Je croyais avoir tout vu en high concept de l’animation, mais une fois encore, il ne faut pas sous-estimer le Japon quand il s’agit d’aller là où on ne l’attend pas : voici « Paripi Kômei », qui pourrait se traduire comme « Party Boy Kongming » mais qu’un génie a préféré localiser en « YA BOY KONGMING » et franchement, un buffet de cent ans pour cette personne.
Kongming, aka Zhuge Liang, stratège légendaire de la période des trois royaumes, est réincarné au XXIe siècle à Shibuya où il devient le manager d’une meuf qui veut devenir chanteuse. Honnêtement j’ai pas le courage de tenter, mais si quelqu’un veut bien passer devant et nous faire son rapport, j’en serai fort reconnaissant.
Plus important, Spy X Family est adapté en animé et commence maintenant, et si c’est juste 50% aussi adorable que le manga, ça sera un gros succès vu l’année de merde qu’on se prend.
Le générique à jamais dans ma tête, je veux bien passer devant si vous me dite où je peux voir ce truc
Conséquence inévitable :
Et je découvre ainsi que Kibun Jōjō↑↑, un tube sur lequel se sont probablement chopés les parents de certains ados qui regardent cet anime, sert d’ED.
Ça parlait récemment du fait que l’industrie des seiyuu s’était concentré sur des vétérans et des super vétérans, et que plus aucun nouveau ne trouvait du boulot depuis le début du corona. Bon, pour Urusei Yatsura, c’est pas si surprenant d’avoir demandé à des gens confirmés, mais quand même…
Il y a une certaine atmosphère/sous-texte critique de Shôwa dans le manga, je me demande s’ils vont réfléchir dessus ou s’ils vont juste foncer tête baissée dans l’adaptation pour en faire un truc vraiment passéiste (ou pire, garder la même chose mais filer un téléphone portable à tous les persos).
Je m’attends à ta dernière hypothèse mais je suis peut-être défaitiste. Je me demande surtout s’il vont rajouter les intrigues des films – ça parait presque inconcevable de ne pas faire entrer Beautiful Dreamer dans le canon de la série, par exemple.
Un détail qui me chagrine, a fortiori avec les techniques modernes de colorisation numérique, c’est que Lum n’ait pas la chevelure irisée du manga dans cette adaptation, mais juste une chevelure émeraude plus complexe que dans la première série.
Marrant aussi de prendre Urusei Yatsura plutôt que Ranma qui me semble pourtant a priori bien plus bankable aux US. Je suppose que Maison Ikkoku serait inadaptable dans le contexte des sensibilités occidentales actuelles, ou alors faudrait changer la moitié des persos.
Le problème de Ranma c’est que la meilleure idée de Takahashi lors de la création du manga est d’avoir sciemment et complètement ignoré les questions sur l’identité de genre de son héros bien macho et viril qui passe la moitié de son temps avec une paire de seins, un vagin et sa force physique diminuée. C’est cette naïveté assumée du manga sur l’élément au centre de son récit qui lui permet de rester brillant encore aujourd’hui et d’éviter de faire grincer les dents de biens des lecteurs. On lit ou on regarde Ranma de nos jours en acceptant d’entrée de jeu que ce n’est pas le propos de l’œuvre, et que ça vaut mieux pour tout le monde. Il suffit de le comparer à Futaba-Kun Change!, sa copie contemporaine du Jump, qui lui avait le courage de s’aventurer sur ce terrain miné, le héros s’y transfomait en fille quand il était excité sexuellement, et qui du coup a pris un sacré coup de vieux (bon bien sûr c’était aussi un ou deux ordres de grandeur moins inventif que les histoires de Takahashi, ce qui n’aide pas).
Un remake de Ranma aujourd’hui ne pourrait y couper sous peine de se faire accuser de fermer les yeux sur la question. Et je ne sais pas si je veux voir des épisodes avec Ranma dans sa chambre qui se demande quels pronoms il doit demander à ses proches d’utiliser quand il est transformé en fille.
Pour Beautiful Dreamer, je pense qu’il est plus probable qu’il soit ignoré par la nouvelle série qu’intégré d’une façon ou d’une autre. Déjà parce que ça appelera à la comparaison directe avec le film de Oshii et la nouvelle série part battue d’avance, quand bien même si elle arriverait à réinterpréter le récit avec brio dans le contexte Reiwa contemporain. Mais surtout parce qu’en 2020 un remake en prises de vues réelles est sorti (bande-annonce), complètement purgé de tout élément d’Urusei Yatsura et avec Oshii seul au 原案. Je ne sais pas quand et comment ce dernier a réussi à récupérer pour lui les droits de son scénario, mais bien joué l’ancien. (Si quelqu’un ici à vu ce film, je veux bien son avis)
Alors je ne dis pas qu’ils ne peuvent pas aller négocier les droits du scénario avec l’amoureux des chiens, qu’il n’y a pas de scénariste capable de l’adapter avec talent aux sensibilités actuelles, de trouver un réal doué capable de mettre en scène cette histoire de façon personnelle sans recopier le film d’Oshii et j’en passe… Mais ça me semble quand même très mendô kusai pour au final risquer d’avoir les vieux cons du net qui l’enterrent en un tweet en disant que ça ne vaut pas l’original de 84.
Surtout que Takahashi a déjà dit qu’elle détestait Beautiful Dreamer, et c’est aussi assez critiqué aussi par les fans du manga Urusei Yatsura. C’est textbook « un auteur qui prend un gensaku pour en faire un truc personnel en pissant sur le gensaku au passage ». Bien sûr, il en a fait un truc génial parce que c’est un mec doué, mais c’est un truc Oshii, pas Takahashi.
