[ré] animation !

Yes, Roberta Williams évidemment.
Et oui, petite overdose de Jérémie Périn en ce moment, on se croirait durant la promo du film Kaamelott, je vais enfin pouvoir rattraper quelques postcasts dont il est l’invité et que j’avais mis de côté afin d’éviter l’effet d’usure/spoil.

Dommage pour les entrées timides, je m’attendais à un succès surprise, comme le Yannick de Dupieux il y a quelques semaines. J’étais d’ailleurs assez surpris de la composition du public cet aprem : une bonne moitié avait plus de 50-60 ans. J’imagine qu’ils avaient déjà vu Napoléon.

Et j’ai appris entre temps que même ma belle-mère était allée le voir ! C’est habituellement mon baromètre pour jauger du succès d’un film de genre, elle qui est super allergique à ça. Mais bon, a priori le film n’a coûté que 6.7M€, je ne m’inquiète pas trop pour sa renta à long terme.

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Ca devrait aller si le film n’est pas trop vite retiré de l’affiche. De ce que j’ai compris, il est présent dans 190 salles environ (clairement pas un blockbuster donc), a fait un peu plus de 50 000 entrées en première semaine et doit en faire 200 000 pour rentrer dans ses frais. Mais il devrait aussi avoir une petite carrière à l’international, au moins en Europe.
Idem pour l’overdose d’interviews. Je ne sais pas si c’était la bonne approche pour attirer le public (mais j’ai bien conscience que tout le monde ne suis pas autant d’émissions que moi). Je pense quand même que l’affiche aurait bénéficié d’avoir un visuel plus marquant plutôt que de se limiter à mettre en avant les personnages, lesquels ont un design un peu trop franco belge adulte pour attirer le chalant.

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on est allé le voir en famille, c’est toujours ça de pris pour les entrées. et ici aussi le reste de la salle était squatté par des 50-60 (je me demande comment ils ont reçu le film tiens).

même avis que le père chahi, meilleur film de SF que j’ai vu depuis un moment.
j’ai vraiment été emballé par le design, l’histoire est solide et compréhensible, j’ai pensé qu’il pouvait faire une belle carrière à l’international.

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(Échantillon représentatif : belle-maman a adoré le film. Et elle s’est décidée à aller le voir grâce aux bonnes critiques entendues sur France Culture). Hâte de voir aussi comment il sera reçu à l’international, vivement les tweets enthousiastes de Carpenter et Kojima si X existe encore d’ici là.

Je viens de tomber sur la première affiche du film, très hard-SF 60’s et encore moins vendeuse que la version finale.

Et comme les journalistes saluent la sortie d’un film français qui ne se passe pas dans les beaux quartiers parisiens et qui ne met pas à l’affiche Clavier, Sy, Dujardin, Merad ou Cohen, on croise beaucoup de rétrospectives sur les quelques films SF d’animation made in France.

L’occasion pour moi de découvrir Avril et le monde truqué (2015), que j’ai peut-être zappé à l’époque à cause de l’aspect très enfantin. C’est comment ?

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Mars Express

J’ai adoré aussi, notamment le choix de faire mourir l’héroïne aussi simplement et sans retour de dernière minute genre sauvegarde, en revanche j’ai trouvé les visage laids et inexpressifs, parce que trop simplifiés (de loin ils sont même vides), ça jure avec le reste. Mais le pire c’est le casting vocal que je trouve complètement raté, ça m’a empêché de rentrer dedans à 100%. Ils ont du faire jouer leur potes, je vois pas autrement. J’ai reconnu le capitaine du Nexus 6, c’est pas le plus mauvais. Peut-être aussi la faute aux traitements sonore, les voix sonnaient « enregistrées en cabine », très sec, pas du tout insérées dans leur environnement.

J’ai adoré, mais j’ai trouvé les refs à GITS un peu trop appuyées, j’aurais sans doute aimé une proposition plus Française.

Le titre aussi, on dirait un titre de travail, il n’a presque aucun rapport avec le sujet.

Still, meilleur film SF depuis des lustres.

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au contraire, j’ai adoré le travail sur les visages, l’expressivité apportée par un simple trait autour de la bouche de l’héroïne, tellement à l’opposé des mangas.
les visages vides quand ils sont loins parcequ’ils utilisent la même épaisseur de trait partout, c’est pareil, j’ai trouvé ça brillant.

sur les voix en revanche je te rejoins, si ça m’a pas mal gêné au début.
pour le traitement sonore, j’ai pensé que c’était voulu, vu que les personnages ne se parlent pas directement la plupart du temps mais s’appellent par « télépathie » (c’est le mot qu’ils utilisent non ?).

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Dans 90% des mangas actuels les dessinateurs ne s’emmerdent même plus à faire les décors, les pages sont vides, je déteste ça. C’est sans doute lié au rythme de production mais je m’en fou, le constat final c’est que le niveau global à énormément baissé.

