En fait si tu comprends comment s’est construit la continuité de l’Universal Century, l’ordre est plus simple.
Tout à commencé avec Kidô Senshi Gundam (1979), dont tu viens de voir le remontage sous forme de film. C’est la série à l’origine du mythe et celle sur le modèle de laquelle tout s’est construit. Les fans débattent encore, 40 ans plus tard, de quelle version est la meilleure mais les deux sont légitimes. Les films ont un meilleur rythme, énormément de plans redessinés et surtout les robots les plus moches et le matériel un peu trop marqué « on veut vendre des jouets » qui jarte. La série TV, elle, a une narration plus complète mais inégale, car comme tu as du le remarquer par moment des pans entiers sautent (l’opération Odessa est le meilleur exemple).
Mais si tu veux connaitre la version la plus aboutie de MS Gundam, je ne saurais trop te conseiller de t’intéresser au manga Gundam The Origin, dessiné par Yasuhiko Yoshikazu le charadesigner de la série, qui prend les meilleurs composant de chaque version pour offrir un récit plus maîtrisé et riche. Il y prend entre autres 6 volumes pour revenir sur les origines de la guerre. Si tu as aimé les films, tu vas adorer cette lecture qui est la meilleur version de Gundam qui soit.
La version française est épuisée depuis des années, mais les américains l’ont ressortie dans une version prestige de qualité avec toutes les pages couleur de la prépublication.
Ensuite est arrivé le bloc Z Gundam, Gundam ZZ et Gyakushû no Char, respectivement en 85, 86 et 88, qui continue et conclus l’histoire de la fédération et Zeon, et d’Amuro et Char. C’est trois œuvres assez différentes.
Z Gundam est une série plus sombre et sérieuse où l’on retrouve les personnages de la première série, mais avec les allégeances et le contexte politique qui changent. Comme le dit Chaz, c’est la série préférée de la majorité de la vielle garde parmi les fans, principalement perce qu’elle a su mûrir avec ses fans.
Gundam ZZ est un peu le contre-pied de Z. Les anciens persos se font rares et le ton est bien plus léger et comique, malgré un arc sur Terre digne de son prédécesseur. La série a longtemps été considéré comme optionnelle à cause de ça et du fait qu’il n’était pas nécessaire de la voir pour regarder sa suite, le film…
Gyakushû no Char, la conclusion épique et sur grand écran du conflit et de la rivalité entre Char et Amuro. Qualité de production dingue en comparaison des séries qui l’ont précédée et combats à mort mémorables, avec au centre l’avenir de la vie sur Terre.
Puis pendant 23 ans Sunrise et Bandai se sont arrêté là, ils n’ont rien ajouté à la suite de cette histoire, préférant ajouter des gaidens sans grande importance narrative et des suites trop loin dans la continuité pour être vraiment liées sous forme d’OVA et de films, mais j’y reviendrais.
Mais en 2010 les romans Gundam Unicorn ont été adapté en OVA à gros budget. Si au début il apparaissait comme un épilogue à la saga, c’est depuis devenu le prologue et la pierre angulaire du projet actuel pour la suite de la saga, l’UC Next 100, qui verra la production d’animes qui combleront le gap entre la saga originale et les suites trop lointaines. En ce moment on en est à deux chapitres, donc :
Gundam Unicorn (2010-14), trois ans après la contre-attaque de Char, les fondements même de l’Universal Century sont menacés par les restes de l’armée de ce dernier qui cherchent à mettre la main sur un mystérieux objet qui leur permettrait de remettre en cause l’autorité de la fédération. Forcément, un jeune garçon se retrouve au centre du conflit après être devenu le pilote du Gundam de cette époque. C’est une série très méta, qui aime un peu trop commenter la saga tout en copiant le déroulé de la série originale, mais qui offre aussi une qualité de production de malade. Les combats de robots y sont nombreux et impressionnants. Malheureusement, ce que raconte la série est très lié à ce qu’il se passe dans ZZ et à partir de ce moment le visionnage de cette série devient recommandé malgré ses longueurs et son ton bipolaire.
Gundam Hathaway (2021-?), le dernier chapitre principal en date où le fils de Bright prend le devant de la scène et se rebelle contre le statu-quo politico-social de son époque. Trois films de prévus, seul le premier est sorti pour le moment.
Une vois que tu as vu ces 6 séries, tu as vu tout le récit principal. Mais il y a une foule de récits parallèles qui s’insèrent entre ou en parallèle de ces séries et films. Ils n’ont dans l’ensemble aucune influence sur le récit principal et donc peuvent se voir quand l’envie t’en prends. Le meilleur moyen de les approcher est de comprendre à quel chapitre principal ils sont liés et de ne s’y intéresser qu’une fois ce dernier vu pour être sur d’avoir le contexte narratif.
Mobile Suit Gundam a 5 spin-off qui lui sont liés, pour la plupart des récits se déroulant pendant la guerre d’un an : The Origin, The 08th MS Team, MS IGLOO, 0080 et Thunderbolt.
Gundam The Origin (2015-18) est l’adaptation du long flashback que l’on trouve dans le manga éponyme. C’est le récit de la jeunesse de Char et Sayla ainsi que de la prise de pouvoir des Zabi et du chemin qui va mener à la guerre. Réalisé par Yasuhiko (mangaka de The Origin, réal de Venus Wars et Crusher Joe) lui-même, ce sont de superbes OVA, avec une vraie dimension de grand anime classique dans la mise en scène et l’animation. C’est sans doute le chapitre que tu veux le plus voir en ce moment tant il complète ce que tu viens de voir.
