[Les champs de Pivot] Le stupéfiant topic des 漢字, de l'ετυμολογία et des 𓀀𓋍𓉏𓅢

Possible aussi que le terme « kaiseijin » renvoie en partie à celui de « kaijin », ça correspond à l’époque où il s’est répandu.

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Toutes mes certitudes s’effondrent : je suis en train de regarder la (très bonne) série Tokyo Vice, et un des persos vient de crier au héros « 書きなさい記事を! », renversant tout ce que je pensais savoir sur la syntaxe japonaise et son appartenance à la noble catégorie des langues SOV. C’est courant cette inversion objet-verbe ? C’est un truc propre à l’impératif ? Est-ce que c’est une manière de thématiser le verbe ? Est-ce que ça revient exactement au même que « Ton article, écris-le ! » (où la thématisation en français porterait plutôt sur l’objet au contraire…) ? Comment font les abeilles japonaises pour se reproduire ?

Ce n’est pas propre à l’impératif, c’est commun à l’oral. Mais à la base, le japonais n’a pas vraiment une structure SOV fixe, vu que le rôle des mots est indiqué par leur particule, pas leur place dans la phrase. On peut tout à fait modifier l’ordre pour créer des effets de style.

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Vidéo aux accents forcément perecquiens, sur la fascination des linguistes et des grammairiens pour les mots et sons qui ne sont ni dits, ni écrits, mais qu’ils considèrent là, sorte de silences ou non-dits qui feraient sens, à tel point qu’il serait urgent de les décrire d’un sibyllin « ∅ ». Aurait également sa place dans le topic Les humains sont des cons.

Chouette vidéo sur les loufoqueries de la toponymie britannique.

OH là là, la traduction JPN de Disco Elysium, c’est Zetsubô Sensei à l’envers. Je dis « non » pour les notes du traducteur dans la bulle de dialogue.

C’est quoi le souci de la traduction ? J’ai pas la ref que tu cites.

Le truc dont il parle est un manga/animé qui avait des kilomètres de notes de traduction pour tout expliquer, dû à un volume élevé de jeux de mots, double sens et autres références.

Là même sans parler japonais en regardant d’un peu près je crois me rendre compte que dans la réplique encadrée la moitié du texte, entre parenthèses, est une explication de l’expression anglaise « getting the picture » pour expliquer la réponse de la dame (qui parle d’utiliser une photo satellite pour connaître l’état du monde, à la fois à côté de la réplique attendue et quand même intentionnellement métaphoriquement juste) par un traducteur qui a renoncé à trouver un équivalent.

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Voilà, c’est localisation 0, traduction directe pour tout, et quand ça veut rien dire, plutôt que de trouver un remplacement ou réécrire le dialogue, c’est direct « bon là ça veut dire dire mais en anglais ça veut dire ça ».
En plus, directement dans la bulle de dialogue comme si c’était le personnage qui disait ça.
Il y avait plus élégant, quoi.

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Je ne sais pas si l’expression « parle à ma main » existe en basque mais elle serait fort appropriée.

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En parlant de découvertes, si cette théorie se renforce et s’impose, quel bouleversement fantastique dans la compréhension des hommes préhistoriques, de leur intelligence et de leur faculté à mettre en place des systèmes de notation proto-scripturaux ! Et puis après deux ans de débats covidesques sur la construction académique du savoir scientifique, l’histoire d’un amateur renversant la table de thé archéologico-linguistique c’est quand même rafraîchissant.
C’en est limite trop beau…

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Il reste encore des applications pas totalement déprimantes de l’IA, par exemple cette tentative de demander à Stable Diffusion d’imaginer des kanjis.
https://twitter.com/enpitsu/status/1610587513059684353

Je ne sais pas quoi faire de cette interrogation métaphysique alors je la pose là : pourquoi diable les anglo-saxons situent-ils les idées dans un espace situé au-dessus de la tête, et pas dedans ? Pourquoi What’s on your mind? et on the top of my head ?

Certes, on a bien une idée sortie du chapeau en français mais c’est clairement une référence aux tours de prestidigitateurs, personne ne s’imagine vraiment que l’idée était cachée trois centimètres au-dessus de la caboche du type en face. D’habitude, on s’intéresse de manière plus prosaïque à ce qui se passe dans le cerveau de quelqu’un, on a en tête une idée, etc. Est-ce que le fait de circuler à gauche était l’indice d’un problème de spatialité plus large ? Est-ce qu’un Français prétentieux a un gros melon et un Anglais vaniteux un gros chapeau melon ?

Je suis perdu sur des abîmes de perplexité.

Hum, en tout cas pour la première expression, certains anglo-saxons se contrefichent de cette convention (si c’en est vraiment une, ce qui m’étonne un peu).

(oui, j’aurais pu mettre Antiloop, mais c’eut été un peu facile)

L’expression correcte est off the top of my head. Parce que c’est la première idée qui te vient = t’as choisi celle qui flottait à la surface de ta grosse marmite à idées et que tu pouvais repêcher rapidos en premier, au lieu de te fatiguer à longuement brasser toutes les idées avec ta louche pour chercher la meilleure.

Pour in my mind et on my mind, les deux existent. On my mind est typiquement employé pour parler d’un truc qui te préoccupe ; je suppose que l’emploi d’on reflète le côté inconfortable de la situation. Probablement une contraction de weighing on ? L’analogie francophone serait de dire qu’un truc te pèse (sur le cœur / sur le moral / sur la rondelle etc.).

Sans déconner, c’est ma plus fréquente pierre d’achoppement avec mes collègues britanniques depuis dix-sept ans.

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C’est un jeu de mot sur 月光 yuèguāng : comme en japonais 月 désigne indifféremment la lune ou un mois (ici, de paye), et parmi ses multiples sens 光 signifie aussi bien lueur que « tout nu », « seulement », et, par extension, « fini, à sec, plus rien ».

Je vois assez peu d’équivalents en français, à part l’expression antinomique « se mettre sur son 31 » (ie bien s’habiller pour aller dignement dépenser la paye tout juste reçue). S’il fallait le rendre au plus vite dans un sous-titre, je pense que j’irais vers quelque chose comme « le clan des fins de mois à la belle étoile », voire en plus explicite « le clan des fins de mois sur la paille ». Ou si on veut un truc qui conserve l’ambivalence, le jeu de mot et la poésie, « le clan de l’éclipse d’argent ».

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J’ai toujours eu l’impression que iconique était un faux-ami de iconic. Est-ce que je me trompe ? J’ai le ressenti que « emblématique » irait mieux dans 99% des cas.

Le Robert a l’air d’accepter cette interprétation mais c’est peut-être un aveu d’échec face à un anglicisme désormais trop bien enraciné dans la culture populaire. Mais en l’occurrence, son emploi était avant tout une référence culturelle pointue.