Pour revenir sur les visages, je trouve ça feignant parce qu’il se fendent uniquement d’une key frame par expression, ça donne une fausse impression d’expression parce qu’en dehors de ces frames les visages sont impassibles, et ça pourrait être un choix artistique intéressant sauf que tout le reste est ultra détaillé, c’est comme si 2x DA se téléscopaient, il fallait choisir un camp, tu peux pas faire de la 3D super fluide et superposer 3 frames d’animation par dessus.

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Apres, n’oublie pas que plus t’as de détails, plus la seconde de film coûte. Et on est en Fraaance, où l’animation est trés peu/pas considérée.

Je trouve que c’est un faible prix à payer pour avoir un film qui existe, plutot que rien du tout.
Ils avaient été obligé de faire ça pour Lastman, et franchement, le style marche bien.

Et bien je trouve ça cheapos :slight_smile: Difficile de revenir en arrière quand on a été biberonné à l’excellence.

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Concernant le doublage (que je trouve mimolette également dans Mars Express), est-ce que vous êtes récemment tombés sur une bonne VF, quelque soit le support ?

  • En anime, j’ai vu le dernier Ghibli que j’ai trouvé très froid dans sa direction de voix. Celle d’Inu-Oh est plutôt honnête mais loin de la VO jap.

  • En JV, j’ai enchainé des As Dusks Falls et Final Fantasy XVI hyper dévitalisés, à la limite du téléfilm M6 parfois.

Loin de moi l’idée du « c’était mieux avant », je demande par pure curiosité vu que j’adore ma langue et suis toujours friand d’un bon doublage.

Le doublage du dernier Tortues Ninja était plutôt honnête, assez vivant avec quelques bonnes idées d’adaptation. Mais dans l’ensemble ce n’est pas brillant en effet, surtout quant ça vient du Japon (sûrement aussi parce qu’on a le surjeu des VO japonaises en tête…)

Cette VF a l’air pas mal effectivement. Une bonne excuse pour le revoir !

Avril et le monde truqué : je l’avais vu. Ce n’est pas du tout enfantin, plutôt « tout public et surtout les jeunes adultes ». C’est un beau film avec un certain caractère (le style de Tardi est bien rendu) et quelques trouvailles au niveau du setting, mais malheureusement celui-ci est particulièrement déprimant (faut aimer la grisaille & le charbon), et le film souffre aussi d’un certain manque de rythme. Il aurait pu apprendre de ce côté-là auprès de ses sources d’influence japonaises, assez évidentes. Il y a d’ailleurs pas mal de clins d’œil à ce niveau, souvent un peu gratuits.
Bref, il ne manquait pas grand chose pour en faire un film mémorable (un autre titre, déjà, et un doublage un peu plus motivé sur certains rôles), mais en l’état c’est déjà très sympathique et clairement dans le haut du panier de la production française récente.

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Grâce à la cuvée 2023 du Covid (qui déception, n’a pas un goût de banane), j’ai pu visionner de manière boulimique (gloutomater, quoi) l’intégrale de Shingeki no Kyojin, dont la quatrième et dernière saison s’est achevée le mois dernier. Cette série est assez dingue. Au-delà de son souffle épique sur lequel il y aurait tant à dire et redire, j’ai peu de souvenirs d’une œuvre audiovisuelle aussi radicale, aussi jusqu’au-boutiste, et a fortiori dans l’univers sériel à la production si particulière et si heurté du manga, d’un tel niveau de maîtrise narrative. J’ai encore besoin de laisser le soufflet retomber mais clairement la série squatte mon cerveau sans payer de loyer depuis une semaine.

J’avais vu il y a plusieurs années la S1, que j’avais trouvé d’une incroyable radicalité, en même temps que d’une étrangeté fascinante, mais j’avais laissé tomber par la suite, essentiellement en raison du délai de prod assez fou entre chaque saison (surtout entre la S2 et la S3 : quatre ans !). Je n’ai pas lu les mangas. Et récemment, un ami de bon conseil m’a fortement recommandé la reprise du visionnage, et je lui dois clairement une bière.

Résumé

J’ai rarement vu une série faire un usage aussi fin et habile du malaise, et lui donner une puissance politique qui ne se révèle que petit à petit. J’ai rarement vu une série autant penser chaque dialogue, même le plus anodin, comme autant de pièges prêts à se refermer sur les personnages - et le spectateur. J’ai rarement vu une série intégrer à sa mythologie et sa narration jusqu’au moindre détail des génériques. En fait, je n’ai jamais vu une série comme ça. Depuis la première seconde, elle sait ce qu’elle fait, ne prend jamais le spectateur en traître, il n’y a pas vraiment de TGCM, de deus ex machina, ou si peu à l’échelle d’une telle ambition.

