Et justement une suite a été annoncée !
Ça sera probablement aussi charmant, peu ambitieux et meme-etic que le premier. Vivement Turnip Boy eats the rich, ou Turnip Boy creates a marxist utopia.
De mon côté, j’ai joué à pas mal de petits jeux qui m’ont au final bien occupé. Rien de transcendant, hein.
Un de ces rogue-like-avec-progression-permanente-et-deux-phases-de-jeux-liées-ensemble. Ici, la phase 1 est une mine où l’on creuse pour chopper des minerais ou des upgrades, puis on retourne à son vaisseau pour utiliser ces minerais de différente façons. La phase 2 est dans le vaisseau, où l’on se déplace d’une mine à l’autre, et aussi on se défend contre des ennemis qui arrivent sur un timer, ou quand on dépasse certaines barrières. Les deux phases marchent bien ensemble, les timers imbriqués donnent une bonne tension et rendent l’exploration de la mine plus intéressante, surtout lorsque la mine est très grande, très riche, mais aussi ça prend du temps de se déplacer dedans, il faut compter aussi le chemin de retour pendant lequel on laisse son vaisseau sans défenses, etc.
C’est sympa, le monde est atypique et relativement intéressant, et… bon en vrai surtout c’est le vaisseau en forme d’araignée qui me plaît.
Fearmonium, un metroidvania où on joue une névrose qui grandit dans la psyché d’un type jusqu’à le faire sombrer dans la dépression (ou pas, j’ai pas fini mais j’imagine qu’à la fin non). C’est très Gen Z-compliant dans l’écriture. Je suis pas dans le cœur de cible, mais c’est rigolo de voir ce que des nouvelles générations de développeurs font avec un langage de jeux vidéo qui était solidifié avant leur naissance.
Blasphemous 2, plus j’y pense moins… en fait, moins j’y pense. C’est assurément un meilleur jeu que le 1, plus joli, plus maniable et tout, mais tellement moins mémorable. En terme de gameplay, on est passé d’un gros Belmont très lourd à un Alucard très maniable, plus agréable mais aussi rendant le jeu tellement plus facile que les boss passent sans avoir le temps de faire un effet.
Thématiquement, le premier était marquant parce que sa religion était une caricature esthétique du catholicisme du sud. Le second se loupe en développant sa religion à partir de la religion du premier, et la référence-à-la-référence rend le tout assez vain et auto-référentiel. C’est le Dark Souls 3 du Blasphemous-Dark-Souls-1, quoi.
Il reste des moments esthétiquement très forts, bien sûr. La vieille dame mourante qui exige que ses filles portent son deuil est le meilleur écran de toute la série pour moi.
Un autre jeu de Gen Z anticapitaliste, Luck Be a Landlord est une sorte de roguelike où les powerups sont les symboles que l’on ajoute à la machine à jackpot dans l’espoir de payer son loyer. C’est très léger, pas de metaprogression, et le système est assez créatif et original, permettant des builds rigolos. Mais sur l’axe chance/skill, le jeu est clairement du côté random (normal vu le thème), donc on a relativement peu de contrôle sur les choses que l’on reçoit, et le jeu demande d’être flexible et de savoir quand pivoter lorsque les pièces ne tombent pas comme on a besoin. C’est rigolo.
Arcanium, un deckbuilder dans la foulée de Slay the Spire ou Monster Train. On a 3 persos, donc l’aspect deckbuilding est multiplié par 3 (les persos sont limités à 14 cartes par perso, un peu comme Midnight Suns). C’est très bien, très snappy, il y a beaucoup de persos à débloquer pouvant être chacun orientés de deux ou trois façons différentes, donc beaucoup de synergies possibles. J’ai tout débloqué et fini et je regrette qu’il n’y ait pas encore plus de persos (et d’ennemis contre qui les utiliser) donc ça montre que le jeu fait quelque chose de bien. Je veux bien une suite avec « la même chose en plus gros ».
Within a Dead City est un petit RTS minimaliste. Voilà, c’est tout. J’aime bien la DA monochrome, et c’est un peu vache de reprocher à un jeu minimaliste d’être trop minimaliste, mais y’a pas assez à ronger sur cet os. Pour le prix, peut-on le reprocher au jeu ?
Je crois que le problème est que le titre du jeu est beaucoup trop ambitieux pour le contenu.
Eiyuden Chronicles Rising est le… pré-spin-off? du Gensô Suikoden chut-chut-pas-de-marque kickstarté avec succès il y a quelques années et qui sort l’an prochain.
Le pré-spinoff est lui un petit jeu d’action sympa et peu ambitieux, ambiance fin de PS1, avec un village plein de gens pas foutus de faire le moindre effort et un perso principal beaucoup trop enthousiaste pour les aider. On a 3 persos avec lesquels on alterne façon Valkyrie Profile pour aller farmer dans 5 niveaux ce dont le village a besoin, tout en progressant dans un scénario encore une fois sympa et sans ambition.
J’imagine que stratégiquement, le jeu est là pour montrer et tester le « vrai » jeu qui sort l’an prochain, aussi bien en termes de moteur, d’esthétique, et d’ambiance. J’ai jamais été très fan de GenSui, c’était bien comme les bons RPG de l’époque mais j’en ferais pas des montagnes non plus (et je kickstarterais pas une suite non plus), mais je dois avouer que le petit jeu m’a donné envie de donner sa chance au gros. À part les animations à base de distorsion de sprites 2D (moche, mais vu que le vrai jeu aura 108 sprites à animer, on peut leur pardonner), tout a un charme indéniable sans pour autant verser dans la nostalgie pour vieux de la vieille. Des fois, des jeux pas compliqués, c’est bien aussi.
Je finis sur Venba, un jeu narratif très court (1h) sur une famille qui déménage d’Hyberabad à Toronto. Le déracinement est pas si facile, on laisse des choses derrière, on a du mal à planter ses racines dans un milieu inhospitalier, la génération suivante est aliénée par son héritage, et à côté de tout ça, la cuisine crée le lien et dit les choses que l’on ne peut pas formuler. C’est très touchant, l’histoire est simple sans pathos ni drama, et surtout ça donne envie de manger de la cuisine du sud de l’Inde à un point scandaleux. Aussi, tous ces plats délicieux ont l’air super simples à faire, mais je sais que c’est un piège et qu’en vrai ça demande des années d’entraînement, tu ne m’aura pas comme ça !
Aussi, la musique est par un groupe appelé The Casteless Collective. Ça vaut le coup de chercher sur Spotify et consorts, ça m’a accompagné pendant la journée après que j’ai fait le jeu (et que j’ai commandé mon dîner indien sur Deliveroo).