Immortality
Mon premier jeu Steam Deck !
Je l’ai fini le week-end dernier. À froid, je suis de plus en plus positif. J’en étais sorti d’avantage impressionné par le taf accompli, et bienveillant envers l’amour déclaré aux différents métiers du cinéma, que complètement convaincu par le game design ou l’histoire.
Une semaine de digestion plus tard, je trouve encore la résolution de l’intrigue un peu décevante, à la fois vis à vis du mystère initial mais aussi de la découverte du twist (grand moment, surtout que pour ma part, c’est arrivé avec la scène impressionnante planquée dans le troisième film où le mec tient le serpent et la meuf saigne du nez). Je suis juste un peu déçu que l’écran-titre divulgâche direct l’astuce en appuyant un peu trop sur l’importance du rembobinage : du coup j’ai découvert le pot aux roses extrêmement tôt dans ma partie…
Par contre, je suis bien plus positif à froid sur les mécaniques du jeu. Certes ! Toutes les critiques de @Camarade_Chev sont valides. Les transitions manquent parfois de cohérence ou de précision (même si toutes les variantes du « téléphone » m’ont bien fait marrer). Je suis sûr qu’on peut y analyser en deuxième lecture une métaphore critique du cinéma (le milieu comme le médium) mais j’aurais préféré que l’intrigue soit diégétiquement d’avantage liée au boulot de monteur, de réalisateur ou d’acteur. Au final on s’en fout un peu, les vidéos font aucun sens TGCM. Et puis je pige toujours pas pourquoi Hitchcock (même époque Frenzy) ferait un film pareil. Bref, j’ai quelques reproches formels. Mais !
Une semaine après, je retiens surtout le langage naturel du transfert des images qui finalement est encore plus viscéral, à défaut d’être plus intuitif, que l’outil de recherche de Her Story. Il y a toujours cette ouverture lexicale du jeu vidéo de Barlow vers un public plus large, qui n’a pas besoin de comprendre les codes du médium pour s’impliquer dans l’expérience. Je suspecte aussi que le jeu surveille le joueur avec une espèce de chrono ou un compteur de mouvements car l’interface change fréquemment ses indices audiovisuels, un coup avec le son qui déraille ou le monde parallèle du rembobinage qui apparaît moins subtilement que d’habitude, un coup avec une légère surbrillance derrière une photo, un coup avec les vibrations plus appuyées, etc.
Le jeu gère d’ailleurs super bien les vibrations haptiques du Steam Deck ; les inévitables portages Switch et PS5 seront sûrement tops à expérimenter manette ou machine en main. Ce souci du rapport physique avec la personne qui tient la manette me fait d’ailleurs penser qu’Immortality est en fait meilleur tant qu’on ne pige pas encore ce qui se passe, encore pris dans le vertige et la fuite en avant du voyage interdimensionnel.
Ça m’a aussi rappelé GeoGuessr et fait réaliser que j’adorerais une espèce de GeoGuessr du cinoche où l’on devrait arriver à un film spécifique le plus vite possible en se téléportant ainsi grâce aux acteurs, décors et accessoires d’un autre film.
Card Shark
Délicieux. J’avais été prévenu que ce serait avant tout un jeu d’aventure maquillé en simulation de triche aux cartes, donc j’ai plongé dedans avec les attentes adéquates. La structure, l’humour permanent mais jamais lourdingue et le côté « mini-jeu » des différentes façons de tricher m’ont beaucoup rappelé les jeux d’aventure de l’époque Nintendo DS tels que Project Hacker et surtout les jeux Cing (Another Code, Hotel Dusk). Card Shark aurait pu cartonner sur la console si c’était sorti quelque part entre Hotel Dusk, Magic Taizen et Professeur Layton.
Ultra Kaijū Monster Farm
Mentionné plusieurs fois dans le topic Switch pendant sa promo, ce jeu est fantastique.