Gundam 0080 (1989) a été le premier Gundam non réalisé par le créateur de la série, Tomino Yoshiyuki. Pour ça, de l’aveux même du scénariste Yamaga Hiroyuki, Sunrise est donc allé chercher des gens qui ont bossé sur Macross. C’est une série courte, six épisodes, mais très efficace qui met les robots au second plan, même si leurs rares apparitions sont mémorables, pour préférer mettre en avant les personnages humains en racontant l’histoire d’un gamin de primaire qui rêve d’y participer. Forcément ça va mal se finir. C’est un classique incontournable de la saga et généralement considéré comme « le Gundam que même ceux qui l’aiment pas Gundam apprécient ».
The 08 MS Team (1996-99) raconte les aventures d’une section de pilotes de la fédération en Asie du sud-est. Elle est très appréciée des fans qui y voient Gundam au Viet-nam, ce qu’en réalité est surtout VOTOMS, mais personnellement je trouve les personnages trop insupportables et têtes à claques pour le bien de la série. C’est néanmoins du Gundam très classique dans la forme.
Gundam Thunderbolt (2016-17) est une série de deux films qui adaptent le manga éponyme. Le premier raconte l’affrontement entre les réfugiés de la fédération après que leurs colonies aient été détruites contre les éclopés de Zeon qui pilotent des prototypes aux interfaces spéciales pour baisser autant que possible le temps de réponse du robot. Le charadesign très mature, le ton désespéré et les affrontements dantesques en font un incontournable. Sa suite par contre est nettement moins impressionnante et se termine sur un cliffhanger qui ne serra sans doute jamais résolu, tu peux l’ignorer.
MS IGLOO est une série de courts-métrages en 3DCG où l’on voit Zeon tester des prototypes improbables. C’est anecdotique au possible, surtout maintenant que la 3D utilisée est dépassée.
Z Gundam n’a qu’un seul spin-off, le légendaire Gundam 0083 (1991-92) qui se place entre la première série et lui. Il peut très bien se voir en tant que prologue à Z Gundam, mais je trouve que l’ironie des derniers épisodes est plus visible après Z. Dans la forme c’est très classique, la fédération teste de nouveaux Gundams, les rescapés de Zeon volent celui capable de lancer une tête nucléaire, une course-poursuite débute entre les deux avant qu’il ne soit trop tard. Ultra-impressionnante en terme d’animation, la série change de ton à la mi-série quand son réalisateur est remplacé. Elle devient plus dramatique et désespérée mais aussi un peu moins cohérente. Là aussi, un classique parmi les classiques.
ZZ Gundam n’a aucun spin-off et Gyakushû, lui, n’a à proposer que l’anecdotique Twillight Axis (2017), une série d’épisodes diffusés en ligne puis remonté sous forme d’un film de même pas une demi-heure. C’est tellement mineur que j’en ai déjà oublié la majorité du contenu, à part le fait qu’on y voir les personnages retourner sur le champ de bataille du film pour y retrouver un prototype perdu pendant la bataille. Tu peux l’ignorer sans conséquence, mais d’un autre coté ça ne dure qu’une demi-heure.
Enfin Gundam Unicorn a lui aussi un spin-off avec le film Gundam Narrative (2018) qui est une tentative saluable d’apporter des thématiques religieuses à la saga mais qui en réalité se plante lamentablement dans son récit qui met en scène un énième prototype volé et une course-poursuite pour le récupérer avant qu’il ne soit trop tard. L’animation, blindée de 3DCG, n’est pas à la hauteur du format film et ça se termine en queue de poisson.
Donc en gros la règle à suivre c’est de voir l’histoire principale dans l’ordre chronologique (MS Gundam > Zêta > ZZ > CCA > UC > Hathaway), puis de t’intéresser aux spin-off au fil de tes envie, une fois les chapitres principaux terminés. Comme ça tu en tireras le plus possible.
A noter qu’une partie de ces séries existent à la fois sous forme d’OVA/ONA et de films remontages. Là il est conseillé de préférer les films aux épisodes pour MS Gundam, Thunderbolt et Twillight Axis (présence de scènes refaites et/ou en plus) mais d’ignorer les remontages en film de 0083 et 08MS Team, qui coupent l’essentiel du récit, ainsi que les version TV de The Origin et Unicorn, au rythme moins efficace.
Enfin F91 et Victory Gundam sont deux suite qui se place dans la continuité UC, mais sont situées tellement loin de ce dont on vient de parler qu’elles pourraient être des continuités propres. Pour te donner une idée, Zeon n’y apparaît plus du tout, pas plus qu’aucun personnage des séries plus haut.
Et ce sont deux animes assez mauvais en soit.
Quand aux univers alternatifs (G, Wing, SEED, 00 et j’en passe), c’est complètement indépendant et aucune de ces séries ne demande de connaitre quoi que ce soit de Gundam avant de se lancer dedans. Si l’une d’entre elles t’intéresse il suffit de suivre l’ordre de sortie des séries et c’est bon.
Par contre ces séries visant généralement un public plus enfant-ados, le ton s’en ressent. Ça ne serra pas la même chose que les production de l’Universal Century qui visent plutôt les vieux fans qui ont grandis avec Gundam et tentent généralement d’assurer un peu plus le contexte politique.
Coté dispo par contre tu vas t’amuser, c’est une chasse au trésor digne de l’époque où il fallait fouiller le net pour se procurer ses animes. Une partie de tout ça est dispo sur Netflix, une autre sur Crunchyroll, certains sur la chaine youtube officielle de Gundam et pour le reste faudra s’intéresser à l’achat en physique, voir à l’import ou même demander à un pote au Japon ou aux US de t’en envoyer les VHS par la poste.