[Sports] Le FC Boulette reforme sa superteam

Gianni Infantino « se sent femme, se sent handicapé, se sent travailleur immigré, se sent gay » car il a été roux dans son enfance par contre le 2ème maillot de la Belgique doit être retouché en raison d’une couture « LOVE » à l’intérieur du col.

J’ai dû vérifier l’info sur plusieurs médias pour y croire tellement j’ai l’impression qu’on est dans une dystopie contrôlée par le Gorafi.

J’essaie de voir le côté positif des choses : grâce à la FIFA, je vais avoir plein de temps ces quatre prochaines semaines pour rattraper mon backlog de jeux et de séries.

Sinon c’est qui les favoris en NBA cette année ?

Au moins il y a des valeurs sûres sur lesquelles on peut compter, comme la désormais traditionnelle vidéo de John Oliver sur le sujet.

Mais bon comme toujours, ça gueule sur le Qatar et pas les Occidentaux qui ont créé de toutes pièces ce pays, ces règles, ces conditions pour les migrants et les méthodes d’attribution de la Coupe du Monde puis se plaignent de voir le caca qu’ils ont chié sur la moquette. D’ailleurs vous noterez qu’on ne mentionne habilement jamais les noms des entreprises de BTP qui mènent les chantiers dans ce genre de reportage. Sûrement des start-ups qatari spécialisées dans la construction de stades…

Milwaukee et Boston se détachent assez nettement pour l’instant. À l’Ouest, c’est un peu plus ouvert. Les bonnes surprises du début de saison sont les Cleveland Cavs et surtout Utah Jazz mais ils vont sans doute se calmer (car Utah était censé torpiller sa saison pour essayer de choper Wemby à la draft). T’as un jeune Français qui s’appelle Kylian et joue dans un club bleu et rouge si tu veux transférer facilement mais ta saison sera probablement finie autour des quarts de la Champions League (comme d’hab remarque).

Je trouve le procès en hypocrisie assez hypocrite : c’est assez facile de s’offusquer qu’une indignation ne soit pas assez pure, pas assez parfaite, pour fermer les yeux sur le fond. Et personne ne cherche à contester que ce scandale d’une coupe du monde se riant autant du bon sens que des droits humains soit un fiasco collectif - à titre personnel, j’en veux bien plus à la FIFA pour son blanc-seing et s’être assis avec un cynisme glaçant sur ses propres valeurs, qu’au Qatar, d’avoir « juste » fait tout ce qu’on pouvait redouter d’un émirat rétrograde et d’une monarchie gazière habituée à claquer des doigts. Et je ne vais même pas enfoncer des portes ouvertes, tout le monde savait dès le départ que la double attribution à la Russie et au Qatar était profondément malaisante. Je crois que ce qui me gêne le plus, c’est qu’après le mois d’octobre le plus chaud jamais enregistré, on puisse collectivement regarder une clim géante de 60 000 places dans le désert dans le plus grand des calmes, dans la plus belle des dilutions de la responsabilité. Mais en vrai je crois que j’en veux à personne, juste à mon moi du futur quand mon môme me parlera de cet improbable événement (je n’ose à peine imaginer les yeux écarquillés des historiens du turfu tentant de comprendre cette coupe du monde, qui, heureusement (?), aura depuis été éclipsée par ces magnifiques jeux olympiques d’hiver en Arabie Saoudite). Bref, je ne sais pas ce que je lui dirai, à part que j’étais contre, qu’on était nombreux à être contre, mais ni assez nombreux, ni assez puissants, ni assez nombreux et puissants en même temps, ou plus probablement, beaucoup plus faibles que nombreux, et surtout très court-termistes, ou désespérés, ou les deux. Ou peut-être qu’au fond après deux ans de pandémie, l’impression que les dictatures n’ont jamais été autant à la fête ni la raison aussi marginalisée, on a peut-être collectivement accepté qu’on pouvait pas aller contre la psyché de lemmings de l’humanité.

Alors, je répondrai à mon fiston que j’ai un peu protesté pendant les deux premières journées, puis que de guerre lasse, j’ai fini par rendre les armes, et me suis réchauffé le reste de raclette de la veille devant Argentine-Arabie Saoudite, et que c’est ainsi que les planètes meurent, dans la molle langueur de novembre, l’ennui des mardi matins et la désinvolte lâcheté du fromage de montagne tiédi au micro-ondes.

