprimé-avec-des-encres-qui-défoncent-le-crâne-comme-Rockyrama.

SOMMAIRE

  1. GUNPEI YOKOI : L’ESPRIT NINTENDO
  2. NINTENDO ET L’ÉCOLE DU RENARD
  3. THE LEGEND OF ZELDA : LE JEU VIDÉO QUI POUSSAIT COMME UNE PLANTE
  4. L’ÉTERNITÉ DE POCHE : ANIMAL CROSSING OU LE REPOS DES MACHINES
  5. MARIO : PERSONNAGE ORDINAIRE AU DESTIN EXTRAORDINAIRE
  6. THE FIRST SLAM DUNK : FURYO GRANDE
  7. KEN ARTO : SUR SON NUAGE MAGIQUE
  8. TOMIE : LA REVANCHE D’UNE BRUNE
  9. RENCONTRE AVEC JUNJI ITO : L’ART DE DESSINER LES CAUCHEMARS
  10. PORTFOLIO : YEAAAH STUDIO !
  11. CHEF MASAFUMI NOMOTO : UDON CORLEONE
  12. LES PETITES ADRESSES JAPONAISES
  13. LASERDISC : LA MAIN ET L’ŒIL - LUPIN III VS. CAT’S EYES
  14. CHRONIQUES DU TEMPS PASSÉ
  15. LA RECETTE
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Ça veut dire qu’il sort en France ? Dommage de ne pas avoir poussé Suzume avant sa sortie.

Yep, il sortira cet été normalement :basketball:

J’ai trouvé fascinant ce recap de l’impact de TikTok sur les ventes de bouquins.

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Une potentiellement très valable exposition à partir de la semaine prochaine.

https://www.bnf.fr/fr/agenda/imprimer-leurope-de-gutenberg

Avec des pièces historiques qui rigolent moyen et qui sont clairement venues casser de la lunette à double-foyer.

À cette occasion sont présentées, pour la première fois simultanément, des pièces exceptionnelles issues des collections de la BnF : le plus ancien bois gravé occidental connu, le Bois Protat (fin XIVe ou début XVe siècle), le plus ancien ouvrage conservé au monde imprimé à partir de caractères typographiques métalliques, le Jikji (Corée, 1377), et le premier grand imprimé typographique européen : la Bible de Gutenberg (Allemagne, vers 1455).

A ce propos, très jolie illustration droppée dans la dernière newsletter.

There’s little doubt that Satoru Okada ought to be considered in the same breath as Nintendo legends like Shigeru Miyamoto and Gunpei Yokoi. The man is the Game Boy’s father and director of titles from Metroid and Kid Icarus to Super Mario Land. It is our pleasure to explore his unmatched vision in the pages of A Handheld History: 88-95. From his hardware engineering to software successes, Okada’s legacy has been lovingly recaptured in print — featuring insights from the man himself.

And, our historical celebration is once again elevated by Stephen Maurice Graham’s thoughtful illustration. Aptly capturing his ingenuity in cartoon form, Stephen’s work encapsulates the joyous experimentation of Okada’s career at Nintendo.

J’en suis rendu à la moitié seulement et je ne peux que déjà conseiller le REPLAY de Jordan Mechner, sorti fin avril chez Delcourt. Habile télescopage de trois lignes temporelles, celle d’Adolf Mechner, de son fils Franz et du petit-fils Jordan, où la question du souvenir — qui sauve autant qu’il encombre — chère à l’auteur se déploie dans la grande et la petite histoire à travers une myriade d’anecdotes.

Évidemment celles sur ses jeux m’intéressent le plus et, comme je n’ai jamais par encore lu ses journaux publiés il y a quelques années, je découvre ici des correspondances à mille lieux de ce que j’imaginais.

La bande-dessinée de 320 pages est 100% Jordan Mechner (textes, dessins, colorisation). J’aurais adoré une version interactive.

En complément, une captation de sa récente dédicace à l’Extra Life Café :

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Incroyable : il y a toujours de gens qui sortent des maps de Doom en 2023 !
En particulier celle-ci, sortie en mars, et fortement inspirée par :vache:House of Leaves :vache:(superbement traduit en francais par Claro, quel taf de maboule sérieux), et les liminal spaces.

MyHouse.WAD

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La nouvelle édition française de la Maison des Feuilles a l’air top.

Ça m’a surpris de lire « remasterisée » concernant un livre mais pourquoi pas après tout.

Tu peux en dire plus sur le livre ? Je ne connais pas du tout.

Si je ne dis pas de bêtise, c’est une adaptation d’un mod populaire de Doom 2.

Plus sérieusement, tu as la description du contenu dans le lien plus haut. C’est expérimental, brillant et je vois le délire/vertige apporté par ces strates d’informations mais je n’étais peut être pas dans l’esprit nécessaire lorsque je l’ai découvert à sa première parution en français. Je n’ai pas pu le finir à l’époque… et aujourd’hui c’est moins la maturité d’esprit que le manque de temps qui m’empêche de rencontrer cette oeuvre.

D’autres ici en parleront bien mieux que moi.

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Je vais forcément mal en parler mais on y suit trois histoires imbriquées aussi bien de manière littéraire que physiquement sur le papier :

  • Un jeune employé d’un magasin de tatouage qui découvre et analyse…
  • Les manuscrits d’un vieil aveugle décédé analysant
  • les vidéos d’un photoreporter qui explore sa maison, nouvellement acquise, après avoir découvert qu’elle est plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur.

(Il y a un quatrième récit à la fin au sujet de la mère du jeune employé mais il est accessoire)

Ça c’était pour l’imbrication dans l’histoire, et physiquement, sur le papier, ces récits s’imbriquent grâce à un jeu très poussé et visuel de mise en page et d’utilisation des notes de bas de page.

Par rapport aux éditions précédentes, cette dernière respecte surtout l’intégralité des effets de mise en page et de typographie, notamment un certain mot y était toujours d’une certaine couleur, ça n’y était pas dans les précédentes éditions françaises. Ça semble être un bel objet, j’ai déjà une édition sympa mais pas aussi complète que celle-ci.

Maintenant pour le livre en lui-même, j’avais vraiment été complètement soufflé à l’époque et ça avait été l’objet de quelques discussions avec @Tristan et un copain de @Kanu. C’est assez étonnant comme livre, car sa construction complètement foutraque voulant faire ressortir l’aspect lovecraftien de la maison cohabite avec une écriture très pointilleuse, très précise voire austère. Faut pas oublier que les trois sujets analysent et relatent des documents. Un bon trip de documentaliste quoi.

Des années après l’avoir lu, il en reste un beau bouquin mais pour lequel j’ai eu du mal à coller dessus un vrai dessein esthétique. C’était peut-être juste une belle pirouette un peu vaine (dont l’auteur aura mis des années à la finaliser tout de même). En somme, c’est un beau livre un peu trop laborieux auquel il manque sans doute la petite étincelle de génie d’un Borges (Fictions) ou d’un Queneau (cent mille milliards de Poèmes).

Après, ca reste, de l’avis général, un livre absolument cultissime et je te conseille de le lire !

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