[Boulette's Tourist Information Center] On ne voyage jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va

@Maze_Carl Oui y a plein d’adresses incroyables dans la vieille ville : Atari, Txalupa, Kokotxa, Casa Vergara, Bodegón Alejandro, Urola, Zazpi (le resto du musée San Telmo)… C’est l’abondance.

1 « J'aime »

Vingt adresses sympas de l’hôtellerie à Tokyo :

La plupart ont ouvert très récemment, sans doute en vue des J.O. car qu’est-ce qui pourrait nous arriver ? Et un bref aperçu me confirme que les prix sont parfois très corrects comparés aux grands classiques du coin. À garder sous le coude maintenant que les (classes) affaires reprennent.

2 « J'aime »

Bon, eh bien voilà, je bave.

Bon ok passer par un truc déjà organisé c’est assez nul, mais j’avoue que mon niveau de mandarin est pas assez optimal pour organiser ça moi-même, sauf façon Antoine de Maximy, mais j’ai peur que madame demande le divorce.

On est dans une phase où on arrive plus du tout à anticiper des vacances, on s’y prend toujours trop tard faute de temps, résultat tout est toujours trop cher, donc on ne fait rien, et on a vraiment besoin de souffler. On aimerait bien trouver un truc ce week-end à 3h max de Paris, plutôt proche de la nature et compatible avec un enfant de 2 ans, donc pas de randonné quoi, mais genre un plan d’eau pour faire du bateau ou même une maison tranquille avec des animaux pas loin.

Si vous avez des bons plans je suis preneur.

1 « J'aime »

On a loué une bicoque dans le cantal, mais c’est à plus de 3h de Paris :') …

Tu as regardé du côté de Center Parcs ?

J’ai une de mes responsables qui y va avec ses petits et qui trouve ça plutôt bien adapté

J’ai regardé déjà mais c’est hors budget pour le moment

Le A c’est le S. Avant de se diriger vers Akiba, un gars se balade pendant 30 minutes à Asakusabashi, le quartier du cœur où on a fait les 四百 coups avec Chaz et Tanguy, avant que ma douce et tendre tombe elle aussi amoureuse de ce quartier et qu’on ne puisse plus faire autrement que d’y fixer notre camp de base à chaque retour au bled. Ce pont m’attire comme un aimant, si un jour je canne c’est sous ses arcades que vous trouverez mon Yokai, un fantôme chelou qui jette des Saturn sur les gens.

La vidéo est très récente donc les assets doivent correspondre à ce qu’il s’y passe aujourd’hui. Le temps est long.

1 « J'aime »

C’est bizarrement devenu un quartier super hype ces dernières années, sans doute en partie depuis la gentrification nascente du quartier post-Tokyo Skytree, avec un paquet de restos réputés et bars un peu cools en seconde partie de soirée, et le repaire de toutes les petites meufs qui habitent vers Ueno et veulent se dévergonder sans partir à l’autre bout de la ville (d’après mon cousin).

Tu seras ravi (?), comme @Tanguy il y a quelques mois, d’apprendre que le FAUX restaurant shōwa scandaleux ouvert en face du Butaichirō n’a manifestement pas survécu au COVID (et à ses MENSONGES). De mémoire, encore mieux : j’ai retrouvé la photo que je lui ai envoyée au printemps dernier, il a été remplacé par un barbecue coréen.

Par contre, évidemment, le quartier est bien plus blindax de touristes que circa 2004~2005. Mais bon.

Tient ben j’ai une question pour toi et @Tanguy , histoire de vérifier que je n’ai pas fantasmé cette sensation.

Je me rends compte que je suis beaucoup plus sensible à la notion du temps qui passe et aux choses qui changent. Quand on est jeune on a pas le temps, on a les yeux rivés sur le futur et tout ce qui « stagne » n’a pas beaucoup d’intérêt. Mais ce qui m’avait frappé au Japon la toute première fois, même si c’était déjà en train de changer, c’était ces zones d’anomalies temporelles, qui pouvaient rester dans leur jus à l’identique pendant des années, en accumulant de la patine, mais sans que l’homme vienne interrompre ce long vieillissement.

J’avais notamment été cueilli par l’anecdote de @Tanguy qui racontait que jusqu’à une certaine période (ça n’était déjà plus le cas), il pouvait se permettre d’attacher son vélo dans une zone peu fréquentée, et d’être quasiment sur de le retrouver au même endroit l’année suivante, un peu comme s’il chargeait une sauvegarde. Cette histoire m’avait procuré un sentiment très particulier, de safe place absolument unique au monde, où quelques mètres carrés pouvaient se trouver dans un autre espace temps. On a aussi observé l’évolution de ce quartier, d’abord par petites touches, puis par de plus grosses sections.

Mais je pense qu’on y reviendra tant que nos repères n’auront pas complètement disparus, comme par exemple ce coin là, qui n’a aucun intérêt pour 99.9% des gens, alors qu’il y a tout le Japon à cet endroit : les cônes immuables, la végétation au sol, la clim, les pubs sur les murs, et surtout l’angle de la caméra, les spots qui clignotes, et la photo imprimé du mec qui malgré tout passe son temps à pisser dans ce coin.

Chasser ces zones hors du temps est devenu une de nos activités préférées, et j’ai un faible tout particulier pour l’étude des écosystèmes qu’on peut observer dans les interstices qui séparent les immeubles.