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Bon par contre si l’Arabie Saoudite se met à marcher sur l’eau qatarie ça peut commencer à devenir rigolo, j’avoue.

https://twitter.com/espnfc/status/1595027331910799365

Ah non, c’est pas « facile » du tout de se taper constamment des indignations inopinées d’Occidentaux sur un pays qui n’a fait que suivre tout ce que l’Occident lui a demandé pendant 60 piges et soudain, c’est magique, faut plus rien faire pareil. C’est le perpétuel mansplaining civilisationnel qui commence à gaver le reste du Monde et qui va immanquablement nous péter à la gueule sans qu’on comprenne pourquoi.

Au lieu de critiquer la situation actuelle, pratiquement personne ne remet en cause comment on en est arrivé là. J’ose supposer qu’on critique le Qatar pour que les choses changent, non ? Eh bien, rien ne changera si on ne règle pas le problème à la racine et qu’on n’éduque pas d’abord nos concitoyens sur les conséquences de nos politiques internationales. Ce n’est pas de « l’hypocrisie », c’est juste se fourrer le doigt dans l’œil.

La richesse inopinée du Qatar ? Construite de toutes pièces par les Américains sur le dos de l’Iran parce que ❶ ça faisait chier les entreprises pétrolières britanniques et américaines que le peuple iranien ne veuille plus d’une monarchie corrompue. Eh maintenant bouhou le Qatar est pas démocratique.

Le système moderne d’adoption esclavagiste ? Innovation merveilleuse avec une vieille loi islamique détournée par les juristes des compagnies énergétiques occidentales pour accélérer les chantiers du Golfe dans les années ‘60. Chantiers tous contrôlés par des consortiums occidentaux (ou chinois désormais), dont Vinci et Total près de chez toi. Et maintenant c’est bouhou les méchants musulmans qui construisent avec du sang.

Les pauvres immigrés exploités qui viennent tous d’anciennes colonies britanniques ? Devine quel gouvernement a créé les réseaux, grâce à quel crime humanitaire à échelle planétaire dont ni le Royaume-uni ni la France ne paieront même le picogramme du coût économique, éthique et juridique. Mais maintenant on se désole de cette triste situation « entre les Arabes et les Népalais ». Un peu comme Israel et Palestine, quoi, ces tristes sires qui s’entretuent et genre on y est pour rien.

Je n’ai pas de problème avec les nombreuses critiques justifiées envers le gouvernement qatari mais c’est complètement dingue de voir tout le monde (Blanc) constamment chier sur ces pays sans se regarder devant la glace et d’abord éduquer son public que nos gouvernements et nos industries ont créé et encouragé ces situations. Sans d’abord expliquer que nos gouvernements ont décidé qu’on avait besoin de ces régimes, et qu’on a façonné ces systèmes pour nos besoins.

C’est le ticket de caisse du colonialisme. Ça devrait être le premier terme. Ça devrait être le premier paragraphe du monologue de John Oliver. La première info des articles sur les stades « du Qatar » devrait être de rappeler quelles sociétés privées françaises (ou de n’importe quel pays dont vient le lectorat visé), plus proches de nous, plus à même d’être contrôlées ou sous pression, chapeautent ou supportent ces fameux chantiers. Sinon tu demandes juste à ce que l’Histoire se répète et qu’on ne réfléchisse jamais aux conséquences de nos actions. Sinon tu ne peux pas avoir de prise de position cohérente sur les futures questions énergétiques qui vont devenir de plus en plus critiques avec l’évolution dramatique de l’écologie.

Ce n’est pas juste un problème de bien rendre les comptes entre les culpabilités respectives des États, ni même de se remettre en question avant de critiquer les autres. C’est une lecture du monde essentielle pour que tu fasses à l’avenir les bons choix politiques pour ton gamin, ou en tout cas, que tu aies conscience de la portée de tes choix. (Genre: se poser les bonnes questions sur la future dette humanitaire de notre pays en cas d’abandon du nucléaire et de la possible nécessité d’aller chercher notre énergie « ailleurs » → retour à la case ❶)

Super match de l’:saudi_arabia:. Difficile de parler de karma vu le pays concerné par cette victoire mais c’est une incroyable humiliation supplémentaire pour le Qatar.

Comme d’habitude le Guardian fait un taf admirable en direct pendant les matches. (La photo vient aussi de chez eux.)

