Rapide topo sur ma visite à POP Central dans l’Essonne ce week-end.
Ça commence par une longue route pour s’y rendre. La Route. Sans doute parmi les coins les plus laids de France, une interzone d’activité dégueulasse faite de vendeurs de piscine, de casses, de pompes funèbres, de restau fermés et de villages morts coupés par la route nationale 20 où les gens roulent comme des blaireaux en hyperglycémie. Si vous me croivez pas, Google Street View est là pour confirmer la beauté empoisonnée des lieux.
Une fois à Etréchy, on arrive sur le cimetière d’un ancien Bricorama dont il reste les couleurs iconiques (on t’oublie pas, Bricorama). Sur le parking, très peu de voitures-visiteurs et celle de Fast and Furious verte fluo qu’a essayé un couple à l’instant.
Notez sur la gauche le fuselé impeccable de ma 406 qui fêtera bientôt ses 200 000 km sur Terre. Je l’adore : ne pas bien mettre un CD dans le compartiment à CD —logé dans le coffre, bien sûr— rend maboule l’énorme ventilo du moteur qui vrombit dans un mur de db. Véridique. On a mis des heures hier à trouver la cause.
Je ne m’attendais à rien et l’entrée ne m’a pas forcément rassurée. Elle donne directement sur une boutique où le visiteur est accueilli par un mur de Funko Pop et un Street Fighter 2 SNES en 50hz dans un mauvais ratio d’image. Mauvais sentiment de « truc vite-fait pour geeks ».
Je tourne la tête pour tomber sur une magnifique maquette de Dolorean elle aussi à vendre.
Elle est gigantesque et détaillée. Je l’admire en me disant que rien que ça valait le déplacement.
Les membres de l’asso à l’accueil nous expliquent que le musée est scindé en deux parties : un grand garage et une immense gaming room. Il est bien sûr interdit de toucher aux caisses mais les bornes et flippers sont en freeplay, bonne visite ! Tampon, on entre et là… j’arbore un sourire béat qui ne me lâchera pendant plus de deux heures.
Le boulot de reconstitution est fou, les pièces inestimables pour qui a passé trop de temps devant la TV.
Quelques bornes dans le garage, dont pas mal non opérationnelles, mais bisous à Crazy Taxi qui est toujours aussi fun et radin sur le timer.
Bref, du culte, des curiosités et du nawak.
Je n’ai pas pu poster tous les véhicules par flemme d’éditer les visages mais sachez qu’on y croise aussi les voitures de Borat (!). Il est également possible de louer les caisses moyennant finances: soit en se faisant promener, soit en pilotant certaines d’entres elles une vingtaine de minutes sur un circuit à proximité. Un des membres nous expliquait la galère monstre rien que pour sortir la Batmobile du garage, je compatis.
OK, les voitures, c’est validé. Direction les jeux-vidéo qui sont notre passion.
L’espace forme un U avec dans la première aile des vitrines chargées de très belles pièces (souvent en boites) d’un côté et des bornes de démonstration de l’autre.
Petite émotion lorsque je suis tombé sur ce panel :
Quelle chance ! Je n’ai pas demandé combien de bornes Paprium avaient été produites en tout mais ça doit se compter sur les doigts d’une main de Simpson.
L’occasion de découvrir ce jeu que la plupart des acheteurs attendent d’ailleurs encore.
J’ai pris la meuf sans bras et turbo rapide, bon flow. Ça m’a plu, ça bouge bien, les graphs ont l’air chouettes (voir paragraphe suivant) et les musiques donnaient bien avec ces caissons de basses, malgré un des thèmes par trop répétitif. C’est monotone et un peu limité comme tout bon beat’em all des familles mais j’ai hâte d’y rejouer chez moi sur Steam ou mon Everdrive pour vraiment le découvrir.
A noter que le PVM initial a lâché et a été remplacé par un moniteur VGA sur laquelle la MD était branchée, sans doute en composite, via un adaptateur premier prix (pas un Tink-5X). Le rendu était hyper cradingue, quasiment du 2xSal, mais collait bizarrement bien au mood du jeu et à son développement flamboyeusement broken.
Les vitrines sont belles même si elles manquent encore cruellement d’explications. Je pense aux personnes simplement curieuses de découvrir et qui risquent de ne pas s’attarder alors que chaque machine/variation a sa petite histoire. Vu le nombre d’items, une appli avec gamification et audioguide serait idéale mais j’imagine le coût pour une si petite structure.
Le co-gérant est un gros fan de Grand Turismo. Un coin entier est dédié au jeu, featuring la Dodge Viper d’un de ses potes relookée pour l’occasion avec l’accord du patron de Polyphony Digital, ai-je appris. Très classe.
En parlant du taulier, j’ai eu la chance de le rencontrer et de sympathiser. Une crème, un vrai passionné intarissable en anecdotes. Gwen, merci pour ta générosité et la visite privée si tu tombes par hasard sur ce message, hâte de voir le futur coin consacré aux ordinateurs.
En vrai, toute l’équipe est vraiment adorable. Mention spéciale au jeune réparateur de 19 piges qui nous a envoyé en continu de belles impros funk via le Mac en midi, le MSX2 en midi et la fucking Intellivision en midi sur ce clavier rarissimo.
D’ailleurs, j’ai failli le louper : un magnifique Next siège dans l’une des vitrines.
Passons à la deuxième aile consacrée aux bornes diverses.
Toutes les bornes ne sont pas fonctionnelles mais il y a déjà presque de quoi passer un après-midi entier, d’autant que d’autres poids lourds de l’arcade ne devraient pas tarder. Je crois d’ailleurs avoir compris que la borne Computer Space actuellement visible à la Monnaie de Paris (expo Coin Up) devrait prochainement rejoindre la salle. Vu sa fragilité, j’ignore si elle sera jouable mais ce serait un item de ma bucket list en moins de lancer ne serait-ce qu’une partie dessus.
Téléportation temporaire!
Côté pinball, le choix n’est pas en reste, voici les tables actuellement dispos :
J’imagine le travail de maintenance derrière toutes ces bornes…
Bref, j’écourte car je fatigue un peu mais il y a encore beaucoup à dire et montrer. Je ne sais pas si le musée de Tev se fera mais, en attendant, ce serait vraiment couillon de snober ce POP Central qui vient d’éclore il y a quelques mois et qui promet de s’étoffer et de s’agrandir sur le premier étage. C’est un accès anticipé pour le moment, sur le rez-de-chaussé seulement, le musée n’est même pas encore officiellement ouvert et ça balance déjà pas mal comme disent les loubards.
Je vous recommande la visite si vous êtes dans le coin. Surtout en famille vu le côté transmission pop-culturelle de la Gen4 vers la Gen9.
Ensuite, on a vraiment eu les conditions de visites idéales mais c’est tellement grand que, même avec de l’affluence, ça doit être largement gérable.
(J’ai honte, je n’avais pas reconnu le van de Breaking Bad)