Elle a l’épaisseur, la noirceur et le souffle épique de Game of Thrones, l’ambition narrative des Nolan les plus acrobatiques, en même temps que l’élégante sophistication des meilleurs whodunit.

Et dans le même temps, quelle résonance vertigineuse. J’avoue avoir blêmi plus d’une fois des échos dans l’actualité de ces scènes de civils acculés, massacrés, écrabouillés ; dégluti avec un goût amer face aux pulsions héroïques vengeresques des principaux personnages ; frissonné face aux montées populistes et fascisantes bien trop réalistes de la série.

« La peur doit changer de camp ». C’est le message posté sur un groupe WhatsApp de mon quartier par un gus qui veut organiser la « résistance » face aux « jeunes » qui foutraient le quartier en l’air (ils volent des vélos mal protégés, si ça vaut pas la peine de mort ça). Des dizaines de personnes ont applaudi à son appel, il va y avoir un pot de quartier entre les gens qui veulent prendre en main la sécurité du coin. C’est la logique du eux contre nous. Ça n’a rien d’original. Ça va évidemment dégénérer.

Que SnK soit une œuvre profondément pacifiste ne la rend certainement pas très originale en soi ; c’est la manière dont elle amène son message qui l’est. L’idée de suivre un jeune héros amené à devenir le principal antagoniste est déjà plus atypique - d’autant plus qu’il est plus fort de s’attacher à Anakin avant de découvrir qu’il devient Dark Vador que l’inverse. Le jeu d’échelle et le zoom des deux premières saisons sur le royaume de derrière les murs, dans l’ignorance forcée de l’existence du reste du monde, instaure un brouillard extrêmement malin pour s’associer à la myopie des personnages. Le changement de perspective final n’en est que bien plus puissant. Et purée, l’épisode 64, quand Eren explique à Reiner qu’ils sont en fait pareil, et que soudain il devient évident que le gentil sauveur devient le dangereux cinglé et réciproquement, wow.

Alors, bien sûr, ça tire un peu en longueur sur la fin, la série ayant besoin d’intégrer et développer de nouveaux personnages pour diluer le point de vue des protagonistes originaux ; il y a des incohérences ça et là - et pourquoi tous ces titans colossaux sortis de nulle part, et pourquoi eux ont une endurance infinie, et pourquoi ces titans sortis de nulle part dans le titan originel, etc. On sent également qu’il y a eu des hésitations sur le degré de radicalité à apporter à la fin, qui se conclue sur un entre-deux, ou un trois-quart, ou un 80 % moins probant, quoique pas moins amer ; et les explications mystico-métaphysiques finales emmènent sans doute l’œuvre un peu trop loin et trop haut pour son propre bien.

N’empêche. Quel machin incroyable.

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135 758 entrées pour Mars Express après 3 semaines.

https://twitter.com/catsuka/status/1734967049682624592

Le film va devoir compter sur une potentielle exploitation à l’étranger (ou sur une plateforme de streaming) pour rentrer dans ses frais.

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Sublime, dommage que ça n’évolue que peu visuellement. Mais c’est beau putain.

J’ai fait ma BA et suis allé voir Mars Express.
Comme Ono, j’ai trouvé le doublage mauvais et mal mixé (effet salle de bain+trop fort par rapport au reste). C’est malheureusement souvent le cas quand on fait appel à des acteurs connus plutôt qu’a des doubleurs pro, et Léa Drucker est particulièrement nulle dans cet exercice (les scènes « je suis bourrée trololol »…aïe).
Pour le reste, c’est sympa de voir de la hard SF au ciné en animation mais que c’est dérivatif… on dirait qu’il faut caser tout le canon de l’animation japonaise des 90’s en 1h30. Pas apprécié non plus les clins d’œil référentiels (Roberta Williams etc) qui te sortent du film, tout comme certains effets comiques qui cassent la cohérence de l’univers (comment croire que des machines à chirurgie s’interrompent en cours d’opération pour faire une MàJ ?).

Même sensation (en un peu plus cohérent quand même) de « bingo de références » dans SIROCCO, mais pour le coup le doublage est correct et la direction artistique sans failles, avec ces aplats de couleurs sublimes et ce style en ligne claire. Le scénario est vu et revu (et un peu déprimo), c’est vraiment le B-A BA du « isekai », mais ça a bien plu à ma fille de 5 ans (celle de 10 ans s’est bien ennuyée par contre, si ça peut vous aider à jauger). Très jolie B-O aussi.

Bref, j’aimerais bien un peu plus de personnalité sur tous ces projets d’animation français récents. On sent qu’il y a du potentiel pourtant…

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la façon dont je l’ai compris c’était: le mec n’est pas medecin ni ingénieur, mais il a acheté cette machine comme on acheterait une machine à café, parce que dans le turfu, réparer les gens avec une machine c’est comme acheter une photocopieuse.

et la MAJ intempestive, ça arrive aussi sur des scanner et irm à plusieurs millions d’euros …

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