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On aura jamais assez fait le tour du bilan du colonialisme et de son incarnation moderne qu’est le néo-capitalisme. Mais reste qu’il y a un malaise colossale en 2022 devant des évènements type CdM ou JO qui n’ont plus aucune raison d’être, tant pour par leur taille, que par leur bilan humain, sociale et écologique, que par la prétention et la corruption de toute valeur commune et sportive. C’est pas juste le Quatar ou la Russie en soit qui sont odieux (enfin si, mais cf tout ce que a listé Chaz), c’est que les JO et la CdM existent encore dans ces formats en 2022, dans notre société actuelle. Et ne parlons pas de la F1, dont Montréal, ma ville d’adoption accueille encore un grand prix chaque été (et qui nous amène un nombre record de jets privé et de prostitués, ce qui nous donne une idée du public concerné en terme de prédation économique et climatique).

Après j’ai envie de vous dire que face aux enjeux qui nous arrivent en pleine poire à très, très grande vitesse, on considéra en rétrospective ces JO ou CdM modernes comme des crottes de lapin sur le tapis. J’ai perso bcp plus d’anxiété à devoir expliquer à mon fils dans 20 ans que Papa travaillait très fort pour que les jeux vidéo tournent vite et bien, plutôt que faire un truc qui avait un utilité climatique plus immédiate.

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Oh, ça va, tu exagères, c’est pas si grave…
Par contre c’est vrai qu’il faudra que je trouve comment expliquer au petit-petit-petit chaton de mon chat pourquoi j’avai acheté une 4090 à noël 2022.

Ah oui ! J’y pense car @aliochou reparle des JO : la conclusion logique est malheureusement évidente et l’erreur du présent peut tout aussi bien être considérée comme une prédiction imparable sur l’avenir mais, pour l’instant, l’Arabie Saoudite n’organise « que » les Jeux Asiatiques d’Hiver, pas (encore) les Jeux Olympiques.

Je vous avoue que je ne savais même pas qu’il y avait des Jeux Asiatiques d’Hiver avant cette histoire.

Honnêtement ça a pas l’air ouf’. Mais y a (parfois) du bandy.

Bandy has so far only been contested in one edition of the Asian Winter Games, namely the seventh Winter Games in 2011.

There was only a bandy tournament for men. Three countries took part, Kazakhstan, Kyrgyzstan and Mongolia. Tajikistan had also planned to take part, but this did not happen.

Pas pour faire injure à :mexico::poland: mais j’ai un œil sur les analyses à chaud de l’autre match de leur groupe. Je ne sais même pas si l’analyse tactique est rationnelle tant la seconde mi-temps a parfois semblé tenir de l’expérience mystique.

:fr::australia:J’ai l’impression d’être le seul à ne pas avoir aimé le match de Rabiot ; j’ai pas vu le même match que le reste de la planète apparemment. Placement aux fraises qui n’aidait jamais Griezmann (extraordinaire hier), participation « négative » avec des tonnes de passes en retrait, trois ballons perdus dangereux (dont le but australien)… Sur son but, il est là par hasard parce qu’il n’a pas pris la peine de se replacer. Sa passe décisive est clairement une action de grande classe mais il fait cette percée aggressive une fois dans le match alors que ça devrait être le pain quotidien de ce mec.


:de::jp: À quelques heures de l’entrée en lice du Japon, l’excellent podcast En dehors de ma surface s’entretient avec le gardien du Japon et du RC Strasbourg, Kawashima Eiji (39 ans), dont le niveau de français est proprement hallucinant. C’est déjà sa quatrième coupe du monde et il risque même de jouer au Qatar car le Japon est en crise de bon gardien (les meilleurs de J-League sont tous étrangers) et la confiance en Gonda, titulaire sur ce premier match, est franchement fragile.


:qatar::senegal: Nouveau tour de prestidigitation du Qatar qui découvre de nouveaux sièges dans ses stades (et de nouvelles façons de compter la présence dans les stades).


:england::us: Soldes du Black Friday : la fort détestée famille Glazer va enfin revendre Manchester United…


:portugal::ghana: … Mais Cristiano Ronaldo ne sera pas dans le panier de la mariée.

Très bon mondial, would recommand.

:de::jp: GG L’Équipe.

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:kr::uruguay::ghana::portugal: Comme prévu, le groupe H va être super serré mais je n’avais pas “nette domination physique de la Corée du Sud sur l’Uruguay” dans mon bingo… Les deux buts du Ghana sont les seuls marqués par le continent africain (deux nuls, trois défaites) au bout de cette première série de confrontations.