3 « J'aime »

Humhmmhuhmhm c’est une bonne question et je suppose que c’est un sentiment typique qui affecte le deuxième âge (surtout quand tu revis par proxy ta jeunesse dans les yeux de ton gamin) mais tu choisis sans doute mal tes cobayes vu que l’autre Gontran a toujours été fortement affecté et fasciné par la nostalgie instantanée du temps présent, même quand il était ado, tandis que je repense vraiment très très rarement à mon passé (je suis déjà suffisamment occupé avec ceux des jeux de baseball et des calculatrices Sharp). Donc je pense que nous sommes aux deux extrêmes du spectre sentimental auquel tu fais référence.

Faut aussi voir que le Japon (surtout Tokyo) est ultra-violent et impitoyable dans sa constante évolution urbaine ; ça cueille plus à froid quand on vient comme nous d’une culture nationale à ce point établie et presque romantisée sur le concept du patrimoine (historique, familial, religieux, culturel etc.). Le « besoin de sauvegarde » (via les collections permanentes des musées, l’archivage des informations, le souci d’authentification historique, la préservation de l’Histoire etc.) est un concept fortement occidental et a fortiori catholique ; les pays marqués par le confucianisme et le bouddhisme ont une relation assez différente au passé et à son héritage, plus proche d’une idée de tradition et de respect préservés par un mouvement perpétuel.

2 « J'aime »

Ce qui rend chaque voyage encore plus précieux vu que ce que tu vois peut disparaitre d’un coup l’année suivante, et être remplacé par un truc nul. Comme chez nous, sauf que comme tu le dis, on a beaucoup plus de garde-fous sur le patrimoine.

Vraie question absolument sans aucune arrière pensée, mais pourquoi le lien avec la religion ? S’agripper à sa mémoire et vouloir sauvegarder ce qu’on a connu me parait fondamentalement humain. Si l’urbanisme Tokyoïte est sans pitié, je ne suis pas sur que tous les petits vieux le vivent mieux grâce au confucianisme et au bouddhisme (mais je peux me tromper).

Ah, en fait je voulais surtout vérifier si cette possibilité de retrouver un objet au même endroit après plusieurs années avait vraiment existé, ou si j’ai extrapolé le concept au fil du temps.

Beh, le confucianisme est moins une religion qu’une école philosophique mais je ne pense pas révolutionner l’anthropologie en suggérant que les différentes religions (et les courants philosophiques importants comme les écoles confucéennes ou grecques) ont une influence fondamentale sur la construction des identités socio-culturelles de nos différentes sociétés.

Hmm retrouver un vélo aujourd’hui un an après l’avoir garé… Ce serait sans doute vrai dans quelques bleds ou quartiers plus calmes mais c’est devenu un tel problème au fil du temps que la Ville de Tokyo (au sens administratif) est devenue beaucoup plus sévère avec sa gestion des vélos mal garés ou abandonnés.

Mais en 2004/2005, non seulement c’était possible mais Tanguy le faisait réellement, oui. Je me souviens qu’on avait été choqués l’année (la troisième ou quatrième) où son vélo avait été emporté par les flics (supposait-on).

1 « J'aime »

C’était quelle château que beaucoup de japonais considèrent comme historique alors que ça a été reconstruit vers 1950 ? (parce que bouddhisme, cycle de renaissance etc… Ça ressemble au vieux château, c’est à la place du vieux château, donc C’EST le vieux château)

À contraster avec notre culture de la relique (« la rognure d’ongle de Jésus ! ») qui s’est sécularisé ("c’est sur cette chaise que Napoléon a pété avant de partir pour l’île d’Elbe ").

En vrai je voulais juste partager l’idée d’une rognure d’ongle comme relique sacrée, je trouve ça rigolo.

Il reste grosso modo quatre gros châteaux authentiques importants (Google me répond qu’il en existe douze en tout mais je te donne les quatre « fameusement » authentiques) : Hikone, Himeji, Hirosaki et Matsumoto qui n’a pas reçu le mémo concernant la lettre H.

Tous les autres sont des reproductions. Je pense que tu fais spécifiquement référence au cas assez célèbre du Château d’Osaka, qui est une reproduction en partie construite en plastique mais totalement assimilée comme si c’était le vrai château.

2 « J'aime »

Si jamais vous passez par Barcelone, le parc de la Creueta del Coll fait des trucs sympas avec l’Elogi de L’Aigua de Chillida en ce moment…

Pour revenir en arrière sur la discussion : la dimension confucianiste joue aussi, mais il y a aussi des éléments spécifiques à chaque pays (la Chine a une relation complexe avec son histoire, et quant à son patrimoine, ils ont tellement de vieux cailloux ayant joué un rôle historique qu’ils y sont bien moins attachés que nous). Dans le cas du Japon, la dimension « les séismes et les typhons cassent tout » est probablement la plus importante.
Une chose qui m’amuse beaucoup est le dilemme du navire de Thésée, qui excitent les philosophes occidentaux alors que les japonais ont déjà résolu le problème il y a 1500 ans avec le sanctuaire d’Ise, reconstruit à l’identique sur la parcelle d’à côté tous les 20 ans, pendant que la parcelle originale est plantée d’arbres pour servir à la reconstruction 20 ans après, et ainsi de suite. Ça conduit aussi au fait que les savoirs des métiers ne se perdent pas, et les restaurations de temples et sanctuaires divers à travers le pays continuent de se faire avec les techniques d’antan (clous en bambou, etc). Les éventuels changement et additions à un édifice préexistant sont largement documentés. Tous les édifices ne bénéficient pas du même soin (les bâtiments qui ne sont plus utilisés, comme les châteaux ou les temples et sanctuaires les plus petits), mais dans l’ensemble, c’est le jour et la nuit comparé à, au pif, Notre Dame.

4 « J'aime »

Première fois que j’entends parler des Tulou, super vidéo