Prenez Monster Farm (1997), un jeu de Tecmo sur Playstation qui permettait (façon Barcode Battler) d’utiliser ses CD audio pour invoquer des monstres avec des stats décidées par le spectrogramme de la chanson choisie. Bonne idée, gros succès, jeu bif bof.
Maintenant, remplacez les monstres tout pourris de Tecmo, et leurs attaques pas charismatiques pour un sou, avec les monstres des différentes saisons d’Ultraman (un truc genre 220 monstres, sans compter leurs petites variations visuelles créées par les chansons). Non seulement vous réglez tous les problèmes du jeu de base, mais vous rajoutez ① un lore intéressant ② un univers visuel rétro-futuriste sympa ③ une bande-son imparable et surtout ④ le charme unique de renverser la relation dresseur ←→ petit monstre en nous occupant d’un brave bipède géant aussi con qu’un labrador mais qui pourrait détruire le quartier voisant en trébuchant. Le jeu ne manque pas une occasion de me rappeler la taille que fait ma chère 早見 獣.
En plus, la boucle de progression est top, le côté simu est casu’ juste ce qu’il faut pour ne pas lourder avec l’aspect pet training, et les combats sont excellents, mélangeant habilement les codes du jeu de baston (déplacement en temps réel, y a du zoning, y a des pokes) avec les codes du RPG (attaques automatiques à % de réussite, gestion d’un mana pool, debuff, équipements qui changent les stats etc.). Ultra Kaijū est à Monster Farm ce que Pokémon Go était à Ingress.
Pour l’instant, c’est mon jeu de l’année avec Elden Ring. Son seul mais terrible défaut, c’est d’arriver deux générations trop tard. La Switch n’a pas de lecteur CD. Et même en cas de portage, la plupart des autres machines non plus. Mais surtout, plus personne n’achète fréquemment de CD de musique.
Monster Farm était sorti à l’apogée culturelle et commerciale des CD single (ou CD 2 titres chez nous), c’était le bon jeu au bon moment. Au Japon, sa sortie avait même créé des rumeurs et des discussions rigolotes : tel nouveau tube te file un mec super fort ! Le monstre de cette jolie meuf est tellement moche ! etc. C’était vraiment une expérience sociale multimédia dans l’air de son temps.
La façon dont la musique est consommée aujourd’hui, par bribes TikTok ou au contraire pleinement en fond sonore à coup d’albums concepts et de mixes de quatre heures sur Youtube, colle beaucoup moins au trip Monster Farm. Le jeu remédie à l’absence de CD de plusieurs façons, plus ou moins habiles. On peut rentrer des codes. On peut utiliser le port NFC de la console (avec une card IC genre Suica ou un amiibo). On peut même et surtout explorer une base de données de chansons digne d’un bon karaoké ! En somme, le jeu fait de son mieux, on ne peut rien lui reprocher. Le top aurait peut-être été d’intégrer Shazam au bidule. Mais quoi qu’on fasse, c’est quand même pas aussi magique que « clac! » Le tube de l’été qui tourne dans la console.
Par contre, imaginez le même jeu quinze ans plus tôt, en 2007 sur une Xbox 360 japonaise en mode challenger cool et motivé. Avec le Tecmo en pleine bourre de l’époque DOA3. Avec le lecteur DVD pour lire les CD singles juste avant leur disparition. Avec la HD pour faire honneur aux designs des streums. Avec le Xbox Live pour accéder à la base de données des ziques, s’affronter ou ou s’échanger des monstres. Avec le disque dur pour sauvegarder les morceaux. C’eût été le meilleur titre japonais de la bécane, un jeu-culte et le marqueur d’une époque. Donnez-moi une machine à remonter le temps !
Pompom: The Great Rescue
Adorable auto scroller à mi-chemin entre Mario & Wario et Super Mario Maker. Un petit hamster (?) fonce tout droit et faut construire des merdouilles en nombre limité, avec une possibilité limitée de mettre le temps en pause, pour qu’il atteigne la fin du niveau sain et sauf.