Il faut reconnaître une chose, c’est qu’entre les exploits saoudien et japonais contre l’Argentine et l’Allemagne, le beau nul sud-coréen face à l’Uruguay et cette victoire iranienne pas franchement attendue contre le Pays de Galles, cette coupe du monde, c’est la grande revanche des participants à l’Asian Cup, si souvent réduits au statut de « petites nations » (il faudrait juste mettre au courant le onze qatari qu’il est censé être concerné lui aussi).

A la rubrique calembours de L’Équipe, je ne me suis toujours pas remis de cette perfection faite jeu de mot :

Oui, c’est chouette. D’un autre côté, c’est leur (deuxième) Coupe du Monde ! Nul doute que les îles Fidji colleraient un 7-0 au Brésil si on organisait un Mondial en Australie.

Dingue de se dire que le Qatar est déjà éliminé de sa Coupe du Monde après six jours de tournoi. Même pas une semaine ! C’est un peu la limite de faire jouer le pays-hôte en premier ; ils auraient peut-être dû penser à changer la règle d’organisation pour cette édition vu qu’ils n’étaient plus à ça près…

Stats à la con :

Cinq des vingt premiers matches de la Coupe du monde se sont soldés par un score de 0-0. C’est la deuxième fois de l’histoire après l’édition 1974 (5 également) qu’un tel scénario se produit.

L’Angleterre a fait 12 matches nuls 0-0 en Coupe du Monde, plus que toute autre équipe. Il s’agit a contrario du premier 0-0 des États-Unis dans la compétition, pour son 35e match.

D’ailleurs c’était la troisième fois qu’ils se rencontraient en Coupe du Monde et l’Angleterre n’a jamais battu les États-Unis (deux nuls, une défaite).

C’était aussi la première WM sans carton rouge au terme des premières confrontations depuis Mexico ‘86 (et y avait moins d’équipes à l’époque) mais on a eu la première expulsion du tournoi ce vendredi avec le gardien gallois.

Wayne Hennessey est le 3e gardien à recevoir un carton rouge en Coupe du Monde après Gianluca Pagliuca avec l’Italie contre la Norvège en 1994 et Itumeleng Khune avec l’Afrique du Sud contre l’Uruguay en 2010.

Au sujet de rencontre entre l’Angleterre et les USA, j’ai souvent entendu le cliché comme quoi l’équipe étasunienne avait remporté en 1950 son premier match contre les fiers britanniques alors que la moitié des joueurs évoluaient en circuit amateur et ne connaissaient pas toutes les règles du jeu —je paraphrase de mémoire. L’allégorie classique de David contre Goliath et un petit taquet à l’hubris des favoris qui résonne de manière universelle.

Ton post m’a donné envie d’en savoir un peu plus, notamment sur le côté largué de l’équipe américaine qui parait fortement romancé. Elle était certes composée d’équarisseurs, de croque-morts ou de profs de lycée évoluant dans des ligues mineures (précédant les NASL et MLS) mais tous semblaient connaitre leur soccer parfaitement.

Je crois qu’un vieux doc de Canal+ revenait sur ce match, je vois aussi qu’un film a été produit en 2005 mais peut-être que le cliché en question évoque un match antérieur hors coupe du monde (?).

Les mecs ils squattent le topic ils postent même pas les buts Olive et Tom. Ah ben bravo.

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Ce Tunisie-Australie, oyoyo, quelle purge ; j’ai passé la seconde mi-temps les yeux rivés sur Tactics Ogre.

@Kanu Non c’est probablement le même match puisque le film en question est justement mentionné dans l’article de So Foot.

Ce que ce dernier oublie d’expliquer, par contre, et je m’en étonne, c’est le contexte de la participation anglaise et pourquoi le mythe du match est si important : 1950, c’était la toute première fois que le Royaume-Uni daignait participer à la Coupe du Monde. C’est l’équivalent footballistique du moment où la Dream Team des joueurs NBA a débarqué à Barcelona ’92.

La FA (Football Association), la fédération anglaise de football qui est antérieure de plusieurs décennies à la FIFA, était opposée à la Coupe du Monde et à la FIFA dans son ensemble. Suite à la Première Guerre Mondiale, les Britanniques étaient tellement dégoûtés des Allemands (et globalement de toutes les autres nations) qu’ils avaient quitté la FIFA pour minimiser les rencontres internationales.

La Coupe du Monde (lancée en 1930) leur paraissait coûteuse, politiquement inutile, embêtante à caser dans leur propre calendrier national et redondante avec les Jeux Olympiques. Mais surtout, le pire des crimes : l’idée ne venait pas d’eux. Donc aucune raison de revenir dans l’association internationale et de se joindre au tournoi.

