On a appris ce lundi la disparition du très influent auteur Nishimura Kyōtarō (1930-2022), spécialiste des romans policiers et enquêtes de détectives à connotation réaliste, mais surtout à l’origine d’une spécialité japonaise, le « roman policier touristique » prenant l’excuse d’une affaire sordide pour visiter un coin pittoresque du Japon et (surtout) prendre le train. Une bonne partie de ses bouquins se passent en effet dans un Express régional ou un Shinkansen.
Dans le domaine du jeu vidéo, ses romans ont eu une influence considérable sur le jeu Portopia Renzoku Satsujin Jiken, la clef de voûte du jeu d’aventure japonais et, sans surprise, son nom s’est par conséquent retrouvé attaché à deux jeux Famicom Nishimura Kyōtarō Mystery, signés Irem.
Puis Naxat Soft reprendra le flambeau sur PC Engine avec Nishimura Kyōtarō Travel Mystery – Hokuto no Onna.
Puis Pack-In-Video (aujourd’hui Marvelous) essaiera de tirer partie du CD-ROM et de la compression MPEG pour pondre un des premiers films interactifs de la 3DO, Nishimura Kyōtarō Travel Mystery – Akugyaku no Kisetsu (1994), avec un casting assez béton de vétérans de la télévision.
Jeu dont Marvelous produira d’ailleurs un remake sur PSP (2009), cette fois inspiré par le style de Kamaitachi no Yoru (qui est un peu l’héritier de Portopia donc tout se rejoint).
Mais je pense que son nom est désormais surtout ludiquement associé au Japon à deux jeux Nintendo DS de Tecmo, la série DS Nishimura Kyōtarō Suspense qui avait eu le nez creux en sortant juste après l’explosion Brain Training, engageant non seulement une partie des fans de Gyakuten Saiban mais aussi l’intérêt d’un public senior casual ravi de rallumer la console pour un polar interactif. Le premier épisode s’était ainsi vendu à plus de 220.000 exemplaires, résultat assez remarquable pour un simple jeu d’aventure à l’époque.