Pour la science, j’ai chopé et passé quelques heures sur les deux dernières sorties de la série G-Mode Archives sur Switch.
Vol.44 DRAGON×DRAGON (2004) est un RPG d’élevage de monstre assez classique, comme il en pullulait à l’époque, notamment sur GBA. L’expérience est réduite à l’essentiel mais ce n’est pas un mal quand on repense à l’interface des téléphones mobiles de l’époque.
Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, on ne possède jamais plus d’un dragon, et d’ailleurs celui-ci retourne au niveau 1 dès qu’on sort d’un donjon. L’astuce de la progression est que chaque donjon est jonché d’ingrédients qu’on va pouvoir au choix ① filer à bouffer au dragon sur place pour lui redonner un peu de vie (mais c’est une très malhabile gestion des ressources) ou ② ramener au bercail pour les mélanger et concocter de meilleurs consommables et potions.
Matos qui permettra alors par exemple de changer l’élément magique du dragon (chaque donjon ayant son thème élémentaire), créer de bien meilleures potions de soin, augmenter le niveau de départ ou bien certains stats de départ du dragon, etc. Le dragon va aussi, en butant d’autres dragons, apprendre des attaques qu’il pourra réutiliser d’un donjon sur l’autre.
Aller loin dans un donjon → récupérer de meilleurs ingrédients → utiliser les ingrédients des différents donjons pour mieux préparer la prochaine intrusion → aller encore plus loin dans le donjon suivant pour récupérer de meilleurs ingrédients etc. Le souci étant principalement de savoir quitter chaque donjon au meilleur moment. Une boucle simple mais efficace !
Vol.45 ChuraUmi Monogatari (2011) est la suite de Vol.15 ChuraShima-Gurashi (2009) et adéquatement décrit comme une slow life simulation.
Le postulat de départ est qu’on va passer cinq jours relax sur une île quasi-déserte de l’archipel de Ryūkyū, donc pas loin d’Okinawa. (Chura est un terme du dialecte local pour dire « joli »; donc ici churaumi = la « jolie mer ».) Chaque décision prise sur l’île va consommer du temps ou de l’énergie : se balader à différents endroits de l’île, parler aux rares autochtones, tenter un mini-jeu (la pêche, la chasse aux noix de coco etc.). On doit donc composer sa journée en fonction de qui on veut sympathiser avec, ou de quelle activité nous branche le plus (collectionner tous les poissons etc.). Apparemment, la fin change en fonction de la façon dont on a passé sa semaine.
J’aurais été fort impressionné si ces deux jeux étaient sortis comme DRAGON×DRAGON dans la première moitié des années 2000, en plein boom des jeux slow life comme Boku no Natsuyasumi, Dokodemo Issho ou Animal Crossing. Les voir rabouler en 2009〜2011 est certes un testament de la prolifération du jeu mobile au sein de la société japonais en une petite décennie, mais c’est moins impressionnant question game design et on ne peut pas dire que ChuraUmi Monogatari propose grand chose que ses aînés ne faisaient pas tous déjà mieux.