De toutes façons, les Britanniques se considéraient (probablement à raison) comme la meilleure équipe d’Europe (et donc de facto pour eux du Monde) dans la première moitié du siècle ; pourquoi aller s’emmerder à prendre un bateau pour aller filer des branlées à des peuplades inférieures (je reste poli mais rajoute tous les descriptifs racistes d’époque) ne faisant même pas partie de l’Empire ?

Après la Seconde Guerre Mondiale, dans l’atmosphère générale de réconciliation internationale et de création de l’ONU, les Britanniques ont enfin accepté de rejoindre à nouveau la FIFA et de participer à la Coupe du Monde 1950. Ils ont eu l’autorisation d’organiser leur propre tournoi UK pour choisir les deux équipes qualifiés (Angleterre et Écosse) et sont tous venus les pieds en éventail en pensant rouler sur la compétition. Et comme pratiquement personne n’avait joué contre eux depuis 30 ans, tout le monde croyait à la hype. Donc les Américains, OK, c’était des bons joueurs, mais c’est comme si Michael Jordan et ses copains s’étaient pris une tôle face à l’Angola en 1992.

Note d’ailleurs que juste après cette échec au Brésil, l’Angleterre ne s’est absolument pas remise en question, privilégiant la thèse de l’accident. Il a fallu attendre le fameux Match du Siècle en 1953 pour que l’Angleterre se regarde devant la glace et prenne plus au sérieux le reste du football international, à la fois d’un point de vue sportif mais aussi politique, en se débrouillant pour noyauter la FIFA, et se faire une Coupe du Monde à la Maison en 1966.

World Cup 1966 dont les Sud-Américains sont persuadés que l’Angleterre a complètement pipé les dés pour éviter une humiliation du genre Qatar 2022 (arbitres véhéments contre les Argentins, amnistie sur les fautes contre Pelé etc.).

C’est suite à cette présumée entourloupe anglaise que João Havelange (un Brésilien) a mis la main sur la FIFA, en convaincant les autres confédérations que les Européens se comportaient encore en bons colonialistes et donc qu’il ne fallait pas d’Européens à sa tête, et ainsi créé la FIFA « moderne » que l’on connaît aujourd’hui, beaucoup plus realpolitik et corrompue (mais corrompue plus équitablement).

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Ça se boucle pas pour commenter l’éprouvante mais très belle victoire des Bleus face à des Danois aussi imprévisibles qu’inoffensifs, à l’image de leurs cinq dernières minutes passées à faire tourner le ballon sans projet ni idée.

Je note quand même trois-quatre trucs :

  • Ce Griezmann est incroyable, que ce soit d’abnégation, de volume de jeu et de QI foot. J’ai beau creuser dans ma très piètre mémoire, aucun exemple ne me vient d’attaquant de formation et de métier reconverti avec autant de succès en relayeur-maestro.
  • Mbappé est incroyablement énervant. Tout est si prévisible chez lui : ses dribbles, ses coups de tricot en trop, son retour intérieur sur son pied droit, sa propension à ralentir le jeu quand il faut jouer simple et vite pour un partenaire, ses maladresses dans les matchs à enjeux, sa capacité générale à foirer un match dans les grandes largeurs et d’en finir quand même double buteur décisif. Par chance pour les Danois, lui et Dembele n’ont jamais été bons en même temps dans ce match, mais s’ils y parviennent aux prochains matchs, j’ai mal pour les défenses adverses.
  • J’ai dû m’arracher les cheveux pour trouver un bleu décevant, il n’y en a eu aucun - même Koundé a fait le taff malgré une entrée en matière timide. Par contre l’identité de l’homme du match ne fait aucun doute, c’est Giroud, et de manière fort Girouesque, c’est quand il n’est pas sur le terrain qu’on s’aperçoit de son importance : la première franche occasion de la tête des géants danois de la rencontre, convertie en but, fait immédiatement suite à sa sortie.
  • Quel banc de maboule mental. Et dire qu’une demi-dizaine de titulaires en puissance sont blessés ! Imagine t’as les reins cassés par 75 minutes à essayer de suivre la fusée ambidextre Dembouze, et tu te coltines un Koman frais pour les 20 dernières minutes.

Also : les Espagnols me font très peur. (Même si attaquer côté Kehler, c’est pas du jeu)