C’est complètement pensé pour être joué à la souris mais très correctement adapté aux Joy-Con de la Switch (on peut aussi jouer en tactile ou aux boutons mais c’est moins bien). ZL pour arrêter le temps, ZR pour placer les objets, le gyro du Joy-Con droit pour bouger le curseur, L et R pour changer de type de bloc (c’est le hamster qui les ramasse si on le met sur le bon chemin).
Seule mauvaise idée : c’est aussi L et R pour recentrer le curseur alors qu’il suffisait de mettre ça sur ABXY (l’un des quatre, ou même les quatre) pour rendre l’expérience plus confortable. Pas mal de bonnes petites idées pour varier le jeu, même si la redite est rapidement flagrante. On dirait vraiment du game design Super Famicom. Faudrait rajouter un éditeur de niveaux.
Wizorb
C’est Wizorb. C’est bien. Y a eu tellement d’excellents jeux faux-rétro depuis que la claque n’est forcément plus la même. Le sympathique Strikey Sisters, très inspiré par Wizorb, a rajouté une mécanique intuitive de coffres débloqués par différents objectifs secondaires sur chaque tableau et je réalise que cela enrichit énormément le concept du casse-brique ; ça me manque un peu ici.
Sonic Frontiers
J’y ai juste joué deux heures sur PS5 avec le disque d’un collègue. Finalement, la partie monde ouvert me rappelle beaucoup la structure de Fury World / Bowser’s Fury, mais un peu bourré, un peu fauché. On ne m’aurait rien dit, j’aurais cru jouer à un leak de l’Alpha deux ans avant la sortie du jeu. Ceci dit, la recette fonctionne étonnamment bien. C’est clairement le Sonic 3D le plus intéressant depuis le premier Sonic Adventure.
Je trouve la physique des niveaux « classiques » dans le cyber-espaaace assez dégueulasse, aussi, m’enfin ça fait depuis quinze ans qu’ils sont inexplicablement nuls en physique du perso (alors que c’était le génie du tout premier jeu !?). Bizarrement, Sonic est beaucoup plus agréable à diriger dans la pampa Unreal 3.
D’ailleurs, je pige pas pourquoi ils n’ont pas au minimum contextualisé tous ces pop-ups dix mètres devant avec le même effet The Matrix que l’apparition des NPC-tty friends, ça aurait camouflé 60-70% du côté complètement claqué des graphismes. Mais ne jetons pas le chao avec l’eau du bain ; j’ai l’impression qu’ils sont sur le bon chemin.
Alors, ce backlog de trucs sortis et achetés en 2022…
A Plague’s Tale Requiem
Andro Dunos II
Azure Striker Gunvolt 3
Bayonetta 3
Card Shark
Chinatown Detective Agency
Disney’s Dreamlight Valley
Dragon Quest X Offline
Easy Come Easy Golf
ForeTales
Gran Turismo 7
Immortality
Jack Move
JoJo’s Bizarre Adventure All Star Battle R
Kamiwaza Tōrai
(accent canadien)Kirby & Le Monde Oublié
Kirby’s Dream Buffet
Klonoa 1 & 2
Little Witch Nobeta
Mario+Rabbids: Sparks of Hope
la Mega Drive Mini 2
Mothmen 1966
Nier: Automata The End of Yohra Edition
No Man’s Sky
Pac-Man World Re-Pac
Pocky & Rocky Reshrined
PomPom The Great Rescue
Roguebook
Scorn
Shovel Knight Dig
Signalis
Stranger of Paradise: Final Fantasy Origin
Time on Frog Island
TMNT Cowabunga Collection
TMNT Shredder’s Revenge
Tunic
Ultra Kaiju Monster Farm
Wizorb
Hum, ça avance doucement…