Je pense que si on s’attaque à Ranma d’un point de vue occidental 2022, justement, garder la chose telle quelle est la meilleure idée. Ça découple entièrement les idées de sexe et de genre, le genre de Ranma est et reste garçon, son sexe change d’un moment à l’autre sans influer sur son genre, et lui-même joue de son identité de genre en fonction des contextes sociaux et de ses besoins ponctuels. Il est pas du tout gender-fluid, et ça serait une mauvaise lecture d’en faire un they/them : ses identités oscillent entre homme cis et homme trans, il se fait passer pour une femme cis lorsque c’est à son avantage mais c’est juste un masque.
Il y aurait sans doute des scènes à ajuster ici et là, bien sûr, mais le coeur du manga est toujours utilisable en 2022 je pense.
Après, tout ça reste avant tout par et pour le Japon, donc, hum, qui sait.
Non mais le truc, j’ai tout grillé, c’est surtout que vous ne voulez pas revivre un nouvel Endless Eight alors que…
Je n’avais jamais vu ce montage sympathique, tiens.
(J’avais complètement loupé le coup du film Beautiful Dreamer, par contre, mais bon quand je vois la date de sortie…)
Sinon, en parlant de trucs shōwa qui refusent de nous quitter, une PV pour le prochain film d’animation Le Petit Nicolas.
Dans la lignée de notre conversation sur les rapports entre Evangelion et Aum…
j’ai donné hier une présentation sur Shin Evangelion (et les précédentes itérations).
Résumé:
« Shin Evangelion : quand Anno Hideaki retourne (à) la Terre »
(séminaire du réseau Japarchi 27/05/2022)Dans son dernier long métrage d’animation, Shin Evangelion 『シン・エヴァンゲリオン劇場版: ||』 (Evangelion 3.0+1.0 : Thrice upon a time) (2021), ANNO Hideaki 庵野秀明 propose une longue séquence (40mn sur 2h25) de vie rurale dans une communauté nommée « Troisième village » (Daisan mura 第三村). Comment interpréter la présence et la signification d’un tel insert, donnant à voir une nature à la fois retrouvée et recréée, à rebours des représentations habituelles de ce topos dans les productions narratives japonaises récentes, et au premier abord incongrue dans le contexte d’une franchise de science-fiction comme Evangelion, qui s’est toujours tenue - à l’instar de son auteur - éloignée des questionnements sur le rapport à la nature ?
Je ne sais pas ce qui m’a fait le plus rire ce matin entre ① la tronche de Nishikori dans Matchpoint Tennis et ② la tronche de Paul Phoenix dans le Tekken de Netflix.
Le nouveau logo Bandai Namco « Villes de France édition » est déjà un bon moyen de commencer cette journée, je l’avais oublié, mais qui est donc le gogolu qui a pondu a un truc pareil…
Cyberpunk Edgerunners, le projet de Trigger et CD Projekt Red Japan que tout le monde avait probablement oublié, raboule enfin en septembre.
Alors pour le coup ça fait un moment que je garde un oeil dessus vu que j’aime une grande majorité des productions Trigger (histoire de sortir un peu du style Imaishi je conseille très vivement la duologie SSSS Gridman et SSSS Dynazenon) mais le premier extrait qu’ils ont montré pour Cyberpunk faisait un peu Ninja Slayer niveau budget donc je suis un assez curieux de voir le résultat final, là pour cette bande-annonce ça a l’air pas mal.
Tiens d’ailleurs, l’autre jour toujours chez Trigger ils ont annoncé que c’est eux qui reprennent le flambeau de Panty & Stocking pour une nouvelle saison.
Je n’ai pas encore regardé donc je ne sais pas si c’est informatif mais voilà la première partie d’un making of Arcane :
J’apprends que le blu-ray 4K d’Akira est (enfin) sorti en France le mois dernier.
Si quelqu’un le possède, je suis curieux d’en savoir plus sur les quelques bonus filés avec. J’ai du mal à trouver des infos fiables mais je crois comprendre qu’un focus inédit sur Geinoh Yamashirogumi est à l’ordre du jour?
Quant à la restauration du film, j’avais eu l’occasion de voir en avant-première une copie 4K il y a quelques années dans un cinéma du 17e et je trouvais très intéressant cette version « trop propre » où la superposition de calques était hyper-visible.
La séance était bonne ambiance, peuplée de passionné-e-s (dont Rafik Djoumi), mais l’écran relativement petit, le son absurdement trop fort et, pompon,les lumières de la salle se sont allumées sur le dernier quart d’heure du film, ruinant un peu la solennité de la dernière bobine. Je ne serai donc pas contre un nouveau visionnage tout confort à la maison.
50€ le coffret tout de même, dans un packaging assez lambda 1:1 avec le blu-ray d’il y a 10 ans
Add: j’ai finalement trouvé le contenu détaillé sur le site de Dybex:
• AKIRA - le film, en définition 4K HDR sur disque Blu-ray Ultra HD
• AKIRA - le film, en définition HD sur disque Blu-ray
• 1 Disque bonus (Blu-ray) contenant:
- Akira Sound Making 2019 (40’ HD)
Akira Sound Clip by Geinoh Yamashirogumi (19’ SD)
Storyboard collection
Générique de fin original de la sortie salle de 1988 (4’)
Collection de bandes-annonces de la sortie japonaise de 1988 (5’)
• 1 livret de 40 pages sur la création du film et de ses musiques
Financé par des otaku saoudiens, pour info, puisque Grendizer est également très populaire dans le Golfe. Ils avaient même privatisé une rue commerçante de Riyadh pour l’annonce.